dimanche 14 septembre 2008

On croise les doigts pour Loubna(«Meuse» 7 septembre 1996 pg 8)


On croise les doigts pour Loubna

 « La Meuse » du samedi 7 septembre 1996 page 8

 Comment les fouilles à Ixelles ont brutalement plongé dans l'angoisse la famille de la petite

Marocaine disparue il y a quatre ans. Et trop souvent oubliée...

 DEPUIS jeudi, l'insoutenable attente des familles d'enfants encore disparus s'est brutalement déplacée vers une maison ixelloise, au gré des fouilles entreprises au domicile d'un pédophile, rue du Conseil. Depuis lors, à 500 m de là à peine, le coeur de toute la famille Benajssa s'est mis à palpiter d'angoisse. L'esprit hanté par la terrible question qui vient aux lèvres du père, assis dans le salon : «Après Julie et Mélissa,après An et Eefje, est-ce le tour de découvrir Loubna ? » Pour Labsen et son épouse Haliba, leurs deux filles et leurs cinq garçons (âgés de 18 à 4 ans et demi), ce serait l'atroce dénouement d'une tragique disparition vieille de quatre ans.

Loubna, c'est la plus jeune des filles du couple. Alors âgée de neuf ans, elle n'a d'yeux que pour le dernier-né de la famille. Que ne ferait-elle pas pour bébé Ilias,sept mois et demi ? Surtout ce mercredi 5 août 1992, vers midi, lorsqu'elle s'aperçoit qu'elle a oublié d'acheter le yaourt pour son petit frère. «Je vais le chercher! » dit-elle aussitôt à ses parents. Avec 40 F en poche, elle quitte la maison familiale, rue Gray, pour se précipiter vers l'Aldi du quartier, rue Goffart.

Quelle fierté ! «C'était ses premières courses en solitaire, sans la grande soeur ou le grand frère» se souvient le père. Mais Loubna n'en est jamais revenue. Plus la moindre nouvelle, plus la moindre trace de la petite fille.

Une famille, seule «Et puis ce jeudi, en début d'après-midi, en apprenant à la radio et à la télé les fouilles à

500 m d'ici, on a cru revivre le cauchemar du jour de sa disparition» glisse Nabela (18), l'aînée.

Depuis ce moment-là, le père s'est mis à guetter les nouvelles, de minute en minute. Malgré la fatigue d'une longue nuit de travail: Lahsen nettoie les trains en gare de Forest. Rongé d'inquiétude, il se rend aussitôt sur les lieux: «On ne voyait pas grand chose, sauf du monde. Alors, je suis rentré.» Sur le coup de 15 h 30, puis de 19 h, les gendarmes viennent le tenir au courant de l'évolution des travaux.

Et lui assurent qu'il sera immédiatement prévenu du moindre résultat des fouilles. «J'en attendais tellement.» Espoir déçu. Hier, après une nouvelle nuit de boulot, le papa de Lahsen se rend à nouveau à l'endroit des fouilles: calme plat pour cause d'interruption des travaux...qu'il apprendra par la radio. De nouveau l'attente.

Quatre ans déjà d'incertitude pour la famille Benaïssa. Et ici aussi, des regrets de ne pas avoir été pris de suite au sérieux:

«Une demi-heure après la disparition de Loubna, je déposais plainte à la police. Rien n'a bougé pendant trois jours. Le vendredi, j'ai alerté la gendarmerie. Les premières recherches ont commencé le lundi. Cinq jours après la disparition. Maintenant les enquêteurs font un travail magnifique. Mais en 92, on n'a pas beaucoup bougé: deux ou trois jours de fouilles. Et puis fini » déplore le père. L'une ou l'autre piste est évoquée, un suspect est interrogé. En vain. L'enquête retombe dans l'oubli.

Et la famille se retrouve bien seule: «En quatre ans, nous n'avons reçu aucun contact de policiers. C'est moi qui de temps à autre appelle l'inspecteur. Qui me répond toujours la même chose: rien de neuf.» Pour surmonter leur chagrin, les Benaïssa ne peuvent compter que sur eux-mêmes, sur l'appui de leurs proches, des amis du quartier. « L'ASBL Marc et Corine ne s'est jamais manifestée, nous n'avons eu aucun contact avec les parents des autres enfants disparus. C’est dommage, et nous comptons maintenant réparer cette lacune. C'est vrai qu'on s'est senti bien seuls pendant quatre ans. Et qu'on en a souffert» poursuit Nabela.

Sur la table du salon, devant les parents attristés, un tas de messages de sympathie, envoyés des quatre coins du pays: «Depuis quelques semaines, on en reçoit des centaines. Mais elles nous auraient fait plus plaisir en 92.»

Depuis 22 ans en Belgique, les parents Benaïssa, qui ont toujours la nationalité marocaine, reconnaissent aussi n'avoir jamais chercher de contacts extérieurs. «Ce n'est que maintenant que l'on découvre que d'autres familles ont vécu le même drame. Nous avons d'ailleurs l'intention de nous rendre aux funérailles d'An et Eefje. »

Se préparer au pire

Il aura fallu l'explosion d'horreur de ce mois d'août pour se rappeller que Loubna, aussi avait disparu. «On s'attend au pire, on s'est préparé au pire. Vaut-il mieux apprendre une mauvaise nouvelle que de rester sans nouvelles du tout? Nous n'osons pas répondre» confesse Nabela. «Depuis la découverte de Julie et Mélissa, on pense évidemment au sort qui a pu être réservé à Loubna. On gardera aussi l'espoir jusqu'au bout, bien sûr. Mais quand on voit toutes ces images de parents en pleurs, on se dit que notre tour viendra peut-être aussi» murmure Lahsen. A ses côtés, Haliba laisse couler ses larmes. En silence.

 

Pierre Havaux

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Le cri de révolte du Roi

« La Meuse » du samedi 7 septembre 1996 page 8

II est environ 11 heures, jeudi, lorsque le téléphone retentit dans le salon de la famille Benaïssa. Un coup de fil de plus à une liste qui ne cesse de s'allonger ces derniers jours.

Mais celui-ci vient tout droit du Palais royal: nos souverains souhaitent recevoir les parents de Loubna. A l'instar de tous ceux qui pleurent la disparition ou la perte d'un enfant. « On s'attendait à être reçus par le Roi et la Reine depuis qu'on avait appris qu'ils appelaient toutes les familles. On l'espérait aussi. Mais c'est très surprenant», explique Lahsen, le père. Et impressionnant pour une famille originaire d'un pays, le Maroc, où on sait ce que la monarchie veut dire. Il est 14 h 3 lorsqu'une Mercedes de la Maison royale vient chercher les parents de Loubna : s'exprimant très peu en français, ils se font accompagner par Nabela, leur fille aînée.

En 92, au lendemain de la disparition, les Benaïssa avaient écrit une lettre au roi Baudouin : la Cour leur avait répondu par un message de soutien. Arrivés au palais royal de Bruxelles, après une courte attente, ils sont introduits dans un salon: le Roi et la Reine, en présence du chef de cabinet, les accueillent en toute simplicité.

« C'est vraiment ce qui m'a le plus frappé: cette très grande simplicité que le Roi et la Reine ont mis à nous parler», explique Nabela. Durant trois quarts d'heure, les souverains vont s'enquérir, très humainement, du calvaire enduré par la famille de Loubna. « Ils nous ont demandé les circonstances de la disparition, comment on vivait cette attente au quotidien, ce que l'on pouvait ressentir. Ils avaient l'air très au courant de ce qui s'était passé.»

Tout au long de l'entrevue, le Roi et la Reine interrogent tour à tour. Partagés entre une profonde tristesse et une grande révolte. « C'est incroyable ! Que se passe-t-il quand on en arrive â voir une petite fille disparaître en pleine journée !» s'exclame un moment le Roi, l'air fâché selon le papa de Loubna. Et les souverains, visiblement très marqués far les derniers événements, de s'inquiéter devant la recrudescence de ce phénomène des disparitions. A l'issue de l'entrevue, le Rot et la Reine ont tenu à raccompagner les Benaïssa jusqu'à la voiture de la Cour qui devait les ramener chez eux. En les assurant également qu'ils parleraient au ministre de la Justice pour que l'enquête soit menée jusqu'au bout. Et en leur promettant de garder le contact avec eux. Une lueur d'émerveillement passe dans les yeux de Lahsen: « C'était magnifique!»

P.Hx.

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WATERLOO

Fouilles chez la mère de Michèle Martin

« La Meuse » du samedi 7 septembre 1996 page 8

Les enquêteurs ont poursuivi leurs investigations dans la villa d'Henriette Puers Martin, la mère de Michèle Martin, au n° 65 de la rue Beau Vallon à Waterloo. Il y a environ deux mois, cette dame âgée avait appelé plusieurs nuits de suite la gendarmerie au secours. Elle avait vu un véhicule suspect garé devant chez elle et affirmait qu'un homme était entré dans son jardin et chipotait au fond de celui-ci. Une patrouille de gendarmerie s'était rendue sur place mais n'avait rien vu. Ils en avaient déduit que la vieille dame perdait la tête. A présent que l'on sait que Dutroux ne se contentait pas de creuser son jardin mais aussi celui de ses relations, les enquêteurs ont décidé d'inspecter minutieusement celui de sa belle-mère hier vers 11 heures.

Après avoir fait débroussailler par les services communaux environ 10 m2 situés au fond du jardin, ils ont exploré les lieux avec les chiens allemands spécialisés dans la détection des - cadavres. Les chiens pisteurs ont marqué l'arrêt en un point du terrain. L'appareil du superintendant Bennett a également révélé que la terre avait été remuée à certaines places.

Les enquêteurs étaient assistés par un membre du DVI, le service d'identification des victimes de catastrophe. Ces spécialistes ont une connaissance approfondie des indices qui trahissent les endroits où sont enfouis des cadavres. Ils ont également une technique de fouille très particulière afin d'exhumer les victimes en préservant un maximum d'indices. Ils enlèvent la terre par couches de 5 à 10 cm d'épaisseur, très délicatement. Une petite pelleteuse avait été amenée sur place. Peu après 16 heures, l'équipe de recherche a abandonné les fouilles qui n'ont donné aucun résultat.

A Sars-la-Buissière, une équipe réduite d'une demi-douzaine d'hommes a continué à fouiller le jardin de Marc Dutroux avec une excavatrice. Dans le village voisin de Biercée, des fouilles ont été réalisées hier en deux endroits. En fin de matinée, les enquêteurs ont achevé d'explorer la clairière située ans le bosquet au bout de la rue en cul-de-sac du Bois de Navez, près de la Sambre et de la voie ferrée. Vers midi, ils ont abandonné les fouilles sans avoir rien trouvé.

L'après-midi, ils ont entamé un nouveau chantier de recherche à la ferme de Pommerœul, située le long d'un chemin de lierre perpendiculaire à la route qui mené à Erquelinnes. Une dizaine de chiens de la gendarmerie, de la police allemande et de la police hollandaise ont ratissé chaque mètre carré de cette magnifique ferme et de ses dépendances. Les chiens ont également exploré le terrain aux alentours et le bois situe a l'arrière de la ferme. Il faudra probablement plusieurs jours pour explorer cette propriété qui est très vaste. Comme les chiens étaient très fatigués vendredi après-midi, les maîtres-chiens envisageaient de ne reprendre leur travail que lundi.

E. Mathieu

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 BRUXELLES

Nihoul et Lelièvre ont eu une altercation avec la police le 31 juillet

« La Meuse » du samedi 7 septembre 1996 page 8

Le 31 juillet dernier, à 12 h 15, à hauteur du parking de la porte de Ha!, à Bruxelles, non loin de la résidence de Michel Nihoul et d'Annie Bouty, Nihoul et Michel Lelièvre ont été contrôlés par la police de Bruxelles, soit dix jours avant l'enlèvement de Laetitia.

Une voiture Audi 80, utilisée par Michel Nihoul mais appartenant à une société au sujet de laquelle « l'homme d'affaires » bruxellois va devoir s'expliquer, devait être convoyée en province par Marc Dutroux et Michel Lelièvre. Nihoul, qui, pour l'heure, persiste à expliquer ses relations avec la bande par un simple problème de voiture, l'a reconnu.

Mais ce 31 juillet, Lelièvre n'est pas venu à Bruxelles avec Dutroux mais avec quelqu'un, d'autre qui reste à identifier. Lelièvre et l'inconnu ont embarqué dans l'Audi tandis que Nihoul rentrait chez lui mais, après avoir roulé sur une cinquantaine de mètres, ce véhicule est tombé en panne. C'est alors qu'intervient la patrouille de police; intriguée par cet incident et par le «look» de Lelièvre. La voiture étant au nom d'une société, et constatant qu'il y avait un «problème» avec la plaque, les policiers ont poussé plus loin leur contrôle.

Lelièvre faisant alors l'objet d'un avis de recherche au BCS (Bulletin central de signalement), il est embarqué. Mais le jeune homme se démène comme un beau diable « Je suis chargé de convoyer cette voiture pour le compte de M. Nihoul. Allez le lui demander, il habite à 50 m d'ici. » Ce que font les policiers. Mais les déclarations de Nihou!, qui confirme celles de Lelièvre, ne suffisent pas à convaincre les policiers.

La voiture est dépannée par la firme Radar et Lelièvre est emmené au commissariat. Nihoul, blanc de colère, éructe : «Vous ne savez pas qui je suis, votre carrière est foutue, je connais tous vos chefs de corps. Croyez-moi, cela ne va pas se passer comme cela. »

Les policiers, qui en ont vu d'autres, se contentent d'acter ces mâles déclarations, dont Nihoul est coutumier. Une fois arrêté dans le dossier Dutroux, Nihoul sera beaucoup moins affirmatif : « Je n'ai jamais dit cela, les policiers mentent», dira-t-il devant la chambre des mises en accusation de la cour d'appel de Liège.

Les policiers, qui ont bien sûr confirmé la teneur de leur PV, en rient encore.

Mais qu'est devenue l'Audi? Emmenée par Radar le 31 juillet, elle devait être récupérée par la bande.

Il était prévu que Lelièvre et Dutroux viennent pour cela à Bruxelles la matinée du 10 août, soit le lendemain de l'enlèvement de Laetitia.

Mais Dutroux postposera le rendez vous à l'après-midi, dans un premier temps: «J'ai un contretemps, il se passe quelque chose de grave », dira-t-il. Finalement, il ne viendra que le 11 récupérer cette voiture.

Pour l'emmener où? Il faudra en fait plus de quinze jours pour la retrouver. L'Audi a en effet été découverte il y a dix jours par la 23e brigade. Dans la région de Charleroi, bien sûr. Elle est pour l'heure examinée par les spécialistes.

Philippe Crêteur

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Le Forem avait proposé à Lelièvre une place de moniteur d’enfants !

« La Meuse » du samedi 7 septembre 1996 page 8

On va de surprise en surprise. Dans l'affaire Dutroux et compagnie, le rôle des administrations n'a pas fini de nous étonner. Bien sûr, pas question ici de tirer à boulets rouges sur une institution aussi vénérable et efficace que le Forem. Personne ne pouvait savoir en effet que Michel Lelièvre allait être arrêté et inculpé pour avoir trempé dans l'une des plus sordides affaires criminelles du siècle.

Il n'empêche. On ne peut s'empêcher de trembler rétrospectivement. Un vent favorable (peut-être dû à des règlements de comptes internes, si l'on en croit la porte-parole du Forem) nous a soufflé dansl'oreille des informations qui donnent froid dans le dos.

Rappelez-vous : quelques jours après son arrestation dans le volet « pédophilie » du dossier Dutroux, nous découvrions à son domicile de la Docherie (appartenant a Dutroux), une carte d'affiliation a la mutualité chrétienne et sa fiche d'inscription au Forem. Ce dernier aura au moins trouvé un emploi « dans les cordes » de Lelièvre. Le 19 juin 1996, Michel Lelièvre, s'est vu proposer un travail par le Forem. Sa fonction devait consister à être moniteur Prime. Ses tâches: animations d'enfants et d'adolescents. Le lieu de travail se situait à Aiseau-Presles, avec un horaire du jour et à temps plein. On lui demandait également de savoir nager pour se rendre dans des clubs de natation à Biesmes, Auvelais et Taurines. Les expériences professionnelles pour obtenir cet emploi étaient l'organisation d'ateliers et de festivités. Lelièvre avait été auparavant employé de bureau (niveau 3), réassortisseur / ouvrier-magasinier, animateur socio-culturel, aide-monteur en châssis métalliques, clarkiste, chauffeur de camionnette et mouleur en matière plastique. Le tout accompagné d'une spécialisation en fabrication et montage de châssis en PVC.

Adolescent, il avait achevé un cycle d'études de l'enseignement secondaire inférieur en sciences économiques à l'institut Notre-Dame d'Auvelais. Il avait par la suite décroché un brevet d'animateur. Mais il n'avait jamais suivi de formation au Forem.

Des questions restent posées : où et quand a-t-il obtenu le brevet en question ? Où et quand a-t-il preste les stages obligatoires pour l'acquérir ? Ces activités étaient-elles une couverture pour rencontrer des enfants ? Aurait-il repéré certaines des victimes passées ou futures de la bande à Dutroux ?

« Michel Lelièvre n'a jamais fait l'objet d'une présentation à l'employeur », nous a fait savoir hier la responsable de la communication. Toujours est-il qu'il avait été bel et bien retenu, parmi d'autres, comme candidat éventuel.

Pourquoi l'avoir écarté ? « Ça, c'est toujours une histoire de confiance entre le conseiller emploi et la personne. Après une première sélection qui s'opère sur base des renseignements fournis par divers services publics et d'autres donnés par le demandeur d'emploi lui-même. »

La relation de confiance a apparemment joué à plein quand Lelièvre a affirmé qu'il possédait son brevet d'animateur pour enfants.

Question: Comment l'avez-vous su? Réponse : « C'est sur ses dires». Question: «Avez-vous pu les vérifier?» Réponse : «Je crois que nous allons en rester là. Au revoir, Monsieur. »

Yvan Scoys

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Quel rôle a joué le pédophile ixellois?

« La Meuse » du samedi 7 septembre 1996 page 8

La perquisition qui avait été opérée jeudi, jusqu'à 21 h 45, au 35 de la rue du Conseil à Ixelles n'a pas été poursuivie vendredi matin. Il n'y aura d'ailleurs pas de recherches à cet endroit ce vendredi, a annoncé sur place le commissaire en chef de la police d'Ixelles, M. Allemeersch, qui a précisé que celles-ci devraient reprendre lundi.

Comme nous l'annoncions dans nos éditions d'hier, une proche du locataire de ce logement, Roland Corvillain (49 ans), avait remarqué que plusieurs des membres de la bande à Dutroux fréquentaient l'appartement du quadragénaire. Selon ce témoin, Dutroux serait venu sur les lieux à une reprise au moins, Nihoul beaucoup plus souvent de même que... Georges Zicot, l'inspecteur de la PJ de Charleroi.

Ce qui intrigue les enquêteurs car la maison d'Ixelles ne semble pas apparaître dans le volet « voiture » du dossier dans le cadre duquel Zicot a été inculpé. Comme on le sait, Roland Corvillain est détenu à Bruxelles depuis le début du mois de juillet dans le cadre d'une affaire de viols d'enfants pour laquelle il est en aveux partiels. La brigade judiciaire de la police d'Ixelles, qui avait mis ce dossier au jour, avait saisi à l'époque un abondant matériel à caractère pédophilique (cassettes, photos, vibromasseur, etc).

Comme nous l'annoncions aussi, un élément matériel concernant la disparition de la petite Loubna Ben Aïssa a peut-être été retrouvé jeudi soir à Ixelles. Lors des fouilles, les enquêteurs ont retrouvé dans une vieille citerne récoltant l'eau de pluie... une poupée.

Or, sous cette citerne, on a retrouvé une dalle de béton. Il était prévu qu'on la fasse sauter ce vendredi matin. Pour des raisons que nous ignorons mais liées à l'enquête ce travail a donc été reporté à lundi. C'est la preuve en tout cas qu'il n'y a pas lieu, pour l'heure, de tirer des conclusions hâtives.

An et Eefje?

On sait également que le témoin qui accuse Roland Corvillain a expliqué aux enquêteurs que, le jour de la disparition des deux jeunes flamandes, An et Eefje, le 22 août 1995, l' Ixellois se trouvait en vacances à Ostende. Le témoin, très fiable, souligne que, ce jour là, Corvillain s'est absenté très longuement et aurait fait un trajet, au moins jusqu'à Bruxelles. A-t-il rencontré des membres de la bande, a-t-il participé à l'enlèvement des deux jeunes filles, a-t-il fourni une assistance «logistique » ? A toutes ces questions, le témoin n'ose donner de réponses et ne peut émettre que des hypothèses.

En tout cas, les enquêteurs de Neufchâteau paraissent prendre ce volet ixellois très au sérieux. Selon nos informations, le juge Connerotte a étendu son dossier pédophilie à Roland Corvillain sans que celui-ci fasse l'objet pour l'instant d'une inculpation.

Philippe Crêteur

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La Royale Belge garde sa confiance en Thierry Dehaan

« La Meuse » du samedi 7 septembre 1996 page 8

Dans l'affaire annexe au dossier pédophilie, le juge Connerotte a arrêté un inspecteur d'assurances de ta Royale Belge, Thierry  Dehan. Il est soupçonner  d'avoir participer avec la bande de Dutroux à un vol de camion.

Thierry Dehaan est fait le coordinateur des affaires spéciales pour toute la Wallonie dans cette grande compagnie d'assurances. Les  affaires spéciales sont celles où l'on soupçonne des fraudes à l’assurance.

La société vient d'imprimer une édition spéciale de son journal d'entreprises « Info Plus », datée du 5 septembre, pour  dire à tout le personnel que «Thierry Dehaan jours rempli ses missions avec une grande compétence professionnelle, que la Royale Belge offre bien sûr sa collaboration à la justice dans cette affaire.  Et que dans l’état actuel de ses informations, la société  conserve toute sa confiance en son  employé » Cette édition est signée par l'administrateur délégué Jean Pierre Gérard                                                                  Par ailleurs, on apprend également que la Royale Belge paie l’assistance en justice de Thiery Dehaan          Dans les couloirs de la société, certains expliquent l'implication de Thierry Dehaan par ce simple fait.

Averti du vol de camion réalisé par la bande Dutroux et soupçonnant une fraude à l’assurance, Thierry Dehaan aurait payé 250.000 F un informateur pour lui fournir une piste menant à ce camion qui vaut tout de même 6 millions. Ce paiement en noir serait la base du litige.

On attend la suite.

LG

 

 

 

 

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