mardi 2 juin 2009

La mère de Dutroux, troisième informateur des gendarmes (Télé Moustique du mercredi 13 novembre 1996 pg 30)


La mère de Dutroux,

troisième informateur des gendarmes

« Je n'ai jamais été prise au sérieux »

Télé Moustique du mercredi 13 novembre 1996 pages 30

Le 12 août dernier, Jeannine Lauwens, la mère de Marc Dutroux écrivait une longue lettre pleine d'amertume au procureur du Roi de Neufchâteau, Michel Bourlet. Elle y exprimait notamment son regret de n'avoir pas été prise assez au sérieux quand elle dénonçait le passage dans la maison de la rue Lenoble à Jemeppe-sur-Sambre de deux jeunes inconnues qui correspondaient au signalement d'An et Eefje. On y apprend aussi que sa précédente lettre à la justice, datée du 4 septembre 1995, était en fait adressée au juge Lorent de Charleroi – elle fut interrogée à ce sujet par la police de Pont-à-Celles - et que peu de temps après, elle fut le troisième informateur du gendarme Pettens qui avait déjà recueilli les déclarations de Thirault et d'un autre indic, vraisemblablement Bernard Weinstein, en août 1995. Mais la présence du troisième "informateur" n'apparaît pas dans les rapports Othello. Enfin, Mme Lauwens nous présente son fils sous des traits durs et vengeurs.

"Monsieur,

Je vous joins à cette lettre une correspondance a l'adresse de Monsieur Michel lelièvre délivrée au 27 rue Léopold Lenoble à 5790 Jemeppe-sur-Sambre dans les jours qui ont précédé les perquisitions effectuées mardi et vendredi derniers à cet immeuble.

Ce dernier est ma propriété par héritage de mes parents, ma mère étant décédée en mai, le 8, en 1993.

Depuis février 1991 je me bats pour récupérer ce bien,objet d'un bail (...) rédigé et déposé à Gembloux le 3 décembre 1991 par Marc Dutroux alors pourtant détenu à la maison d'arrêt de Mons.

Durant l'année 1991, j'ai envoyé deux recommandés à cette prison afin que l'on ne permette plus à cet individu de venir importuner sa grand-mère. (...)

Voyant son état mental déjà déficient s'aggraver, mais de plus ses petites économies qu'elle cachait dans le lit qu'elle ne quittait que rarement.

Je n'ai jamais été prise au sérieux, Faut-il le dire?

A cette époque mon quatrième fils Serge en instance de divorce vivait avec sa grand-mère et m'aidait à l'assister. Il me raconta comment son frère aine arrivait parfois seulement accompagné de son conseil Marie-France Nicaise et visitait les chambres.

(...) Déprimé gravement, Serge rentrer en hospitalisation. Ma mère gravement diminuée mentalement et physiquement fut placée dans un home de repos et de soin à Auvelais le 12 novembre 1991. Dix-huit jours plus tard, le bail était signé. Il avait et a gardé force de loi (...J, ma mère était enlevée du home par Michelle

Martin, sa pension détournée sur un compte à Marcinelle et soustraite du compte par la même Martin.

Pour la gendarmerie, elle n'offrait aucun intérêt, j'avais omis de faire constater judiciairement son état.

C'est donc seule,aidée de mon mari, que j'ai enquêté pour la retrouver, abandonnée sans aucun renseignement ni vêtement à l'institut Vérole à Montigny-le Tilleul.

Avertie, Madame Hulet alors juge de paix à Marchienne m'accorda la gestion des biens de ma mère, décision contestée en appel par Marc Dutroux, toujours incarcéré. (...)

L'appel rejeté, e pus enfin tenter de récupérer 'immeuble à Jemeppe-sur-Sambre.

Entre-temps, ses maigres biens volés par son frère Marc et sans logis, mon fils Serge s'est pendu dans sa chambre d'hôpital, le 15 mai 1993.

Demandée à la justice de paix de Gembloux, l'annulation du bail me fut refusée en 1994. lI n'y avait rien à reprocher à l'occupation des lieux! Ni les allées et venues uniquement nocturnes, ni la maison bouclée comme un bunker, ni la présence passagère de jeunes filles, ni I'envahissement par des tiers (visant trafic de pneus (jusqu'à 1.000 à la dois). J'ai vu Lelièvre et Diacostinavrianos en novembre 1995 là bas, la main sur le coeur ils m'ont affirmé ne connaître Dutroux que comme locataire principal, leur louant l'immeuble pour 12.000 F par mois (le bail: 2.000 F par mois!). Je les ai avertis de déguerpir au plus vite car Dutroux faisait un tout autre commerce que celui des pneus et qu'ils risquaient la complicité.

Entre-temps, j'avais raconté ce que je savais au juge d'instruction Lorent à Charleroi, à M. Pettens de la PJ de Charleroi.(NDLR: M. Pettens, en l'occurrence, est le maréchal des logis qui avait déjà 'recueilli les témoignages de deux informateurs en août 1995 sur les proches de Dutroux et des potentiels enlèvements

d'enfants.)

J'avais déposé plainte auprès du procureur u Roi à Namur. Sans succès. Découragée j'ai demandé et obtenu l'expulsion des lieux par Dutroux pour occupation personnelle. Le jugement cette fois m'était favorable et exécutoire (...).

Mais Dutroux me met en appel à Namur pour le 1er septembre prochain!!!

Comme vous le voyez rien ne l'arrête, il doit avoir raison. Ce qu'on lui reproche il l'impute aussitôt à un autre. Il est machiavélique, sans scrupule et sans pitié. Que vous soyez sa grand-mère,sa mère, ses frères et soeurs, sa premiers épouse ou ses propres enfants, tout doit plier devant son intéret du moment. Si les règles ne lui conviennent pas, il les change et les contourne. Alors que lui importent les souffrances d'étrangers à sa vie?

J'ai le regret le plus profond et une aversion incontrôlable d'avoir donné le jour à un monstre le 6 novembre 1956.

Puisse la justice, ainsi que le demandent les parente de Julie et Mélissa, écouter davantage les parents qui s'adressent à elle et tenir compte dans un sens comme dans un autre de leurs avertissements.

Lauwens Jeannine"

___________________________

Document à charge pour la PJ de Liège

Le 18 juin 1996, une information précise sur Dutroux inexploitée

Télé Moustique du mercredi 13 novembre 1996 page 31

Il est admis par tous les protagonistes de l'enquête « Julie et Mélissa » que tant le chef de la

"Cellule d'enquête", le commissaire de la PJ de Liège, Daniel Lamoque, que la juge d'instruction

Doutrewe avaient été informés verbalement de la piste Dutroux. Pourquoi alors ne relancent ils pas cette piste et ne redemandent-ils pas des informations à la gendarmerie en juin 1996 lorsqu'un membre du Service général d'appui policier leur envoie des informations sur Dutroux?

N'est-ce pas là la preuve d'une certaine insouciance? Voici en tout cas le document en question.

"Fax à destination de: PJ Liège (...), service com D. Lamoque Nos réf: IP66/

Vos réf: BCS 170 - Dossier d'instruction 95/95

Concerne: Lejeune Julie et Russo Mélissa

Suite à votre avis publié au BCS du 18.06.96 je porte à votre connaissance et à toutes fins utiles les renseignements suivants: Encore de service à la police de La Louvière fin 1995 j'ai mené une enquête suite à de nombreuses plaintes d'enfants inquiets du comportement d'individus faisant des photos d'eux à la sortie des écoles ou dans des zones de délassement. Seul un des faits dénoncés pouvait éventuellement être considéré comme tentative d'enlèvement mais sans aucune violence.

Au cours de cette enquête j'ai été amené à entrer en contact avec la BSR de Charleroi qui m'a appris l'arrestation récente d'un nommé Dutroux, PN Marc, individu déjà connu de la justice pour des faits de moeurs envers des mineurs.

Au cours de sa première arrestation vers 1986 il avait été découvert chez lui des cassettes vidéo dans lesquelles il était filmé par son épouse alors qu'il entretenait des relations sexuelles avec des mineurs. Au cours de cette même affaire il était apparu que l'intéressé souhaitait monter un réseau de pédophilie Fonctionnant de la même manière ou presque que celui démantelé il y a peu à Bruxelles.

Pour ce qui concerne les faits de La Louvière, ceux-ci étaient commis par des individus se déplaçant à bord d'un véhicule de grosse cylindrée immatriculé en France.

D'après un informateur la base du réseau était stationnée à Bruxelles (Schaerbeek) et disposait de cinq à six véhicules immatriculés en France (fausse immatriculation). Les prises de photos a la sortie des écoles servaient à la constitution d'un catalogue " et un ravisseur était payé 200.000 FB pour un enlèvement. C'est à peu près le principe du réseau démantelé à Bruxelles et qui pourrait n'être qu'une branche d'un réseau plus complexe.

Salutations.

Christian Dubois « Section recherche »

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