Des similitudes troublantes( «Dernière Heure» 6 septembre 1996 pg 3)
Des similitudes troublantes
Pourtant, en rassemblant des indices, ils se demandent si l'on ne va pas, une fois de plus, tomber sur te sinistre Dutroux. Laurence Wojtczyck était âgée de 25 ans. Fiancée à Grégory, elle travaillait au magasin Gel 2000, une petite surface ouverte à Châtelineau. Laurence effectuait un remplacement.
Le magasin vide
Ce samedi 16 mars, des clients passent à proximité du magasin, légèrement isolé, à la rue Trieu Kaisin. Ils s'étonnent. Car il est environ 17 h 30 et le magasin est plongé dans l'obscurité.
II y a plus: les affiches annonçant la fermeture à 18 heures, seule, à ce moment, Laurence aurait dû se trouver au boulot.
L'alerte est donnée. Les gendarmes découvrent d'emblée le blouson de la caissière, abandonné sur la chaise.
Mais pas de trace ni de la sacoche ni du tiroir-caisse qui ne devait pas contenir beaucoup d'argent.
Les enquêteurs de
La thèse de la fugue de l'employée du magasin n'avait apparemment pas convaincu beaucoup de monde. D'autant que Laurence vivait le bonheur avec Grégory.
Ligotée dans
Deux mois plus tard, alerté par un éclusier, l'on repêchera un corps de
A l'époque, ceux-ci parlent d'une véritable mise à mort. La victime a les mains ligotées dans le dos. Les pieds sont entravés. Un bandeau lui couvre les yeux. Un bâillon lui cache la bouche.
Jamais cet assassinat n'a été élucidé, ni par
Comme An et Eefje?
Le dossier Dutroux permettra-t-il de donner une impulsion nouvelle à l'enquête ? La question mérite d'être posée. Car les enquêteurs,sous la houlette du duo de magistrats chestrolais, se sont montrés intrigués par deux éléments, deuxindices.
Tout d'abord, il apparaît qu'un ou deux témoins ont prétendu avoir remarqué Marc Dutroux aux abords du Gel 2000 de Châtelineau, ce triste samedi 16 mars.
On a également appris que les policiers se sont aussi beaucoup intéressés aux liens qui immobilisaient la jeune dame: elle était bâillonnée de la même façon que l'étaient An et Eefje.
Éléments suffisants
Des indices suffisants? L’enquête le dira peut-être. A noter que le juge d'instruction Jean-Marc Connerotte n'est nullement saisi de ce dossier. Pour qu'il en soit ainsi, il lui appartiendra, a lui et à ses hommes, de recueillir les éléments suffisants pour joindre, le cas échéant, cet assassinat au dossier à charge de Dutroux.
Dans les milieux de l'enquête, on estime, a priori, que l'agresseur cherchait davantage à punir un proche de Laurence. Pour quelles raisons ? Peut-être ce proche était il lié à un réseau de prostitution.
C'est en tout cas l'une des pistes.
M.Pe.
« C'était à cinq cents mètres de la maison de Dutroux sur la chaussée de Philippeville à Marcinelle », témoigne son beau-père, chez lequel elle vivait depuis deux ans en compagnie de son fils Gregory qu'elle devait épouser.
Pour M. Gilles et sa famille, l'affaire Dutroux apporte des espoirs d'élucidation à cette affaire toujours à l'état d'énigme. « Dans nos rapports avec la justice et les enquêteurs, nous avons vécu un peu la même chose que les parents de Julie et Mélissa . Nous nous retrouvons quand ils disent n'avoir rencontré aucune humanité, aucune vraie coopération de la part des enquêteurs. Nous non plus,
Enfin, nous n'avons eu que de vagues contacts avec les magistrats saisis de l'affaire. Ah, il est beau l'appareil judiciaire en Belgique. On a Parfois l'impression que les criminels ont droit à un meilleur traitement et à plus d'égards que les victimes ! », s'indigne-t-il. Pour Gregory, Laurence n'aurait pas pu être au courant d'un trafic d'enfants avec les pays de l'Est, comme son origine polonaise l'a laissé supputer à certains, « pour la bonne et simple raison qu'elle ne sortait qu'en sa compagnie ».
Comme son père, il croit à la piste de l'enlèvement pour le marché de la prostitution. « Il y a trop de coïncidences pour ne pas y songer : la proximité de la maison de Dutroux, la façon dont elle était bâillonnée et, enfin, la ressemblance entre Nihoul et !'homme identifié comme son ravisseur, en possession de sa carte de crédit », explique M. Gilles. « Si des découvertes sont faites, nous espérons cette fois ne pas être tenus à l'écart. »
Les parents ne se sont pas mis d'accord. Eefje Lambrecks sera inhumée samedi matin après une messe célébrée à 10 h 30 dans l'église O.L.V der Armera (Notre-Dame des Pauvres) dans le quartier Banneux à Hasselt. L'enterrement d'An Marchal aura lieu à 14h à la cathédrale Sint-Quintinus (Saint-Quentin), dans le centre-ville.
Les chaînes de télévision RTBF,RTL-TV i, B-RT N et VT M retransmettront les obsèques en direct, comme elles l'avaient fait pour Julie et Mélissa. VTM et
Mercredi soir, la famille Marchal est allée rendre un dernier hommage à la dépouille d'An dans le funérarium Pierards, le long de la
Kempischesteenweg. Celui-ci est ouvert au public de 9 h à 21 h, ce vendredi encore. A la demande de la famille, les appareils photos et les caméras ont été interdits à l'intérieur de la petite chapelle. Au funérarium, quelques dizaines de personnes sont venues se receuillir, jeudi. Même émotion au funérarium Jamart, de Kuringen, où le cercueil d' Eefje a été transporté. La famille de la jeune fille s'était elle aussi rendue au funérarium mercredi.
On avait imaginé un moment que les funérailles d'An et d'Eefje se dérouleraient au même endroit, en même temps. Malgré les tentatives de conciliation du doyen d'Hasselt, M. Forier, les familles n'ont pas souhaité que An et Eefje, unies dans une même mort atroce, soient enterrées ensemble.
Mercredi encore, Paul Marchal avait lancé un appel au père d'Eefje pour qu'il renonce aux actions judiciaires contre lui. Jean Lambrecks avait déposé plainte parce que Paul Marchal avait annoncé qu'il allait procéder à la vente d'autocollants représentant les deux jeunes filles disparues pour financer l'engagement d'un détective privé afin e les retrouver. Jean Lambrecks s'était indigné parce qu'il n'avait pas été prévenu de l'intitiative alors que la photo de sa fille se trouvait également sur l'autocollant. Cet incident avait jeté un froid entre les deux familles. Jean Lambrecks n'a pas retiré sa plainte, mais le parquet l'a classée.
Si vous souhaitez vous rendre aux obsèques, samedi, voici les itinéraires les plus simples à suivre.
Pour Eefje, l'église est située au coin de
Si les parents de Sabine se sont refusés à tout commentaire, la maman de Laetitia, à Bertrix, Patricia Martin, qui vit toujours sous calmants depuis l'enlèvement de sa fille, nous a confié ses impressions.
Nous avons reçu un coup de téléphone du Grand Maréchal de
A l'école hier, Laetitia n'a pas assiste a l'entrevue. Sa maman confirme qu'elle va bien : « Ma fille m'étonne par sa solidité. Elle a tout raconte. Et depuis, ça va mieux. Elle ne veut pas de psychothérapeute. » La rentrée scolaire, mardi, s'est effectuée sans encombre. Les directives passées par le préfet ont été respectées : Laetitia n'a pas été regardée comme une bête curieuse, n'a pas été pressée de questions déplacées.
La jeune fille redoute cependant, par-dessus tout, de se retrouver confrontée à Dutroux, pour les besoins de l'enquête. Pour l'instant, elle a juste confirmé aux enquêteurs que c'était bien Lelièvre et Dutroux qui l'avaient enlevée.
Durant sa séquestration, elle n'a plus vu que le second qui est le seul à avoir abusé d'elle. Sabine, sa compagne d'infortune, a encore téléphoné à Bertrix mercredi soir. Mais pour Laetitia, pour ses trois frères et soeur, plus rien ne sera jamais comme avant. Ici, on ne se déplace plus qu'en voiture, avec papa maman.
Et ce jeudi matin, Laetitia était très nerveuse à l'idée de fréquenter le cours de gym, qui se donne au complexe sportif. Ce complexe d'où elle revenait quand elle a été enlevée en août dernier...
En compagnie du délégué général aux droits de l'enfant, Claude Lelièvre, et de la présidente de l'ONE, Marie Dosée Laloy, Mme Onkelinx a aussi rappelé, pour dédramatiser le propos, que c'est dans sa famille et auprès de ses proches que l'enfant court le plus de risques: 90 % des cas pris en charge par les équipes SOS enfants sont des cas de maltraitance intra-familiale.
Le concret, pour le reste, passe par plusieurs mesures
- Un décret sur la maltraitance sera déposé, au Conseil de
- Des personnes de référence seront spécialement formées dans les centres PMS. La ministre a, pour cela, dégagé un budget spécial de 2 millions. Elle veut par ailleurs obliger chaque école à désigner une personne de référence, qui disposera de toutes les informations pour pouvoir réagir rapidement en cas de nécessité.
- Comme annoncé dans nos colonnes, le téléphone vert Ecoute enfants (0800/144.00) sera disponible 24 heures sur 24 tous les jours, à partir du 1ef octobre.
- Toutes les écoles primaires vont recevoir une cassette vidéo de l'émission spéciale Ici bla-bla.
- Enfin, 20.000 exemplaires de la brochure Ta sécurité, toi aussi, penses-y (Missing ChiIdren), ainsi que 40.000 exemplaires de Mimi-fleur de cactus seront mis à disposition des enseignants.
Le terrain de près d'un hectare encombré de carcasses de voitures et de vieux pneus est le type même du terrain de prédilection de Marc Dutroux. D'après les gendarmes,un ou plusieurs prévenus auraient fait des révélations concernant ce terrain qui auraient poussé Neufchâteau à s'y intéresser de très près et à y envoyer d'importants effectifs. Les fouilles y ont duré toute la journée, mais devaient être définitivement interrompues dans la soirée, l'entièreté du terrain ayant été retournée sur plus d'un mètre sans apporter le moindre élément ou indice significatif, si ce n'est quelques loques découvertes sous une dalle de béton.
L'événement a plutôt été provoqué sur place par l'arrivée fracassante de la veuve de Bruno Tagliaferro qui a affirmé aux journalistes à la cantonade que son défunt mari connaissait les agissements et les trafics de Marc Dutroux, que c'est à cause de cela qu'il est mort (on a parlé d'overdose le concernant).
L'épouse a encore divulgué l'existence d'une soi-disant liste qui était en la possession de son mari, qui pourrait avoir été enterrée et sur laquelle figuraient les noms de Dutroux et Weinstein, au moins. La veuve s'est plainte du peu d'intérêt accordé par la gendarmerie à ses déclarations.
Il est vrai que les gendarmes présents semblaient considérer la scène avec beaucoup de recul. Ailleurs enfin, les fouilles devraient également prendre fin à Sars
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