vendredi 29 août 2008

Le roi Albert soutient les familles des disparus(« Le Soir » 6 septembre 1996 p15


Le roi Albert soutient les familles des disparus

« Le Soir » du vendredi 6 septembre 1996 page 15

Après les parents d'An et de Mélissa, les souverains ont reçu ceux d'Eefje, de Loubna et la maman d'Elisabeth.

Comme le Palais l'avait annoncé dans un communique sans équivoque sur la poursuite de l'enquête et la volonté de la voir aboutir, le roi Albert et la reine Paola ont encore reçu, hier au palais de Bruxelles, plusieurs parents d'enfants disparus.

Ceux concernés par l'actualité la plus récente mais également certains parents qui vivent dans l'angoisse depuis de nombreuses années déjà sans qu'ils aient jamais su vraiment ce qu'il était advenu de leurs filles.
C'est ainsi que le matin, le Roi et la Reine ont accueilli les parents d'Eefje Lambrecks puis ceux de Sabine Dardenne, qui avait été retrouvée à Marcinelle le 15 août.

Ensuite, ce fut au tour des parents de Laetitia Delhez, l'autre jeune fille libérée des griffes de Dutroux et sa bande, de franchir les grilles du Palais, suivis par ceux de Loubna Benaissa qu'accompagnait leur fille aînée et, enfin, par Marie-Noëlle Bouzet, la maman de la petite Elisabeth Brichet.

Une série d'audiences dont la teneur officielle ne filtre, pas en raison de la confidentialité des colloques royaux mais qui, de l'avis de plusieurs des parents que nous avons pu contacter, montre bien la détermination des souverains de se tenir résolument à leurs côtés, dans les moments difficiles qu'ils traversent mais aussi dans les semaines et les mois à venir si, d'aventure, on voyait quand même apparaître un essoufflement ou, pire encore, un frein dans l'enquête.

- Non seulement ils nous ont écoutés avec une très grande attention, mais ils ont également tenu à exprimer leurs tristesses personnelles, tout en demandant comment nous avions pu vivre ses quatre années, explique Nabella Benaissa, la soeur aînée de la petite Marocaine d'Ixelles.
Aucun sujet, même parmi les plus graves voire les plus politiquement sensibles, n'a d'ailleurs été évité selon les personnes reçues au Palais.
Il fut donc tant question des conditions de détention inhumaines des enfants que de la nécessité, aux yeux de certains parents, de voir introduire des peines incompressibles et donc de ne plus appliquer la loi Lejeune telle qu'elle existe actuellement pour les abuseurs d'enfants.
Une autre constante de ces rencontres, bien résumée à la fois par le papa de Sabine, la maman de Laetitia et la soeur de Loubna: le Roi comme la Reine partagent réellement la souffrance des familles reçues et en perçoivent bien la réalité même s'ils vivent dans un environnement un peu surprotégé.

On est donc loin, très loin des audiences protocolaires «classiques» et on ne peut, évidemment, s'empêcher de les rapproches des rencontres du roi Baudouin avec celles et ceux qui étaient partis en guerre contre la traite des êtres humains.

MICHELLE LAMENSCH et CHRISTIAN LARORTE

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Pas de funérailles communes pour An et Eefje

« Le Soir » du vendredi 6 septembre 1996 page 15

L'enterrement de An et Eefje ne se déroulera pas lors d'une cérémonie commune.

Eefje Lambrecks sera inhumée samedi matin après une messe funèbre qui sera célébrée à 10 h 30 dans l'église (OLÉ des Aryen n dans le quartier Banneux à Hasselt.

L'enterrement d'An Marchal aura lieu à 14 heures à la cathédrale Sint-Quintinus (SaintQuentin), dans le centre-ville.

Hier après-midi, des membres de la troupe théâtrale d'Hasselt, avec lesquels An et Eefje passaient leurs vacances à la côte lorsqu'elles furent enlevées, se sont recueillis devant le cercueil de chacune d'elles, au funérarium de la ville (photo).

Les grands-parents de Mélissa Russo se sont aussi rendus jeudi après-midi chez la famille Marchal pour exprimer leurs condoléances. Initialement, les parents de Mélissa devaient eux-mêmes se rendre à Hasselt. Finalement, seuls les grands-parents y sont allés. Photo Belga
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La maman d’Élisabeth veut savoir

« Le Soir » du vendredi 6 septembre 1996 page 15

Sur la table de son living, le «Ciné-Revue a été sorti du lot de journaux et magazines qui tapissent un coin du sol de la pièce. L'article avance que le réseau de pédophilie débusque à l'arrestation de Marc Dutroux existait depuis longtemps.

Même avant sa libération en 1992. Et sans doute, toujours selon l'article de la revue, déjà en 1989.

Pour la maman d'Élisabeth Brichet, qui a précisément disparu en décembre 1989, un nouvel espoir de retrouver une trace de sa fille se dessine. Un espoir malgré l'horreur qui découle de cette idée.

Elle nous reçoit chez elle, fatigués par l'émotion des dernières semaines. Depuis la libération de Sabine et Laetitia et la découverte des corps de Julie et Métissa, suivie de l'exhumation des corps d'An et Eefje, cette mère, Marie-Noëlle Bouzet, vit doublement sa peine, sa rage, son désespoir, son dégoût.

Solidaire des parents de victimes, elle ne peut peut-être s'empêcher de pensés qu'elle préférerait être à leur place. Parce qu'ils savent.
Elle, elle attend depuis longtemps et ne peut vivre en dehors de cette disparition qui la hante, jour et nuit.

Élisabeth a disparu le 20 décembre à quelques mètres de chez elle à Saint-Servais près de Namur sur le trajet qui la ramenait de chez une amie habitant la toute proche chaussée de Waterloo. Et depuis, plus aucune trace de la jeune fille, âgée à l'époque de douze ans.

En sept ans d'enquête, les parents d'Élisabeth ont rebondi de pistes en espoirs, de témoignages multiples en déceptions décourageantes. De commissions rogatoires envolées aux Canaries, en enquêtes menées en Espagne,sans succès, les chances de revoir leur enfant leur sont apparues bien minces.

Aujourd'hui, Marie-Noëlle Bouzet est persuadée que sa fille est passée dans les mains de la bande à Dutroux. Et elle attend que parmi les nombreux coups de fil qui lui parviennent à nouveau depuis près de trois semaines, il y en ait un qui confirme cette hypothèse.

Dégoûtée qu'aujourd'hui, seulement aujourd'hui, l'existence de réseaux de pédophilie en Belgique soit forcément reconnue. Pour elle, la révélation de l'horreur a été comme un soulagement. Jusque-là, ses contacts avec les enquêteurs, les voisins, etc.., étaient teintés d'incrédulité quant à l'existence d'un tel réseau, ne fût-ce qu'en Europe.

Sept ans, c'est long. Et pourtant pour Mme Boulet, c'est comme si c'était hier, tant sa vie, depuis ce début de soirée de décembre 1989, ne se déroule qu'autour de la recherche de l'enfant.

De cette vie couleur espoir, un signe, celui de son message sur son répondeur qui tourne inlassablement depuis sept ans: Vous êtes bien chez la maman d'Élisabeth Brichet...

Attente d'un témoignage? Un de plus. Un espoir résigné. Sept ans d'absence ne présagent rien de bon pour sa fille. Marie-Noëlle la voit dans un réseau de prostitution ou morte, enterrée quelque part.

C'est pour cette raison qu'elle s'était rendue de son propre gré à Fumet, la semaine dernière, pendant les fouilles opérées dans une des propriétés de Marc Dutroux, là où on a retrouvé les corps d'An et Eefje.
Je ferai le deuil d'Élisabeth lorsque je pourrai la reconnaître, morte ou vivante.

C'est pour cette raison, qu'après, elle quittera la Belgigue où chaque rue, chaque bois lui rappellent la disparition d'Élisabeth.

RAPHAËLLE KERSTENNE
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Le ferrailleur de Keumiée en savait il trop ?

« Le Soir » du vendredi 6 septembre 1996 page 15

Les fouilles systématiques entreprises autour des différentes caches de MarcDutroux, dans la région de Charleroi, sont sur le point de se terminer. Hier, à Keumiée, elles se sont pourtant poursuivies tout au long de la journée avec un bel acharnement.


Trois puis quatre pelleteuses de la Protection civile et de l'armée, ainsi qu'une bonne trentaine d'hommes ont inlassablement retourné le vaste terrain d'un hectare, qui avait appartenu à Bruno Tagliaferro, le ferrailleur de 33 ans décédé en novembre.

On avait parlé de crise cardiaque puis de surdose. Hier, sa veuve était présente sur les lieux des fouilles, rue de la Brasserie

Elle s'est exprimée devant les nombreux journalistes présents en faisant des révélations pour le moins fracassantes. Selon elle en effet, son mari serait mort parce qu'il connaissait les activités de Dutroux.

La jeune femme affirme que son époux était en possession d'une liste qui pourrait avoir été enterrée quelque part sous le terrain et sur laquelle figuraient entre autres les noms de Dutroux et de Weinstein.

Les gendarmes présents n'ont pas semblé accorder beaucoup d'importance a ce témoignage peut être un peu trop exalté. Il n'empêche qu'on ignore toujours ce que cherchaient les enquêteurs sur le fameux terrain de Keumiée: des armes, des documents?

En fin d'après-midi, le capitaine Ardenne de la gendarmerie de Namur est venu annoncer que les fouilles seraient définitivement arrêtées entre 18 et 20 heures.

Le gendarme est resté toujours aussi flou sur la nature des indices recherchés dont la présence sur le terrain de Keumiée aurait été signalée par un des prévenus de l'affairé. Il a en tout cas admis que les fouilles n'avaient pas permis de retrouver le moisdre indice.

A Sars-la-Buissière également, les fouilles devraient bientôt se terminer sans avoir apporté de nouvelles découvertes.

F. M.
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Un avocat bruxellois refuse de défendre Dutroux

« Le Soir » du vendredi 6 septembre 1996 page 15

Victor Van Aelst, du barreau de Bruxelles, ne défendra pas Marc Dutroux. La bâtonnière de Neufchâteau, Me Danielle Annet, avait pris contact, mercredi, avec l'avocat bruxellois, mais, après avoir bien réfléchi, celui-ci a refusé, jeudi, «en conscience», d'assister Dutroux en justice:

- Je suis marié, j'ai trois enfants. Cette affaire dégage tellement d'émotion que je crains le pire pour celui qui va accepter la mission parce qu'il risque de «payer les frais ».


C'est regrettable, mais, pour moi, c'est impossible.
Fort logiquement, Me Annet avait gardé sa démarche confidentielle. Le journal «HetVolk» a toute fois annoncé, jeudi, que la bâtonnière de Neufchâteau avait «officiellement sollicité» Me Van Aelst. Et que ce dernier avait demandé un délai de réflexion jusqu'à jeudi soir.

Le temps presse. Marc Dutroux doit passer le 13 septembre en chambre du conseil. Celle-ci statuera sur son maintien en détention. A cette date, Dutroux devrait pouvoir bénéficier des services d'un avocat.

Devant le refus de Me De Quévy, qui a jusqu'ici assuré la défense de Dutroux, la bâtonnière de Neufchâteau, rappelons-le, a été chargée de lui désigner un conseil «commis d'office.

La difficulté de la tâche a incité Me Annet à élargir le champ de ses investigations aux barreaux d'Arlon, de Liège et de Bruxelles.


Et, à bonne source, on nous assure que la désignation d'un avocat pour Dutroux interviendra dans le délai souhaité.

Selon le «Volk», Me Van Aelst aurait immédiatement accepté la mission s'il avait été seul. Le journal faisait dire à l'avocat qu'en aucun cas son épouse et ses trois enfants ne pouvaient devenir les victimes de psychopathes frustrés ne faisant pas la différence entre la mission de
l'avocat et les méfaits de son client.

En l'absence de la bâtonnière bruxelloise, retenue à l'étranger, son remplaçant nous a assuré que, s'étant tenu à des propos généraux sur l'affaire Dutroux, Me Van Aelst n'avait commis aucune infraction à la déontologie de l'avocat en s'exprimant ainsi dans la presse.

Contacté, jeudi, par nos soins,McVan Aelst a même ajouté :Il est indispensable que Marc Dutroux puisse connaître un « bon » procès.

Son cas est presque désespéré, mais une justice buste fait du bien à tout le monde.

J'ai une longue expérience des assises et j'ai déjà plaidé pas mal de « cas désespérés ».

Voilà pourquoi, sans doute, on avait pensé à moi.

C'est l'affaire du siècle. L'avocat qui sera désigné va devoir y consacrer deux ou trois ans de sa vie professionnelle. Mais, pour moi, ce n'est pas possible.
Et je pense qu'il sera extrêmement dur pour un père de famille d'accepter pareille cause.. .


M. L.

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Errements

« Le Soir » du vendredi 6 septembre 1996 page 15

Dans leurs éditions de jeudi,les journaux «La Meuse-La Lanterne» et « La Nouvelle Gazette» s'en sont pris avec virulence à la manière dont «Le Soir» informe ses lecteurs dans ce qu'il est convenu d'appeler l'affaire Dutroux.

Il nous faut donc réaffirmer avec fermeté ce qui est pour nous une évidence et un principe quotidien : notre couverture de ces événements se fait dans la recherche de la vérité et dans le respect de nos règles de déontologie.

Cela ne peut se faire qu'au prix d'une grande rigueur. Nous nous y attachons depuis toujours. Spontanément.

LE SOIR
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Diplomate incarcéré

« Le Soir » du vendredi 6 septembre 1996 page 15

Un diplomate britannique, ancien premier secrétaire à l'ambassade de Tokyo, a été reconnu coupable jeudi par un tribunal de Southwark (sud de Londres) d'avoir importé en Grande-Bretagne des vidéos pornographiques, dont la majorité montraient des actes de pédophilie.

Convaincu d'avoir introduit en Grande-Bretagne 109 vidéos pornographiques dont 70 contenaient des scènes de pédophilie, Robert Coghlan, 54 ans, a été incarcéré en attendant de connaître vendredi la sentence qui peut aller jusqu'à sept ans de prison.
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MF Botte à Neufchâteau

« Le Soir » du vendredi 6 septembre 1996 page 15

Marie-France Botte a été reçue jeudi au palais de justice de Neufchâteau par le procureur du Roi Michel Bourlet.


Cette rencontre faisait suite à l'émission de la RTBF au cours de laquelle M. Bourlet avait fait part de sa détermination à mener l'enquête jusqu'au bout «si on le laissait faire».

A cette occasion, il avait convié Mme Botte, connue pour son combat contre la pédophilie en Asie du Sud-Est et déterminée à démasquer les réseaux européens et belges, à le rencontrer.
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Grèce : violeur de 30 enfants

« Le Soir » du vendredi 6 septembre 1996 page 15

Un quinquagénaire, coupable d'au moins trente viols d'adolescentes âgées de 12 à 17 ans, a été arrêté mercredi à Athènes.
Gérassimos Bilis-Samaras, 52 ans, en retraite anticipée «pour raisons de santé», a reconnu avoir violé en dix ans « au moins trente» adolescentes.


Il menaçait ses victimes avec un poignard, enregistrait leur voix et les photographiait afin de les dissuader de le dénoncer. Parmi ses victimes figure une amie de son fils âgée de douze ans.
La police a procédé à l'arrestation alors qu'il tentait de violer des jumelles enlevées et conduites dans une région déserte.
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Afrique du Sud 129 enfants tués

« Le Soir » du vendredi 6 septembre 1996 page 15

Le ministre de la Justice Dullah Omar a révélé au Parlement que 129 enfants avaient été tués et plus de 10.000 viols répertoriés en Afrique du Sud entre 1994 et 1995.


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