Nos lecteurs réagissent('Meuse'samedi 24 août 1996 pg13)
« La Meuse » du samedi 24 août 1996 page 13
Nous publierons chaque jour des extraits des nombreuses lettres signées que nous recevrons
TOUT le pays est écoeuré par les horribles faits de ces derniers jours. Et nombreux sont nos lecteurs qui veulent faire quelque chose, réagir.
Certains signent la pétition de l'a.s.b.l. Marc et Corine en faveur de l'incompressibilité des peines (dont nous avons publié le formulaire dans nos éditions de lundi). D'autres nous téléphonent ou nous écrivent. Nous ouvrons nos colonnes à ces réactions, à condition qu'elles soient écrites et signées.
Vu l'abondance du courrier, nous nous permettrons de ne reprendre que les passages les plus significatifs afin de pouvoir en publier le plus possible.
A Dekoster, de Chênée:
« Deux anges sont tombés. De l'amour à la férocité. Des lèvres maternelles. Aux fantasmes bien réels. De monstres incarnates. Tels, jadis, les esprits des Carpates. Qui s'abreuvaient du sang de nos enfants. Deux anges sont tombés. Que leur chute ne soit pas vaine. Et que le temps soit propice à calmer la haine et à chasser le vice. Deux anges sont tombés. Pour mieux se relever et dispenser à travers le temps un message d'espoir à tous les enfants ».
J.-L. Delbug, de Liège
«J'estime que la douleur doit être secrète et muette. Pourquoi cette médiatisation, des funérailles ? C'est du show voyeurisme morbide de mauvais goût. Qui incite les parents à déraper de la sorte ? RTL
Jacqueline Spitaels, de Mellet
La justice actuelle est beaucoup trop indulgente. Les condamnés sont blanchis et nourris aux frais de la société. Parfois, ils sont récupérables mais quelle révolte et quelle indignation de devoir payer pour des violeurs et tueurs d'enfants! J'espère que notre gouvernement va prendre de nouvelles mesures disciplinaires afin de punir réellement et non à la rigolade tous ces malfrats ».
Mme Bernard, de Vielsam
Remettre la peine de mort, ce serait revenir à de la barbarie ? Et eux monsieur, je vous le demande, ne sont-ils pas des barbares pour faire ce qu'ils ont fait? Toutes les peines de mort ne sont pas bien sûr à suivre mais celle de pauvres petits innocents à qui l'on a pris la vie, ceux-là pas de pitié. Pourquoi ne pas faire un référendum à ce sujet. Il n'y a que chez nous que le citoyen n'a pas droit à la parole, sauf pour aller voter ».
Emile Carpentier, de Jupille
Quelques personnalités manifestent leur opposition à la peine de mort et aux peines incompressibles. Pourquoi faudrait-il tenir compte de pareils avis minoritaires? Pour eux ça ne servirait à rien. Comment peut-on préjuger d'une chose qui n'a pas encore été et encore moins appliquée ? Messieurs les politiciens, vous êtes censés représenter la voix de la nation, et que veut le peuple de cette nation: le peuple ne réclame pas la peine de mort pour des cas particulièrement odieux comme l'assassinat exécuté dans des conditions horribles, qui nous font frémir et frissonner, commis sur des enfants par des pédophiles et autres monstres de même accabit ».
Hermann Colonerus, de Baelen:
On dit que la pédophilie est une maladie. Moi je n'y crois pas, c'est une belle excuse, et pars là on commence déjà à les protéger. P.S.: Il y a bien des Palais de Justice... mais la justice ? ?
Mme Charlier Catoul, de Grâce-Hollogne
Je voudrais faire savoir que je compatis à votre douleur, étant moi-même maman de trois enfants et de surcroît grand mère, mais étant handicapée, il m'est très difficile de faire la file pour rendre hommage à vos enfants, je le fais donc à ma manière: j'ai posé des rubans noirs à ma fenêtre et j'en ai distribué à ma famille afin qu'ils fassent pareil. Je sais que cela ne servira pas à grand-chose, mais enfin, et surtout je prie pour Julie et Mélissa ainsi que pour tous les enfants qui ont vécu ce que vos enfants ont vécu ».
Georges Rolet, de Hématie:
Pour les familles, maintenant tout est fini... Tout est fini, ne reste que 30 ou 40 ans de chagrin. Nous les adultes, avons tous du sang sur les mains... certains plus que d'autres. Les enfants l'ont dans les yeux 1... Le courage d'un père, d'une mère, me fait quand même espérer
E.N., de Remicourt
Les grands avocats aux honoraires trop élevés, pour nous, pour moi, petite chômeuse, vont se faire une publicité en or de défendre ces bêtes immondes. Je sais que chaque homme à droit à son avocat mais Julie et Mélissa n'avaient personne à côté d'elles pour les défendre, quand il en abusait».
Mme Somers, de Liège
Jamais je n'ai ressenti de déchirement si terrible ni de hurlement d'horreur aussi fort à l'intérieur de moi-même. L'horrible deuil des parents de ces petites victimes ne doit pas aboutir à un « désert » mais à un remaniement total et radical des solutions qui devront être trouvées et appliquées face à ce fléau ! Replaçons tous nos enfants dans leurs vraies dimensions qui sont celles de la vie et non celles de la mort ».
R. Dobikrowski, de Liège
Il est évident qu'on vit maintenant dans le système de démocratie dépassée où les anciens privilèges de la liberté du citoyen sont remplacés par l'anarchie morale et institutionnelle du pays auparavant bien unifié ».
Roger Dolmé, de Liège
Dans les cas où la mort (NDLR :des jeunes filles) ne tiens qu'à des aveux, le penthotal est très efficace, si la justice l'avait utilisée, on saurait où se trouve les deux adolescentes An et Efje, et leur calvaire serait déjà terminé».
Daniel Coppée, de Liège
« Un petit mot sur la justice; je n'ai jamais eu très confiance en elle car elle protège les gens qu'elle veut bien; vous savez, si les enfants de Dehaene avaient été kidnappés, e crois que pendant la perquisition chez Dutroux, on aurait fait attention aux cris des petites filles ».
L. Rosso, de Liège
«A quarante ans, ma femme m'offre le plus beau des cadeaux. Un enfant! A Noël, je serais papa pour la première fois, et pour la première fois de ma vie, j'ai peur... de l'avenir!
André Baggen, de Liège
Comme de nombreux Belges, je tiens à présenter mes condoléances aux parents (si courageux) de Julie et Métissa, mon soutien aux autres parents et enfants qui vivent toujours dans l'angoisse et l'incertitude et mon admiration pour le travail accompli par les parents de Marc et Corinne et leur équipe.
J'éprouve aussi un sentiment mitigé: d'un côté la fierté d'être Belge car il faut vraiment être Belge pour se solidariser ainsi spontanément lorsqu'il est question d'enfants qui souffrent et pour crier à l'injustice: les autres pays devraient prendre exemple sur nous, plutôt que de nous dénigrer, comme c'est souvent le cas. D'autre part, malgré cet important mouvement de solidarité qui, d'une seule voix, hurle à l'injustice, à l'inconscience, à l'intransigeance de ceux qui nous gouvernent et de ceux qui nous jugent, malgré cela, nos dirigeants restent sourds aux cris des coeurs, restant comme enfermés dans un microcosme gouvernemental et administratif dont toutes les portes de communication sont gradées par des articles de Loi (avec un grand L). Mais j'ai grandement confiance dans la force (tranquille) de cette solidarité humaine sans précédente. Aussi continuons nos revendications jusqu'au bout... Les coeurs durs finiront bien par s'attendrir. A ce moment-là, nous pourrons parler de justice: la vraie, celle qui vient du coeur. Des mots comme démocratie et égalité auront alors toute leur signification ».
Jeanne Gengoux, de Grivegnée
« Comment aurait réagi cette justice si l'enfant d'un ministre avait été enlevé ? »
Eric Mievis, de Namur
« Doit-on se taire, ou faut-il crier, faire éclater sa colère, descendre dans la rue, se révolter, pour espérer que cesse un jour, les perversités du monde adulte, la corruption des hommes censés nous gouverner, les protections abusives, les pots de vin, les compromissions, l'incompétence et l'incohérence des politiciens et des magistrats, leurs comportements immoraux ».
R. Bruck, de Verviers
« Si, d'une part, je suis totalement écoeuré d'entendre des « Psy... » tenter de nous faire croire qu'il faut penser à soigner ces tristes individus (à nos frais sûrement). Je suis, d'autre part, absolument d'accord avec Monsieur P. Pirotte, pompier à Liège qui espère que TOUS nous soutiendrons les parents de Julie et Mélissa durant de longs mois et sans JAMAIS baisser les bras ! Bravo à cet homme de coeur et ses collègues ! ».
Danièle Leroy, d'Awans:
«Je vous en prie, ne relâchez plus ces monstres. Il y a des prisonniers qui purgent des peines bien plus sévères pour des faits moins graves, car ce qui est arrivé aux deux petites est ce qu'il y a de plus grave au monde. Alors, où est la justice ? »
Fernand Mahia, de Hannut
«J'exige un référendum populaire sur-le-champ et sur l'heure, n'en déplaise à l'élite de la nation surpeuplée d'universitaires bien-pensants de tout poil. »
Alessandra Incammicia
«J'ai eu 14 ans le 22 août 1996. Je suis triste pour Julie et Métissa. J'ai bien connu Julie. Nous étions voisines de la grand-mère de Julie à Ans. Je soutiens par mes pensées ses parents. Prenez courage maintenant. J'ai peur moi aussi. »
Mme George, de Liège
«J'ai (entre autres) un petit-fils de 8 ans 1/2 qui, depuis samedi dernier, fait des cauchemars et n'arrive plus à dormir (ni sa maman évidemment). Je demande aussi comment, dans aucun média, on n'a entendu ou lu le nom du jeune homme de Bertrix dont l'esprit d'observation est à la base de toutes les découvertes (heureuses pour Sabine et Laetitia, terribles pour Julie et Métissa). Quelle discrétion ! »
P. Collignon, de Bruxelles
«Je suis maman de 4 enfants âgés de 5 à 9 ans. Depuis 14 mois, je suis le combat acharnée des parents de Julie et Métissa que j'admire pour leur dignité et leur courage. Quelle leçon pour nous tous. Un pédophile devrait purger une peine de prison proportionnelle à la gravité des faits commis et ne pas bénéficier de liberté conditionnelle. Face à des faits exceptionnellement graves pour leur perversité et leur sadisme, prenons une mesure exceptionnelle: l'emprisonnement à vie. Les traitements médicaux, psychiatriques et psychologiques n'adouciront pas la personnalité de pervers comme Dutroux et consorts. Même s'ils purgent une longue peine de prison, ils ne regretteront rien et recommenceront. Dutroux l'a prouvé! Alors, de grâce, protégeons nos enfants et notre société. »
Denise Bonten, de Thimister:
«Je suis tout à fait d'accord avec les modifications des lois et contre les « traitements de faveur », dont bénéficient les « pointeurs » en milieu carcéral. On peut sévir, mais croyez-vous que cela servira à quelque chose ? Pour ceux qui sont détenus peut-être mais il y a et il y aura encore beaucoup de pervers dans la nature. Croyez-vous que cela les freinera, j'en doute. Ces personnes sont malades. Non je ne les excuse pas. Je ne comprends pas que l'on puisse faire subir cela à des enfants; il ne faut pas être équilibré pour arriver à de tels actes. Ce n'est certainement pas par plaisir, ces viols. Pour moi ce sont des dingues. »
Brigitte Schelfaut, de Verviers
« Dois-je encore faire confiance en la justice des hommes? Chaque jour qui se lève, j'ai peur, peur de voir mes enfants partir jouer et de ne plus les revoir. Et vous, Monsieur le Ministre, n'avez-vous pas peur pour vos enfants ? Si cela était arrivé à vos enfants, comment réagiriez-vous?
Que demanderiez à la justice des hommes ? »
Roger Crosset, de Jalhay
« Monsieur le Ministre, de quel droit vous arrogez-vous l'abus de pouvoir d'abuser de celui de ministre de la Justice pour désavouer la volonté unanime du peuple belge? Vous avez comme premier devoir de respecter, et de faire respecter, la volonté de l'immense majorité des citoyens et absolument pas la vôtre qui n'intéresse que votre personne à côté de la volonté du reste de l'Univers. Si votre conception de la démocratie est différente c'est encore votre droit mais alors ayez au moins le courage de rester logique et ne soyez pas hypocrite; démissionnez; mais faites-le vite avant que votre attitude ne conduise à une révolte qui risque d'échapper à votre contrôle. »
Claire Vandecasteele, de Geel
« Mon émotion est grande mais aussi ma fureur. Est-ce normal que des kidnappeurs, des violeurs, des pédophiles, tous ces obsédés sexuels, ne soient jamais vraiment punis? Doit-il d'abord arriver quelques meurtres avant que des pas soient entrepris ? Les gens qui sont au sommet, n'ont-ils d'intérêt que pour leur bourse? La pornographie infantile rapporte beaucoup et est fort demandée, à mes yeux par des gens qui sont vraiment déments. Si ce réseau n'est pas exterminé à sa source, il y aura toujours des petites victimes. Seule une sérieuse collaboration entre toutes les nations du monde peut arrêter ces actes monstrueux. N'ont-ils aucun sens de sensibilité rue de la Loi envers les parents qui viennent frapper à leur porte, pour être aidés, pour être soutenus ? N'y a-t-il aucun intérêt parce que des recherches coûtent de l'argent et ne rapportent donc rien au gouvernement? Ils n'y voient donc aucun avantage ! »
Jean Peeters, de Beuzet
« Ce qui nous intéresse, ce n'est pas l'avenir de ces tarés, maniaques sexuels ou proxénètes ignobles. Nous préférons songer avec COLÈRE, AMERTUME ET TRISTESSE, à toutes ces années INTERROMPUES ET PERDUES, à ce manque de bonheur, de joie de vivre et d'affection familiale que ne connaîtront plus jamais Julie, Mélissa et les autres victimes éventuelles. Nous préférons nous unir à la douleur « A PERPÉTUITÉ » des pauvres parents. »
Michel Somers, de Liège
«Je suis déçu par un roi qui devrait être celui de tous les Belges et qui pourtant a tant tardé à soutenir deux familles si malheureuses, je suis outré par l'indécence d'un ministre quand il parle de possibilité de réinsertion d'un monstre sans aucun sentiment humain, dégoûté par un système qui fait plus de cas des assassins que des victimes et surtout, par-dessus tout, je suis angoissé par les belles paroles de ces messieurs qui disent qu'on n'oubliera jamais alors qu'il a suffi de trois ans pour permettre à des êtres abominables de recommencer. Mon coeur saigne. »
Robert Dargent, de Liège
« Nous manquons de paroles pour exprimer notre peine du décès de Julie et Mélissa, qu'un -individu, ayant place sur une autre planète, a fait souffrir jusqu'à leur enlever la vie! Que ces deux martyrs éclairent la justice des hommes de cette terre pour élucider d'autres disparitions et que ces actes soient bannis à jamais. »
R. Bernkens, d'Engis
« Pas un mot n'est capable de traduire les sentiments d'impuissance et de révolte: impuissance à vous venir en aide, révolte à l'égard du dramatique dénouement. Votre dignité dans la souffrance sera pour toujours un exemple à mes yeux, et Julie et Mélissa garderont une place précieuse dans mon coeur de maman. »
Une famille d'Embourg
« Il est grand temps que nous, population de ce petit pays, nous nous unissions contre cette politique, contre cette «Justice », pour que, dès ce jour, nos enfants puissent vivre sans appréhension de l'horreur qu'est d'être adulte! L'enfance ne dure déjà que si peu de temps... Est-il nécessaire que, dès leur plus jeune âge, les enfants soient confrontés à la violence, à la cruauté de notre monde? Nous, adultes, n'est-on pas gênés de ce qui est arrivé ? »
A. Vincent, d'Alleur:
« Monsieur, au cas très probable où les ministres responsables n'accorderaient aucun crédit aux exigences du peuple belge, souverain maître en la matière, à savoir l'incompressibilité des peines, à l'égard des pédophiles, -TOUS ENSEMBLE quelles que soient nos opinions politique, philosophique ou religieuse, nous EXIGERONS la démission du gouvernement. »
A. Joncker, de Seraing
« Si Sabine et Laetitia ont été récupérées à temps, c'est EXCLUSIVEMENT grâce à la perspicacité, au sens de l'observation et à la mémoire d'un adolescent de Bertrix qu'on le doit. Sans ce jeune homme, RIEN de ce qui est et sera résolu en ces affaires n'aurait pu l'être. Dommage qu'il veuille rester anonyme car il mérite d'être élevé au rang de héros national. »
Chantal Napen-Lejeune, de Grivegnée
« De tout coeur, j'espère que le temps qui passe apaisera, si cela est possible, le coeur meurtri des parents de Julie et Mélissa mais mon souhait le plus vif est que M. Wathelet et ses « acolytes » de la justice ne puissent plus jamais avoir la conscience tranquille, si conscience ils ont, et que toujours ils aient le poids de leur bavure sur le coeur. »
Mme Cuypers, de Dilsen
« Comment la foule n'a-t-elle pas lynché Dutroux, sa femme et ses acolytes à son passage plutôt que de hurler? »
Léona François, de Vivegnis
« Nous devons, au vu de ces événements tragiques, mettre certains dirigeants de ce pays devant leurs responsabilités et exiger que certaines peines carcérales ne soient plus compressibles, afin de ne plus connaître de pareilles tragédies. »
Jean-Marie Closquin et sa famille, de Liège
« Combien faudra-t-il de Julie et Mélissa, de Sabine et Laetitia, D'An et Eefje, combien faudra-t-il de convoyeurs de fond froidement assassinés, combien faudra-t-il de vols à main armée, d'agressions en tout genre, de crimes tout simplement pour que l'on fasse en sorte que nos enfants puissent jouer dans la rue sans que leurs parents aient la moindre appréhension, pour que nous puissions nous promener dans les rues en toute quiétude, pour que nous puissions vivre, TOUT SIMPLEMENT? »
Mme Laruelle-Yerna, de Seraing
« Messieurs les Ministres, vous êtes contre les peines in compressibles, pourquoi? Parce que les prisons débordent e. qu'il faut faire de la place pour les nouveaux arrivants? D'ailleurs, un Dutroux (39 ans) même s'il est condamné à 30 ans, en « rêvant » qu'il les purge, sortirait à 69 ans, cet âge l'empêcherait-il de recommencer? (cf. le curé de Kinkempois et le pédophile de 80 ans gentiment gracié par le Roi, quel bonheur pour ses victimes, n'est-ce pas!!!!!!!). Ne pourrait-on, pour une fois, suivre l'exemple des USA et instaurer des peines incompressibles de 50 voire 100 ans et les doubler en cas de récidive ? »
Henri Malengre, ancien échevin et conseiller de Roeulx
«J'en viens à me demander ce que les enquêteurs ont réellement fait lorsqu'ils ont investigué chez ce triste individu? Ontils eu peur de salir leurs «pattes»? En est-il de même lorsqu'on recherche la drogue? Non, car dans ce cas, on fouille systématiquement tout, rien n'est laissé au hasard et les moyens mis en oeuvre sont énormes. Enfin, retournerait-on au Moyen Age, et dans cette perspective, utopique, je le concède, ce Dutroux devrait être lui-même jeté dans le cachot qu'il réservait à ses petites victimes innocentes. Car, si demain rien n'est fait, si nos gouvernants restent insensibles à notre immense chagrin qui nous étreint, il se pourrait que la loi du Talion réapparaisse: oeil pour oeil, dent pour dent!»
Jean-Pierre Lemoine, de Beyne-Heusay
« Je ne peux passer sous silence ce jeune garçon qui a permis l'arrestation et surtout la libération de ces deux jeunes filles, qui sans lui serait venue alourdir ce drame. Il mérite la reconnaissance du peuple tout entier, et je ne comprends pas très bien qu'il préfère rester dans l'anonymat, ce sentiment de peur justifiée face à une justice incapable de le protéger de représailles éventuelles. Chapeau mon gars. »
Mme Preuveneers-Dequinze, de Grâce-Hollogne
« Message personnel à mon frère qui est fossoyeur au cimetière de Mons-lez-Liège (avant fusions) où les deux petits corps reposeront maintenant en Paix. Prends bien soin de ces deux petites tombes l'une à côté de l'autre, tant que toi tu vivras, occupe-toi le mieux que tu pourras des fleurs que les pauvres mamans y mettront avec tout l'amour qu'elles n'ont pu leur donner plus longtemps; laisse-les se recueillir sur le peu qu'il leur reste dans la tranquillité de ce petit cimetière d'où l'on peut presque voir leur jardin où elles auraient pu jouer si un monstre pareil n'avait existé. Et si Dieu regarde, qu'il accueille ces deux anges à ses côtés. »
Léon Grailet, de Trooz
« Peut-on imaginer que ce triste individu, bourreau d'enfants, a bénéficié d'une mesure clémente? Sa mère elle-même suppliait la justice de ne rien faire. Dans notre pays,- les responsables s'opposent à l'application de peines incompressibles. On le fait en France, alors pourquoi pas chez nous ? »
M. Duchesne, de Liège
« Pour les parents de Julie et Mélissa. Du plus profond du coeur, je vous admire pour votre courage; vos deux petites filles restent présentes dans vos coeurs et à vos côtés, ce sont maintenant deux petits anges qui veillent sur vous. Je prie beaucoup pour elles. »
Famille Dupont, de Chênée
« Nous regardons la télévision et attendons l'arrivée du cortège funèbre. Pendant ce temps, je ré- explique une fois de plus à mes enfants ce qui s'est passé avec Julie et Mélissa. Un dé mes enfants âgé de trois ans à peine me le raconte, elle ajout ( - que le monsieur est méchant. Elle applaudit comme les gens à la télévision et me demande d'ouvrir la porte. Sur cette porte se trouve un ruban noir et la photo de Julie et Mélissa. D'elle même, elle fait un signe de croix sur les photos de Julie et Mélissa. Alors si un enfant a compris ce qui s'est passé, qu'attendent les politiciens pour réagir? Veulent-ils que l'on croie que le cerveau et le coeur d'un enfant sont plus intelligents et plus grands que le leur? »
Eric Franckart, de Neupré
« Nous sommes dans un pays où tout enfant a accès à l'éducation. Mais que doivent aujourd'hui penser ces enfants du vocabulaire de la justice pour qui le mot perpétuité ne signifie plus « durée infinie ou indéfinie - pour toujours » (Petit Robert), mais bien «période d'environ une dizaine d'années » ? Mais que doivent penser ces enfants de l'arithmétique de la justice pour qui une année compte 365 jours mais que deux années ne correspondent qu'à 1.825 journées environ. Messieurs les Ministres, Sénateurs, Députés et hommes politiques, il est plus que temps d'enlever les toiles d'araignées qui s'amassent du côté des prétoires. »