mardi 2 décembre 2008

« Ils » l'empêchent déjà d'aller jusqu'au bout----DANS LA GALERIE SORDIDE DE JUMET('CinéTéléRevue'10 octobre1996 p24 à 26)


 « Ils »  l'empêchent déjà d'aller jusqu'au bout

Ciné Télé Revue du jeudi 10 octobre 1996 page 24

Curieux réseau Dutroux ! Voici un groupe criminel qui avait fait de l'enlèvement et de la séquestration d'enfants une véritable industrie, détenant ses victimes dans de sinistres geôles spécialement construites pour l'occasion, les filmant pendant que leur étaient infligés les pires sévices et les assassinant après usage ». Voici un homme qui payait « cash », et sans discussion aucune, les petites victimes qu'on lui amenait, et dont les comptes en banque, dans les jours précédant ou suivant les enlèvements, accusaient des mouvements de fonds importants, pouvant aller jusqu'au million de francs. Voici un tandem (Dutroux-Nîhoul) qui bénéficiait, quoi qu'en dise la version officielle des événements, d'incontestables protections, qui lui ont permis de poursuivre en toute quiétude ses activités criminelles (Et pas seulement dans le trafic d'enfants) alors que les informations les plus alarmantes et les plus précises s'accumulaient sur la table des magistrats, mais n'étaient jamais transmises à qui de droit.

Bref, une organisation criminelle parfaite et complète : des exécutants (assez nombreux au demeurant), des

« Cerveaux », de l'argent et des protections. Mais pas de clients... A croire que tout cet édifice n'avait comme justification, finalement,que la satisfaction des instincts pervers de Dutroux et de ses complices. Car si l'enquête menée à Neufchâteau progresse de manière satisfaisante dans bien des domaines, on doit constater que, pour ce qui est de l'identification des pédophiles, elle marque le pas depuis plusieurs semaines.

La liste des « abonnés » au réseau Dutroux?

On ne l'a pas trouvée. Les centaines de cassettes saisies chez les différents inculpés et dont un certain nombre sont de nature pédophile ? Elles n'auraient encore livré aucun élément susceptible d'identifier l'un ou l'autre client-protecteur.

Il nous revient, au demeurant, que ces cassettes n'auraient fait l'objet d'aucun duplicata et que les originaux seraient donc à la merci d'une « erreur de manipulation » (ou d'une destruction délibérée) les rendant inutilisables.

Et pourtant, malgré les démentis de Michel Bourlet, des noms circulent. Et pas au Café du commerce: dans les milieux policiers « proches de l'enquête », comme on dit, dans des ambassades étrangères et dans des services spécialisés de pays amis.

Celui d'un très haut responsable politique wallon, d'abord, nous l'avons déjà écrit, dont l'implication, si elle s'avérait exacte, pourrait conduire à une crise politique majeure. Mais aussi celui d'un important responsable (aujourd'hui retraité) de la gendarmerie. Entendu par le juge Connerotte il y a quelques semaines, le pédophile Jean-Paul Raemaekers (très lourdement condamné il y a quelques mois) citait, quant à lui, comme l'un des principaux bénéficiaires d'un « réseau international » de pédophilie organisée, l'un des plus éminents magistrats du pays (retraité lui aussi). Sans preuve, il est vrai.

Alors, tout cela ne serait que du vent ? Difficile à admettre, à voir les mesures de protection qui entourent prévenus et enquêteurs, et à en juger par le niveau auquel, à Bruxelles (et plus précisément au Palais de Justice), des pressions se sont fait sentir pour paralyser l'enquête sur Michel Nihoul.

On a quand même du mal à croire que « certains » cherchent à recruter des tueurs sur Internet dans le but « d'allumer » un juge, ou encore qu'un haut magistrat s¢ « mouille » uniquement pour protéger un « pervers marginal » comme Marc Dutroux ou un escroc notoire comme Michel Nihoul. « J'irai jusqu'au bout...si on me laisse faire », annonçait il y a près de deux mois Michel Bourlet. Eh bien, précisément, nous avons l'impression « qu'on » ne Ie laisse pas faire.

Les intérêts en jeu sont-ils tels que l'on puisse leur sacrifier, sans remords, et la justice et la réputation du pays ? A voir l'épais voile de silence qui entoure certains aspects du dossier, on finira par le croire. C'est d'ailleurs ce que pensent les spécialistes américains de la recherche d'enfants disparus et de la lutte contre la pédophilie.

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Anne-Marie LIZIN à « ciné Télé Revue » :

D'après le FBI, des personnalités apparaîtraient bien sur les cassettes

« Certains films reproduiraient des viols d'enfants devant témoins. Michèle Martin filmerait l'acte et, de temps à autre, le violeur »

« Le contenu des cassettes est explosif à cause des personnes identifiables. »

« Beaucoup auraient intérêt à ce qu'elles soient détruites »

 Ciné Télé Revue du jeudi 10 octobre 1996 page 24

Faute de répondre, vite, à une question cruciale – qui était les clients du monstre de Sars la Buissière ? -, les magistrats, les policiers et les gendarmes qui, depuis près de deux mois, se dépensent sans compter pour établir la vérité, auront oeuvré pour rien. Ou presque. Certes, leur dévouement aura permis de mettre hors d'état de nuire un groupe criminel particulièrement répugnant et dangereux, mais les clients, eux, restés impunis, iront se fournir ailleurs. Un autre « Dutroux prendra la relève et tout sera à refaire. Et en attendant, combien de victimes encore?

Les Belges ne sont pas les seuls à s'interroger et à s'inquiéter de ce qui apparaît, malgré tout le bien que l'on pense de Jean-Marc Connerotte et de Michel Bourlet, comme une nouvelle lenteur de la justice.

Aux Etats-Unis, les spécialistes du « Center for Missing and Exploited Children », un organisme officiel qui a accumulé une longue expérience dans le domaine des disparitions d'enfants et dans la lutte contre toutes les formes de criminalité dirigée contre les mineurs, s'alarment eux aussi des possibilités de protection qu'entraînerait tout retard dans ce volet crucial des investigations. Et ces experts ne sont pas les premiers venus : le « Center for Missing and Exploîted Chiidren » est un organisme semi-public, ce qu'on appellerait chez nous un parastatal, créé par le Congrès des États-Unis et financé par le ministère de la Justice.

Il emploie des spécialistes civils, mais aussi, et surtout, des policiers et des agents du FBI, détachés auprès de lui, qui ont acquis une grande expérience personnelle dans la recherche de disparus et le dépistage de toutes les formes de criminalité à l'encontre de mineurs d'âge.

Ces personnes compétentes ne se contentent pas de faire état de leurs doutes, mais proposent leur assistance à la justice belge. Anne-Marie Lizin, sénateur bourgmestre de Huy, revient de Washington, où, avec les parents de Julie Lejeune, elle vient de visiter ce Centre avec lequel elle collabore étroitement depuis dix ans. Elle fait des révélations à Ciné Télé Revue ».

Votre visite a, entre autres, été l'occasion d'une discussion informelle au cours de laquelle vos interlocuteurs, parmi lesquels des agents du FBI, ne vous ont pas caché leur inquiétude.

- Oui, en restant schématique, on peut dire que les spécialistes du Centre s'étonnent qu'aucun progrès n'ait encore été fait, en exploitant le matériel saisi, dans l'identification des clients du réseau. Je ne peux pas leur donner tort : en effet, rien n'a bougé dans ce domaine.

Or, ce point est fondamental. Contrairement à d'autres- formes de crime organisé, comme le trafic de stupéfiants, la pédophilie peut être utilement combattue en s'attaquant à sa clientèle.

Celle-ci se recrute un peu partout, mais les sommes en jeux sont telles qu'elle n'est pas extensible à l'infini. Pour employer une image, si on assèche le marais, les crocodiles ne pourront plus y vivre. En revanche, si la clientèle n'est pas inquiétée, la demande ne tarira pas. Et un autre réseau se mettra en place d'ici peu pour y répondre. Il est peut-être déjà sur les rails. D'autant plus que le risque suscité par l'enquête ne peut que faire monter encore un peu plus les enchères.

-Le centre a-t-il obtenu des informations précises sur les cassettes vidéo qui ont été saisies dans le cadre de l'affaire ?

Il semblerait, oui. Par des sources d'information qui leur sont propres et qu'ils ne nous ont pas dévoilées, nos interlocuteurs ont appris qu'un certain nombre de ces films reproduisaient des viols d'enfants non identifiés. Ces enfants seraient au nombre de six. Le fait que l'on ne sache pas qui ils sont est inquiétant, puisqu'il pourrait s'agir d'autres enlèvements, éventuellement dans d'autres pays, ou d'enfants « loués » pour la circonstance. La caméra, dont les Américains pensent qu'elle est manipulée par Michèle Martin, filme l'acte de viol et, de temps à autre, le violeur. Mais, en fin de séquence, elle s'attarderait longuement sur les spectateurs, qui seraient au nombre de dix à quinze par séance. En tout, une cinquantaine de personnes seraient, ainsi, potentiellement identifiables. Cela n'a pas l'air de les étonner, parce qu'ils ont déjà rencontré, ailleurs, ce schéma dans ce type de réseau, les cassettes ont tout à la fois une valeur marchande propre et une utilité comme instrument de chantage par rapport aux spectateurs qui ont payé le prix fort pour assister à la scène et qui sont ainsi « tenus par leurs fournisseurs...

- Vos interlocuteurs s'inquiètent donc de ne pas voir la justice s'intéresser de plus près à ce volet de l'affaire?

Bien évidemment, d'autant plus qu'ils sont persuadés, se référant à leurs propres sources et à l'analogie avec les affaires qu'ils traitent à longueur d'année, qu'une partie des personnes identifiables sont des magistrats, de hauts responsables ou qui le furent - de certains services de sécurité, comme la gendarmerie, ou des politiques.

Des membres du Centre ne cachent d'ailleurs pas qu'ils craignent, étant donné le contenu explosif de certains de ces enregistrements, que ces cassettes soient détruites ou endommagées afin de les rendre inexploitables.

 - Ont-ils fait état d'une proposition concrète?

Ils proposent de mettre au service de la justice belge leurs experts et leur matériel. Je pense que l'idée n'est pas mauvaise et qu'elle devrait même être creusée rapidement, puisqu'elle permettrait, au minimum, de rassurer l'opinion en déléguant à de grands professionnels totalement neutres, et que l'on ne peut donc soupçonner de vouloir manipuler la vérité, la tâche technique de l'exploitation de ce matériel. Je ferai remarquer que, dans d'autres domaines, comme les expertises balistiques ou l'application de certaines techniques de pointe de police scientifique, la justice belge collabore de longue date avec des spécialistes étrangers, notamment ceux du BKA à Wiesbaden.

- Alors pourquoi ne pas le faire dans le cas présent?

Cela éviterait que se répandent des rumeurs déstabilisatrices sur les clients du réseau. Des clients que l'opinion publique subodore être protégés.» J'insiste, d'autre part, sur le fait que, outre le caractère inacceptable de tout blocage à ce niveau de l'enquête, une éventuelle « protection » de fait pourrait avoir de graves conséquences du point de vue de la sécurité publique : si les clients de Dutroux occupent effectivement des positions d'autorité, ils sont à la merci de n'importe quel chantage. Enfin, ne perdons pas de vue qu'au-delà de l'horreur de cette affaire, c'est la réputation même de notre pays qui est aujourd'hui dans la balance. Et cette réputation dépend bel et bien de la résolution que la justice mettra à aller jusqu'au bout, quel que soit le prix a payé.

Je formulerai donc, cette semaine, une question en ce sens au Premier ministre, en lui demandant que soit posé rapidement un acte public clair et net, de nature à rassurer l'opinion.

Propos recueillis par Claude MONIQUET

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LE SERVICE D'IDENTIFICATION DES VICTIMES DANS LA GALERIE SORDIDE DE JUMET

« VOUS Y TROUVEREZ DES CHOSES INTÉRESSANTES », A DIT DUTROUX

 

Ciné Télé Revue du jeudi 10 octobre 1996 page 25

 

La découverte d'un mur suspect de 50 cm de large et de 2 m de long, résultat d'un travail de maçonnerie récent, dans la galerie d'évacuation de l'ancien charbonnage Saint-Louis a Jumet, à proximité des étangs Caluwart, a mobilisé tous les enquêteurs, dont le Service d'identification des victimes. Ce mur, situé à 40 mètres dans le tunnel, ne protégeait cependant aucun indice macabre.

En revanche, la galerie pourrait renfermer « quelque chose », soit des armes, soit les corps de victimes.

 

C'est Marc Dutroux lui-même qui a indique aux enquêteurs que le site, et tout particulièrement un éboulement situé dans la galerie, était « intéressant ».

 

Or,Dutroux avait utilisé la même expression à propos du chalet de Bernard W¢instein à la rue Daubresse à Jumet, où les corps d'An et d'Eefje ont été découverts après plusieurs jours de fouilles intensives.

 

Ph.: Eric Herchaft / Reporters.

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Georges FRISQUE persiste

Le témoin retrouvé la semaine dernière par «Ciné-Télé-Revue » est entendu par la Cour de cassation

« Pourquoi a-t-on classé sans suite l'accablant dossier 1806 P ? »

« Le PV 6085 du 19 septembre 1983 établi à Liège et transmis au procureur général, Mme Thily : Nihoul y accuse Annie Bouty, son ex-compagne, et Jean-Marie Guffens de s'apprêter à s'expatrier au Burundi avec leurs enfants. »

« La lettre du comte supérieur de Contrôle confirmant que la plainte de Georges Frisque a bien été transmise à Liège. Où les accusations graves ont été classées sans suite. »

Ciné Télé Revue du jeudi 10 octobre 1996 page 26

La semaine dernière, nous nous faisions l'écho des graves accusations lancées, entre autres, contre Léon Giet et Anne Thily par Georges Frisque, qui fut, il y a vingt ans, l'un des maîtres d'oeuvre du Centre médical de l'Est (CME), en soulignant que l'intéressé demandait au nouveau procureur général près la Cour de cassation de le convoquer et d¢ l'entendre.

Sur ce point, au moins, Georges Frisque a obtenu gain de cause : convoqué, à la suite de l'intervention personnelle du ministre de la Justice, par l'avocat général près la Cour de cassation, M. Piret, il a réitéré ses accusations tout en les assortissant de certains détails, dont le moins que l'on puisse écrire est qu'ils sont croustillants. Et particulièrement inquiétants.

Pour rappel, après la déconfiture du CME (mis en liquidation volontaire le 30 juin 1980), son promoteur, Jean-Marie Guffens, et Georges Frisque sont poursuivis, le premier pour « détournement de fonds » et le second pour « faux et usage de faux » . Une accusation d'autant plus curieuse que Frisque, selon nos informations, n'avait jamais eu de pouvoir de signature au sein de I'ASBL « Centre médical de l'Est ».

Épinglons rapidement, au passage, une autre - anomalie " : le liquidateur de I'ASBL, l'avocat Raymond Boverie, n'était autre que... le père de l'un des médecins créanciers du CME. Une situation qui évoque le conflit d'intérêts et semble à ce point ubuesque que l'on imagine mal qu'elle puisse se présenter ailleurs que dans cette bonne ville de Liège, dont la justice n'a décidément pas fini de nous surprendre.

Mais passons, car l'essentiel n'est pas là. On le sait, Georges Frisque accuse Jean-Marie Guffens, ses trois avocats de l'époque et le duo Annie Bouty / Michel Nihoul d'avoir passé un « pacte de corruption » avec un homme politique important et deux magistrats : Léon Giet et Anne Thily.

Aux fins de rassembler l'argent nécessaire, Nihoul fut envoyé en Suisse et a détourné (on ne va pas contre sa nature profonde...) la plus grande partie de l'argent, sorti d'un compte de Jean-Marie Guffens. Les pièces que nous publiions, en exclusivité, la semaine dernière prouvent en tout état de cause que Michel Nihoul remit bel et bien l'équivalent de 8.000 francs suisses à l'avocat Dehousse. Sachant à qui était destiné l'argent de la corruption, Michel Nihoul et Annie Bouty se seraient ainsi trouvés en position de « faire chanter » la magistrature liégeoise, ce qui expliquerait les protections dont ils ont bénéficié par la suite. Cette protection partagée n'empêchait d'ailleurs pas Nihoul et Bouty de se déchirer pour la garde de leurs enfants, Jean-Michel et Gentiane.

C'est ainsi que Michel Nihoul, le 19 septembre 1983, déposait, à Liège, devant deux inspecteurs judiciaires, pour accuser Annie Bouty et Jean-Marie Guffens de s'apprêter à s'expatrier au Burundi avec les enfants.

Mais revenons au CME : en appel, à l'automne 1983, la peine de Jean-Marie Guffens est aggravée, tandis que Georges Frisque se voit condamné, en dépit de la légèreté de l'accusation et de ses protestations d'innocence, à quelques mois de prison. fin 1983, Frisque se pourvoit en cassation.

Outre des points de droit, il entend soulever un « argument-massue » qui, il en est sûr, ne peut qu'aboutir à faire casser sa condamnation : Mme Thily, au cours de l'instruction, se serait rendue coupable de détournement de documents et de violations de secret de l'instruction en communiquant au liquidateur certaines pièces du dossier.

Surprise : quand Georges Frisque reçoit le projet de mémoire en cassation de son avocat, celui-ci ne souffle mot de ce moyen, pourtant essentiel. Un « mémoire ampliatif » pondu à la hâte, sur l'instance de Frisque, par le même avocat, ne fera que rendre les choses un peu plus nébuleuses encore. Qu'à cela ne tienne : Georges

Frisque, qui n'a plus guère le temps de se retourner (on est à la mi-janvier 1984 et l'audience en cassation est prévue pour le 1er février), compte bien être présent à l'audience. Il pourra donc se faire entendre.

Il est dit que rien, décidément, n'est normal dans cette affaire, et une nouvelle preuve va nous en être donnée. Le 1er février, Georges Frisque est extrait de sa cellule et transféré à « la cellule de transit » de la prison de Saint-Gilles, où, chaque matin, sont amenés les détenus appelés au Palais de Justice.

Le temps passe et le transfert des prisonniers se fait sans Frisque, qui finit pourtant par obtenir son transfert par convoi spécial.

Arrivé au Palais, Frisque est enfermé dans l'un de ces cachots où les détenus attendent d'être convoqués chez leur juge ou emmenés au tribunal qui doit connaître de leur cas. Georges Frisque restera plus de trois heures au cachot sans que l'on daigne s'occuper de lui, et quand on finit par l'amener devant la 2e Chambre de la Cour de cassation, c'est pour lui apprendre que son affaire est passée en son absence et que, bien entendu, les accusations qu'il porte contre Anne Thily n'ont pas été évoquées. Il tempête et tente de faire rouvrir les débats, arguant du fait qu'on l'a mis dans l'impossibilité de faire entendre sa version des faits.

En vain, puisqu'il ne s'attirera qu'une seule réplique, définitive, du président de la Chambre : « Vous auriez dû manifester votre présence »... Mais du deuxième sous-sol du Palais de Justice ? Difficile... voilà, entre autres, ce que Georges Frisque devait expliquer cette semaine au magistrat enfin chargé de l'entendre (plus de douze ans après les faits et à la suite de l'intervention, répétons-le, du ministre de la Justice). Il lui expliquait d'autre part que le dossier ouvert, après sa plainte, à charge de Me Boverie (et mettant en cause Mme Anne Thily), dossier transmis le 12 octobre 1981 par le Comité supérieur de Contrôle à Liège, où il sera enregistré sous le numéro 1806 P, aurait, très curieusement, été classé sans suite par les principaux intéressés.

Enfin, il devait également confirmer avoir déposé plainte contre son avocat de l'époque, mais aussi contre le magistrat qui, le 1er février 1984, présidait la 2e Chambre de la Cour de cassation et se préoccupait si peu, semble-t-il, du respect des formes et des droits de la défense.

Un magistrat qui est loin d'être un inconnu : il s'agit ni plus ni moins de M. Stranard, l'actuel président de la Cour de cassation.

L'affaire Frisque n'a pas fini de défrayer la chronique.

C.M.

 

 

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