vendredi 16 octobre 2009

Suite de « QUI A TRUQUÉ LE DOSSIER DI RUPO ? »( « Le soir illustré » du mercredi 25 décembre 1996 pgs 34 et 49)


Suite de « QUI A TRUQUÉ LE DOSSIER DI RUPO ? »

« Le soir illustré » du mercredi 25 décembre 1996

Pages 34 :

……l'existence du dossier traité par Deleyn. Marnette fonce chez ce dernier et chez le patron de la PJ de Vroom pour le récupérer.

L'excitation est à son comble. Georges Marnette de noter dans son rapport en date du 2 octobre:

"L'agent de contact doit insister pour retrouver le plus vite possible la trace de Trusgnach via son informateur »

- Le 10 octobre, l'informateur, Karim Hammani donc, donne de nouvelles informations concernant des cassettes vidéo pédophiliques. Avec l'accord du commissaire en chef de la PJ de Bruxelles, on établit donc un procès-verbal initial à charge de X.

« Monsieur le procureur du Roi de Bruxelles entérine cette proposition et le but sera d'obtenir un mandat de perquisition à l'adresse ».

La fin du mois d'octobre sera particulièrement agitée. Le 20, en effet, Oliver Trusgnach revient en Belgique et se rend à la gendarmerie dans le Limbourg le lendemain 21 octobre. Marnette l'apprend immédiatement par le biais de Karim Hammani qui, lui même, le tient de Roger Souvereyns.

« Nos informations faisaient aussi état de ce que l'intéressé (ndlr: Trusgnach) avait fait une déclaration importante à ce sujet » (ndlr: les cassettes pédophiles et Elio Di Rupo).

Que s'est-il exactement passé ces 21 et 22 octobre? On ne le sait pas encore avec précision.

OCTOBRE ROSE

Mais la journée du 22 commence très fort. Grâce à une fuite, le procureur du Roi de Bruxelles est mis en difficulté. Le procès-verbal du 15 septembre, selon lequel Benoît Dejemeppe serait intervenu en faveur d'Anne Bouty dans le dossier Nihoul-Dutroux devient public.

A Hasselt,la Gendarmerie interroge pour la première fois Trusgnach qui parle en long et en large de

Jean-Pierre Grafé mais qui ne mentionne qu'une seule rencontre avec Elio Di Rupo dans un club de Bruxelles dans le courant de l'été 1994. Trusgnach avait alors 20 ans.

« Il ne s'agissait pas à proprement parler d'actes sexuels mais plutôt de baisers, d'attouchements ».

Mais Marnette veut à tout prix « rentrer » dans le dossier de Hasselt. En début d'après-midi, il téléphone au substitut qui a ce dossier en charge dans le Limbourg. Elle relate ce coup de fil de Marnette.

Selon ce dernier, manifestement bien au courant, Trusgnach "aurait fait ce jour une déclaration qui pourrait être importante dans une enquête en cours à Bruxelles. Il y aurait depuis le 6 septembre à Bruxelles un dossier fermé relatif à des pratiques de pédophilie mettant en cause le ministre Di Rupo. Depuis hier, 21 octobre 1996, le dossier a été rouvert et selon les informations obtenues, des cassettes accablantes pourraient encore être retrouvées".

« DIFFICULTÉS ADMINISTRATIVES »

Aussitôt son coup de fil terminé, Georges Marnette se met à la rédaction d'un nouveau rapport. Il y explique qu'un informateur encodé (Hammani) lui a appris qu'un certain V. est en possession de cassettes à caractère pédophilique. Le même informateur dit que Trusgnach pourrait fournir des renseignements.

Et Marnette de conclure: « Demandons à Monsieur le Procureur du Roi de Bruxelles l'autorisation de nous rendre à Hasselt afin d'y entendre l'intéressé ». Le 23 octobre, il part donc à Hasselt en compagnie de

Grégory Antipine et d'un péjiste flamand, Struys. Mais « les difficultés administratives rencontrées ne nous ont pas permis de procéder à cette date à une audition sereine susceptible de nous faire progresser. Après avoir rencontré le détenu Trusgnach dans un des parloirs de la prison de la ville, nous avons convenu avec lui que son audition détaillée serait actée le lendemain ».

Le lendemain, 23 octobre, Antipine et Struys rencontrent effectivement Trusgnach qui commence à charger Di Rupo. A la fin du mois, devant la Gendarmerie cette fois, Trusgnach se lance alors dans un véritable délire, nuancé cependant par la fin de son interrogatoire: « Je n'y ai moi même pas assisté mais il m'a été rapporté (...) Cela m'a été rapporté par des membres de la police judiciaire. Ils semblent manifestement…..

Page 49 :

…… intéressés surtout, dans leur enquête, par Di Rupo en raison de sa position actuelle ».

Mais à Bruxelles, les choses tournent mal pour Georges Marnette. Quelles ont été les « difficultés administratives rencontrées »? Difficile d'obtenir une réponse précise. Absence d'apostille lorsqu'il se rend à Hasselt, apostille biaisée,...? Toujours est il que Georges Marnette doit se justifier dans un rapport.

Son patron Christian de Vroom, dans deux rapports adressés au magistrat national André Vandoren et au procureur général près la cour de Cassation Éliane Liekendael, lâche son subordonné: « Ce rapport me semble tardif mais a, selon M. Marnette, été couvert par Monsieur le procureur du Roi de Bruxelles ».

Ou encore « A la demande du commissaire principal de première classe Marnette s'occupant, selon ses dires,

«d'une affaire délicate » sans autre précision, cette enquête (ndlr: sur le vol) lui a été abandonnée».

AU REVOIR

Fin octobre, Georges Marnette claque la porte et fait savoir par voie de presse qu'il part en vacances pour un mois. Il reviendra ventre à terre lorsque le dossier explosera à la mi-novembre.

Car, début novembre, certains journalistes sont mis en possession de larges extraits de documents du dossier de la PJ provenant d'une part des rapports de l' informateur « encodé » du début septembre 1996 et de l'interrogatoire de Trusgnach par l'inspecteur Grégory Antipine du 24 octobre.

Mis sous pression par la presse, l'appareil judiciaire bruxellois est contraint de perquisitionner dans l'urgence dans le volet cassettes pédophiliques du dossier monté par le commissaire Marnette.

Au cours d'une réunion fort tendue, il est décidé de transmettre ce dossier à la 3ème SRC qui travaille pour le compte de Neufchâteau sur les dossiers de pédophilie et de se passer de l'aide de Georges Marnette. On sait par ailleurs ce qu'il est advenu du dossier Trusgnach. Interrogé le 28 novembre dernier par le conseiller de la cour de Cassation Francis Fischer, Oliver

Trusgnach a déclaré: « Après ma première déclaration, la police judiciaire est venue m'entendre en prison. Les enquêteurs m'ont dit que si je les aidais, ils pouvaient arranger quelque chose avec le juge à Hasselt.

Le lendemain (...) ces enquêteurs m'ont laissé entendre que j'aurais pu avoir été plus jeune lors des faits que ce que j'avais déclaré au procès-verbal initial rédigé par la Gendarmerie (... ) M Antipine (...) m'a dit, en outre, après avoir recueilli ma déclaration: En réalité, nous savons que vous étiez plus jeune au moment des faits, mais pourquoi ne l'avez-vous pas déclaré ? Il a en outre émis l'opinion que les faits que je lui ai déclarés n'étaient pas punissables ».

DES MÉTHODES DE COW-BOY

Immédiatement, le conseiller Fischer a voulu vérifier cette déclaration. Le lendemain, il recevait la réponse de l'inspecteur Grégory Antipine: « II n'était pas question d'arranger quelque chose avec le juge d'Hasselt mais, dans la mesure du possible, d'éviter une détention préventive trop longue afin qu'il puisse nous apporter son témoignage en toute quiétude en ce qui concerne les faits qui nous occupent. Qu'il est exact qu'à l'issue de la déclaration de M. Trusgnach, je lui ai fait part qu'il m'avait été rapporté qu'il avait entretenu des relations sexuelles avec M. Di Rupo alors qu'il était âgé de quatorze ans ».

Les deux enquêtes actuellement en cours sur les fuites et sur les méthodes de cow-boy du commissaire Marnette et de l'inspecteur Antipine devront déterminer ce qui a motivé les actes étranges de celui qui se considère comme le meilleur flic de Belgique depuis la disparition de Frans Reyniers.

Philippe Brewaeys.

2 commentaires:

À 9 mars 2017 à 12:21 , Anonymous viagra générique sans ordonnance a dit...

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Le symptôme typique de la dysfonction érectile est comme son nom l’indique l’incapacité d’obtenir une érection. On observe aussi parfois des problèmes de durée de l’érection et donc une difficulté à maintenir l’érection pendant l’acte sexuel. On parle de dysfonction érectile si ces troubles perdurent pendant plus de 3 mois au moins.

 
À 14 octobre 2019 à 00:43 , Anonymous Jacques a dit...

Très bonne analyse en effet!

 

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