Avis de recherche non urgent !(DH samedi 24 août 1996pg2)
Avis de recherche non urgent !
Un nouveau document accablant ne laisse pratiquement plus planer le doute sur la(les) protection(s)dont jouissait Marc Dutroux
« Dernière Heure » du samedi 24 août 1996 page 2
BRUXELLES - Et de six ! Après Marc Dutroux, Michèle Martin, Michel Lelièvre, Michel Nihoul et le grec Michael Diakostravianos, le juge de Neufchâteau Jean-Marc Connerotte a délivré hier un sixième mandat d'arrêt. Claude Thirault, 30 ans, un ami de Dutroux, domicilié à Grez-Doiceau, a été arrêté en début d'après-midi. Il est décrit par son voisinage comme caractériel et violent. On se souvient même, sur place, d'une vive altercation avec un voisin, frappé à l'aide d'une batte de base-ball. Thirault, qui vivait de la mutuelle (il avait perdu un oeil dans un accident de moto), se vantait en outre d'être un voleur de voitures.
Il vivait seul - sa femme l'avait quitté - avec ses deux jeunes enfants de 5 et 2 ans.
L'arrestation de Thirault est le signe que l'enquête progresse, même si An et Eefje, les deux Limbourgeoises disparues il y a eu exactement un an hier, restent introuvables.
Par ailleurs, le procureur du Roi de Neufchâteau, Michel Bourlet, a déclaré vendredi soir lors de l'émission spéciale que consacrait la RTBF à la pédophile, que Marc Dutroux figurait sur plusieurs des 3 à 400 cassettes vidéo saisies dans ses différents domiciles. « Tous les individus seront identifiés si possible » et « seront poursuivis si on me laisse faire », a ajouté le procureur Bourlet, en reconnaissant avoir, dans le passé, été bloqué par sa hiérarchie sur d'autres dossiers non liés à la pédophilie.
Un nouveau document accablant ne laisse pratiquement plus planer le doute sur la(les) protection(s)dont jouissait Marc Dutroux
« Dernière Heure » du samedi 24 août 1996 page 2
BRUXELLES - Et de six ! Après Marc Dutroux, Michèle Martin, Michel Lelièvre, Michel Nihoul et le grec Michael Diakostravianos, le juge de Neufchâteau Jean-Marc Connerotte a délivré hier un sixième mandat d'arrêt. Claude Thirault, 30 ans, un ami de Dutroux, domicilié à Grez-Doiceau, a été arrêté en début d'après-midi. Il est décrit par son voisinage comme caractériel et violent. On se souvient même, sur place, d'une vive altercation avec un voisin, frappé à l'aide d'une batte de base-ball. Thirault, qui vivait de la mutuelle (il avait perdu un oeil dans un accident de moto), se vantait en outre d'être un voleur de voitures.
Il vivait seul - sa femme l'avait quitté - avec ses deux jeunes enfants de 5 et 2 ans.
L'arrestation de Thirault est le signe que l'enquête progresse, même si An et Eefje, les deux Limbourgeoises disparues il y a eu exactement un an hier, restent introuvables.
Par ailleurs, le procureur du Roi de Neufchâteau, Michel Bourlet, a déclaré vendredi soir lors de l'émission spéciale que consacrait la RTBF à la pédophile, que Marc Dutroux figurait sur plusieurs des 3 à 400 cassettes vidéo saisies dans ses différents domiciles. « Tous les individus seront identifiés si possible » et « seront poursuivis si on me laisse faire », a ajouté le procureur Bourlet, en reconnaissant avoir, dans le passé, été bloqué par sa hiérarchie sur d'autres dossiers non liés à la pédophilie.
Fouilles
Du côté de Charleroi, les investigations ont continué dans les différents repaires de Marc Dutroux dans la région. Après avoir entrepris d'importantes fouilles dans la nuit de jeudi à vendredi à Sars-la-Buissière, les gendarmes et la Protection civile ont déserté le site maudit pendant la journée d'hier.
Ils étaient cependant présents dès 8 h du matin à la rue Daubresse, à fumet, ancien domicile de Bernard Weinstein, le truand abattu par Marc Dutroux et enterré à Sars aux côtés de Julie et Mélissa.
Plus tard dans la journée, c'est à la maison de la chaussée de Philippeville, à Marcinelle, où avaient été retrouvées Sabine et Laetitia, que les gendarmes et les chiens se sont rendus. Des gendarmes ont continué de sonder les murs et d'examiner les moindres coins et recoins de l'habitation où les enquêteurs sont persuadés de pouvoir encore découvrir des indices permettant de retrouver la trace d'enfants toujours disparus. Tous les meubles ont été évacués et du matériel a été emporté.
Les enquêteurs ont, en outre, évalué le résultat des examens de jeudi notamment à Sars-la-Buissière, en vue de préparer les nouvelles investigations qui seront entreprises, la semaine prochaine, avec le superintendant anglais Bennett et son matériel très spécialisé. C'est ce que l'on déclaré vendredi à la gendarmerie de Charleroi où l'on souligne les difficultés des recherches. Nombreux sont les appels qui parviennent aux enquêteurs. Aucun n'est laissé au hasard.
Chacun d'eux est analysé et recoupé. On a également appris que ce samedi, deux habitations ayant appartenu à Marc Dutroux seront également fouillées dans la région de Charleroi probablement à Jumet et à Ransart.
La maison que possédait Marc Dutroux à la rue des Gris, au numéro 33, à Montignies-su r-Sambre, pourrait intéresser dans des délais assez brefs les enquêteurs, puisque le dernier inculpé, Claude Thirault, y aurait été domicilié en 1994.
Enfin, on annonçait également hier qu'une nouvelle cache de la bande avait été découverte: un entrepôt, situé au numéro 116 de la rue Lemoine, à Rancart, et que louait Diakostavrianos depuis le mois de décembre 1995, On a aperçu Lelièvre à plusieurs reprises, semble-t-il, à Rancart.
Les enquêteurs de la BSR d'Arlon et de Bruxelles ont soigneusement examiné le hangar, mais, le sous-sol étant occupé par un stand de tir à l'arc, il paraît impossible que Dutroux ait pu y aménager la moindre cache.
Quatre véhicules ont cependant été saisis, une Toyota Celica, deux Peugeot 505 et une Ford Sierra. Et tandis que les fouilles se poursuivaient, nos confrères de RTL-TVI faisaient état d'un nouveau document accablant pour la justice. Ce document précise que le 7 juillet 95, quand la gendarmerie de Grâce-Hollogne a reçu de Charleroi les fameuses informations concernant Dutroux (lire dans nos éditions du 21 août) et ses projets d'enlèvements de famines, celles-ci ont été immédiatement transmises au Bureau central de recherches à Bruxelles (BCR). Nous sommes le 7 juillet et les informations, on s'en souvient, sont suffisamment précises et inquiétantes pour être traitées avec la plus grande rigueur (il est, par exemple, ait mention des travaux de Dutroux dans les caves d'une de ses maisons, pour y loger des enfants en attente d'être expédiés à l'étranger).
Pourtant, ce n'est que le 24 août 95, plus d'un mois plus tard!, que le BCR envoie à toutes les brigades de gendarmerie du pays un avis de recherche concernant Dutroux. An et Eefje ont alors disparu depuis deux jours. Julie et Mélissa depuis deux mois. Elles sont toujours envie...
Accablant. D'autant que le document du BCR ne ressemble pas aux avis de recherche hyperprécis qui sont habituellement livrés: on ne parle pas des agissements suspects de Dutroux, par exemple, mais on évoque moins explicitement « des faits commis sur des mineurs et des vols ».
Plus stupéfiant : en haut du document, la mention non urgent ! Le rapprochement avec d'autres délits ? Inconnu, lit-on sur l'avis du BCR... alors que l'on n'est pas en droit d'ignorer que Dutroux a écopé de 13 ans de prison en 89 pour viols et séquestrations de mineurs. Préjudice ? Néant ! ! !
Une telle avarice de détails, sur un homme au passé plus que douteux, alors que l'on tente de retrouver quatre filles mystérieusement disparues, évoque, plus que jamais, une quelconque protection en haut lieu de Dutroux et consorts. Plus loin, l'avis cite par contre tous les moyens de transport de Dutroux, dont une fameuse CX 25 grise, dont on a beaucoup parlé dans l'enlèvement d'An et Eefje.
Un détail que l'on n'exploitera pas. Négligences ? Il est bien malaisé de le croire, de la part d'un service comme le BCR, rompu à diffuser, à longueur d'année, des avis de recherche pointus.
Le document est signé par le major Decraene : un homme d'expérience, à la tête de la cellule disparitions de la gendarmerie. Le même qui affirmait voici peu, devant les caméras; que les premiers jours qui suivent une disparition sont capitaux pour l'enquête.
Pour An et Eefje, c'était le deuxième jour sans nouvelles. Pour Julie et Mélissa, le deuxième mois. Mais dans leur sinistre cache de Sars-la Buissière, les gamines étaient bien vivantes.
N.F., F.M. et Gil
_______________________
Recherche de corps :Les chiens, trop tard ?
« Dernière Heure » du samedi 24 août 1996 page 2
SARS-LA-BUISSIÈRE – Plusieurs équipes de maîtres et de chiens ont été dépêchées sur les lieux des fouilles des propriétés de Dutroux.
Les animaux viennent de la gendarmerie, de la Protection civile et même d'un service allemand qui a délégué quatre bergers... malinois.
« C'est triste de venir maintenant, explique Alain Deneus, l'un des responsables de la brigade canine de la Protection civile basée à Namur).
Je suis sûr à 150 % que si nos chiens avaient été utilisés lors des premières perquisitions on aurait retrouvé Julie et Mélissa en vie.
Quand tout sera terminé, je demanderai d'ailleurs de pouvoir faire un test dans la maison de
Marcinelle. »
L'ensemble des chiens présents sont éduqués pour la recherche de corps, les canidés allemands étant plus spécialement formés pour repérer des personnes décédées.
« La plupart des chiens policiers allemands sont dressés à Stückenbrock, près de Düsseldorf, explique
Ernest Geiger, ex-conseiller technique pour la formation des chiens de la police de Bruxelles. La formation des chiens de catastrophe est longue.
On demande d'abord à l'animal de retrouver à l'odeur son maître caché dans un trou. Puis on ajoute une personne étrangère dans la cache, avec le maître. Enfin, seule la personne étrangère reste cachée.
On multiplie les exercices et les difficultés : Le trou est de plus en plus éloigné, profond ou dissimulé. Certains chiens peuvent aussi indiquer des personnes décédées. Le maître doit pouvoir interpréter très précisément le comportement de son animal.
La dernière intervention de chiens de catastrophe chez nous remonte au 1er mars 94 après l'explosion d'un building de Berchem Sainte-Agathe. Les animaux provenaient de l'asbl Fire Rescue Dogs Team, qui forme en ce moment une trentaine de chiens.
B. F.
____________________________
Dans quel monde vit-il ?
La tragique ignorance d’un commissaire
« Dernière Heure » du samedi 24 août 1996 page 2
BRUXELLES - En Belgique, qui compte dix millions d'habitants, il en existe un - un ! - qui ignore l'existence de l'asbl Marc et Corine pour n avoir jamais entendu parler, au cours des derniers mois, de son travail formidable réalisé dans l'aide à la recherche d'enfants disparus.
Cette personne, accrochez-vous, est policier ! Et pas n'importe lequel puisqu'il dirige l'un des corps de police de l'agglomération bruxelloise !!!
Nous aurons la pitié de ne pas le nommer. Précisons tout de même qu'il a sous ses ordres nonante policiers pour une commune de 30.000 habitants.
Or donc, mercredi, des policiers interpellent sur la voie publique des escrocs à la petite semaine qui prétendent récolter des fonds pour l'asbl Marc et Corine, association qui n'a jamais entrepris de telles démarches. Les escrocs sont ramenés au commissariat. Le commissaire en chef est immédiatement avisé. Mais il parait tomber des nues et ne pas très bien comprendre ce dont il s'agit...
« Quoi ?, lance-t-il à son officier. Et d'abord, c'est quoi, cette asbl Marc et Corine?? »
L'officier croit avoir mal ouï. Mais non: son chef ignore visiblement tout de l'asbl liégeoise.
Il va même lui donner l'ordre de se renseigner sur cette « mystérieuse » asbl Marc et Corine et de vérifier ses activités !
Persuadé de rêver debout, l'officier demanda à son patron de mettre l'ordre par écrit. Ce que le commissaire en chef fit.
Du coup, l'officier de police a bien dû téléphoner au président François Kistemann pour lui annoncer qu'il était chargé très officiellement d'enquêter sur l'asbl et de lui réclamer une copie de ses statuts.
A ce jour, l'asbl Marc et Corine, bien sûr, ne s'est pas exécutée.
Fax et excuses
L’officier était honteux jusqu'au bout des oreilles. Dans le dos du commissaire en chef, il a présenté ses plus plates excuses à l'asbl. Par fax, il lui a expliqué comment son chef lui avait donné l'ordre d'enquêter sérieusement sur Marc et Corine.
Les paroles du procureur du Roi de Neufchâteau sont dans tous les esprits. Il y a huit jours, Michel Bourlet lui rendait hommage, affirmant qu'il avait découvert une association efficace ayant tout à fait sa place au côté des autorités judiciaires dans les affaires de disparition. Visiblement, des responsables de corps de police vivent sur la planète Mars, quand ce n'est pas sur Alpha du Centaure.
Les errements de l'enquête menée à Liège après les disparitions de Julie et Mélissa font scandale en Belgique et hors de nos frontières. Mais ceci explique cela……
Gilbert Dupont
Du côté de Charleroi, les investigations ont continué dans les différents repaires de Marc Dutroux dans la région. Après avoir entrepris d'importantes fouilles dans la nuit de jeudi à vendredi à Sars-la-Buissière, les gendarmes et la Protection civile ont déserté le site maudit pendant la journée d'hier.
Ils étaient cependant présents dès 8 h du matin à la rue Daubresse, à fumet, ancien domicile de Bernard Weinstein, le truand abattu par Marc Dutroux et enterré à Sars aux côtés de Julie et Mélissa.
Plus tard dans la journée, c'est à la maison de la chaussée de Philippeville, à Marcinelle, où avaient été retrouvées Sabine et Laetitia, que les gendarmes et les chiens se sont rendus. Des gendarmes ont continué de sonder les murs et d'examiner les moindres coins et recoins de l'habitation où les enquêteurs sont persuadés de pouvoir encore découvrir des indices permettant de retrouver la trace d'enfants toujours disparus. Tous les meubles ont été évacués et du matériel a été emporté.
Les enquêteurs ont, en outre, évalué le résultat des examens de jeudi notamment à Sars-la-Buissière, en vue de préparer les nouvelles investigations qui seront entreprises, la semaine prochaine, avec le superintendant anglais Bennett et son matériel très spécialisé. C'est ce que l'on déclaré vendredi à la gendarmerie de Charleroi où l'on souligne les difficultés des recherches. Nombreux sont les appels qui parviennent aux enquêteurs. Aucun n'est laissé au hasard.
Chacun d'eux est analysé et recoupé. On a également appris que ce samedi, deux habitations ayant appartenu à Marc Dutroux seront également fouillées dans la région de Charleroi probablement à Jumet et à Ransart.
La maison que possédait Marc Dutroux à la rue des Gris, au numéro 33, à Montignies-su r-Sambre, pourrait intéresser dans des délais assez brefs les enquêteurs, puisque le dernier inculpé, Claude Thirault, y aurait été domicilié en 1994.
Enfin, on annonçait également hier qu'une nouvelle cache de la bande avait été découverte: un entrepôt, situé au numéro 116 de la rue Lemoine, à Rancart, et que louait Diakostavrianos depuis le mois de décembre 1995, On a aperçu Lelièvre à plusieurs reprises, semble-t-il, à Rancart.
Les enquêteurs de la BSR d'Arlon et de Bruxelles ont soigneusement examiné le hangar, mais, le sous-sol étant occupé par un stand de tir à l'arc, il paraît impossible que Dutroux ait pu y aménager la moindre cache.
Quatre véhicules ont cependant été saisis, une Toyota Celica, deux Peugeot 505 et une Ford Sierra. Et tandis que les fouilles se poursuivaient, nos confrères de RTL-TVI faisaient état d'un nouveau document accablant pour la justice. Ce document précise que le 7 juillet 95, quand la gendarmerie de Grâce-Hollogne a reçu de Charleroi les fameuses informations concernant Dutroux (lire dans nos éditions du 21 août) et ses projets d'enlèvements de famines, celles-ci ont été immédiatement transmises au Bureau central de recherches à Bruxelles (BCR). Nous sommes le 7 juillet et les informations, on s'en souvient, sont suffisamment précises et inquiétantes pour être traitées avec la plus grande rigueur (il est, par exemple, ait mention des travaux de Dutroux dans les caves d'une de ses maisons, pour y loger des enfants en attente d'être expédiés à l'étranger).
Pourtant, ce n'est que le 24 août 95, plus d'un mois plus tard!, que le BCR envoie à toutes les brigades de gendarmerie du pays un avis de recherche concernant Dutroux. An et Eefje ont alors disparu depuis deux jours. Julie et Mélissa depuis deux mois. Elles sont toujours envie...
Accablant. D'autant que le document du BCR ne ressemble pas aux avis de recherche hyperprécis qui sont habituellement livrés: on ne parle pas des agissements suspects de Dutroux, par exemple, mais on évoque moins explicitement « des faits commis sur des mineurs et des vols ».
Plus stupéfiant : en haut du document, la mention non urgent ! Le rapprochement avec d'autres délits ? Inconnu, lit-on sur l'avis du BCR... alors que l'on n'est pas en droit d'ignorer que Dutroux a écopé de 13 ans de prison en 89 pour viols et séquestrations de mineurs. Préjudice ? Néant ! ! !
Une telle avarice de détails, sur un homme au passé plus que douteux, alors que l'on tente de retrouver quatre filles mystérieusement disparues, évoque, plus que jamais, une quelconque protection en haut lieu de Dutroux et consorts. Plus loin, l'avis cite par contre tous les moyens de transport de Dutroux, dont une fameuse CX 25 grise, dont on a beaucoup parlé dans l'enlèvement d'An et Eefje.
Un détail que l'on n'exploitera pas. Négligences ? Il est bien malaisé de le croire, de la part d'un service comme le BCR, rompu à diffuser, à longueur d'année, des avis de recherche pointus.
Le document est signé par le major Decraene : un homme d'expérience, à la tête de la cellule disparitions de la gendarmerie. Le même qui affirmait voici peu, devant les caméras; que les premiers jours qui suivent une disparition sont capitaux pour l'enquête.
Pour An et Eefje, c'était le deuxième jour sans nouvelles. Pour Julie et Mélissa, le deuxième mois. Mais dans leur sinistre cache de Sars-la Buissière, les gamines étaient bien vivantes.
N.F., F.M. et Gil
_______________________
Recherche de corps :Les chiens, trop tard ?
« Dernière Heure » du samedi 24 août 1996 page 2
SARS-LA-BUISSIÈRE – Plusieurs équipes de maîtres et de chiens ont été dépêchées sur les lieux des fouilles des propriétés de Dutroux.
Les animaux viennent de la gendarmerie, de la Protection civile et même d'un service allemand qui a délégué quatre bergers... malinois.
« C'est triste de venir maintenant, explique Alain Deneus, l'un des responsables de la brigade canine de la Protection civile basée à Namur).
Je suis sûr à 150 % que si nos chiens avaient été utilisés lors des premières perquisitions on aurait retrouvé Julie et Mélissa en vie.
Quand tout sera terminé, je demanderai d'ailleurs de pouvoir faire un test dans la maison de
Marcinelle. »
L'ensemble des chiens présents sont éduqués pour la recherche de corps, les canidés allemands étant plus spécialement formés pour repérer des personnes décédées.
« La plupart des chiens policiers allemands sont dressés à Stückenbrock, près de Düsseldorf, explique
Ernest Geiger, ex-conseiller technique pour la formation des chiens de la police de Bruxelles. La formation des chiens de catastrophe est longue.
On demande d'abord à l'animal de retrouver à l'odeur son maître caché dans un trou. Puis on ajoute une personne étrangère dans la cache, avec le maître. Enfin, seule la personne étrangère reste cachée.
On multiplie les exercices et les difficultés : Le trou est de plus en plus éloigné, profond ou dissimulé. Certains chiens peuvent aussi indiquer des personnes décédées. Le maître doit pouvoir interpréter très précisément le comportement de son animal.
La dernière intervention de chiens de catastrophe chez nous remonte au 1er mars 94 après l'explosion d'un building de Berchem Sainte-Agathe. Les animaux provenaient de l'asbl Fire Rescue Dogs Team, qui forme en ce moment une trentaine de chiens.
B. F.
____________________________
Dans quel monde vit-il ?
La tragique ignorance d’un commissaire
« Dernière Heure » du samedi 24 août 1996 page 2
BRUXELLES - En Belgique, qui compte dix millions d'habitants, il en existe un - un ! - qui ignore l'existence de l'asbl Marc et Corine pour n avoir jamais entendu parler, au cours des derniers mois, de son travail formidable réalisé dans l'aide à la recherche d'enfants disparus.
Cette personne, accrochez-vous, est policier ! Et pas n'importe lequel puisqu'il dirige l'un des corps de police de l'agglomération bruxelloise !!!
Nous aurons la pitié de ne pas le nommer. Précisons tout de même qu'il a sous ses ordres nonante policiers pour une commune de 30.000 habitants.
Or donc, mercredi, des policiers interpellent sur la voie publique des escrocs à la petite semaine qui prétendent récolter des fonds pour l'asbl Marc et Corine, association qui n'a jamais entrepris de telles démarches. Les escrocs sont ramenés au commissariat. Le commissaire en chef est immédiatement avisé. Mais il parait tomber des nues et ne pas très bien comprendre ce dont il s'agit...
« Quoi ?, lance-t-il à son officier. Et d'abord, c'est quoi, cette asbl Marc et Corine?? »
L'officier croit avoir mal ouï. Mais non: son chef ignore visiblement tout de l'asbl liégeoise.
Il va même lui donner l'ordre de se renseigner sur cette « mystérieuse » asbl Marc et Corine et de vérifier ses activités !
Persuadé de rêver debout, l'officier demanda à son patron de mettre l'ordre par écrit. Ce que le commissaire en chef fit.
Du coup, l'officier de police a bien dû téléphoner au président François Kistemann pour lui annoncer qu'il était chargé très officiellement d'enquêter sur l'asbl et de lui réclamer une copie de ses statuts.
A ce jour, l'asbl Marc et Corine, bien sûr, ne s'est pas exécutée.
Fax et excuses
L’officier était honteux jusqu'au bout des oreilles. Dans le dos du commissaire en chef, il a présenté ses plus plates excuses à l'asbl. Par fax, il lui a expliqué comment son chef lui avait donné l'ordre d'enquêter sérieusement sur Marc et Corine.
Les paroles du procureur du Roi de Neufchâteau sont dans tous les esprits. Il y a huit jours, Michel Bourlet lui rendait hommage, affirmant qu'il avait découvert une association efficace ayant tout à fait sa place au côté des autorités judiciaires dans les affaires de disparition. Visiblement, des responsables de corps de police vivent sur la planète Mars, quand ce n'est pas sur Alpha du Centaure.
Les errements de l'enquête menée à Liège après les disparitions de Julie et Mélissa font scandale en Belgique et hors de nos frontières. Mais ceci explique cela……
Gilbert Dupont
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