samedi 18 juillet 2009

Magouille blues :Les Happart brothers et la manipulation(« Soir illustré » du mercredi 20 novembre 1996 pages 37)


Magouille blues :Les Happart brothers et la manipulation

« Soir illustré » du mercredi 20 novembre 1996 pages 37

Ce qui va suivre s'inscrit bien dans le climat délétère du moment. De pseudo histoires de pédophilie sont parfois utilisées comme leurres. Où l'on retrouve Alain Van der Biest et les frères Happart.

- La scène se passe à l'étage du restaurant L'Eureye, sur la place du Marché à Liège. Le 30 août dernier, sont réunis autour d'une table Alain Van der Biest, une femme non identifiée, les jumeaux Happai et Maurice P., une relation des deux derniers cités.

- Maurice P. a eu voici plusieurs années de sérieux ennuis avec la justice liégeoise et plus particulièrement avec l'ancien avocat général devenu président du tribunal de commerce de Liège Armand Spirlet. En cela, il partage une hargne à son encontre avec un des autres attablés, Alain Van der Biest. Armand Spirlet est en effet l'auteur d'une note rédigée en mars 1994 sur l'affaire Cools. Il y explique que l'enquête dans la direction de la mouvance Van der Biest n'a pas été menée à fond. Le futur immédiat lui donnera raison.

JE SAIS TOUT...

- Mais peu importe. En ce 30 août 1996, la rencontre a été organisée par les frères Happart. Alain Van der Biest va pouvoir y répandre son fiel sur Armand Spirlet. Car il en sait des choses, Alain Van der Biest. On lui a en effet confié des éléments concernant la pédophilie d'Armand Spirlet.

Lesquels ? Il n'en donne aucun. Si ce n'est qu'un article de la presse flamande en a parlé au mois de novembre 1995 en quelques lignes et que le journaliste qui l'a écrit a été victime de menaces de mort par la suite.

- En fait d'article, il s'agit d'une interview d'Alain Van der Biest parue dans l'hebdomadaire flamand Humo: «II y a même à Liège un avocat-général qui est connu comme pédophile auprès du barreau, de la police et de certains de ses collègues. Cela m'a été affirmé hier par certaines personnes qui m'ont demandé de vous le transmettre car eux mêmes ont trop peur de le sortir».

Ce sont donc les propos d'Alain Van der Biest qui confirment les propos de Van der Biest Alain.

- Nous avons contacté Raf Sauviller, le journaliste qui avait réalisé l'interview. A aucun moment, il n'a reçu la moindre menace de mort, pas plus que Dany Illegems, le coauteur de l'article.

... MAIS JE N'AI RIEN

- Bref, il s'agit d'un fatras de calomnies qui ne sont basées sur rien de concret, au contraire! Lorsqu'on cherche à vérifier le moindre élément, on tombe sur le vide. Qu'à cela ne tienne, impressionné sans doute par la qualité des personnes réunies autour de la table (Alain Van der Biest est un ancien ministre député bourgmestre, José Happart est député européen et son frère Jean-Marie sénateur belge), Maurice P. file voir les enquêteurs du Comité Supérieur de Contrôle et fait une déposition devant eux le 18 octobre. Le procès-verbal prendra, semble-t-il, la direction du parquet.

- On reste ébahi par l'attitude des frères Happart dans cette affaire. On sait qu'en novembre 1995, lorsque Alain Van der Biest décoche pour la première fois sa flèche pourrie en direction d'Armand Spirlet, ce dernier est en concurrence pour occuper le poste de procureur général de Liège avec Anne Thily, la pouliche des Happart Brothers. Quand il réitère ses propos insultants fin août 1996, l'enquête Dutroux a démarré depuis quinze jours. Et on est à une semaine de l'arrestation et de l'inculpation d'Alain Van der Biest dans le cadre de l'assassinat d'André Cools.

EN 1990, DEJA...

- On sait qu'à la cellule Cools, on s'interroge énormément sur l'attitude des happartistes dans l'affaire (voir notre article de la semaine dernière sur les déclarations spontanées de Corine Rulmont, la belle-fille de Jean-Marie Happart, qui charge Richard Taxquet). Ce n'est en effet pas la première fois que le clan Happait tente d' instrumentaliser la justice dans le cadre de ses conflits politiques. Ainsi, on s'est rappelé à la cellule Cools qu'en 1990 et 1991, plusieurs rencontres informelles, organisées à l'initiative des happartistes, ont réuni José Happart, Marcel Remacle, le bourgmestre happartiste de Vielsalm, Corine Rulmont et des gendarmes de la 6ème SRC, la section financière de la BSR de Bruxelles, ainsi qu'un membre de la cellule Cools après l'assassinat de ce dernier. L'objectif des happartistes était de «tuyauter» la Gendarmerie sur les entreprises montées par André Cools ( Néos, Meusinvest,...).

Lors d'une de ces réunions, Corine Rulmont a expliqué qu'Alain Van der Biest pourrait se joindre à eux, mais cela ne s'est finalement jamais réalisé. Magouille blues ? Curieuse attitude en tout cas dans le chef d'un député européen et d'un sénateur.

Philippe Brewaeys.

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LA MARCHE ROUGE DES PARENTS, LA MARCHE BLEUE DES LIBÉRAUX

« Soir illustré » du mercredi 20 novembre 1996 pages 36 et 37

Suite à la confirmation des dysfonctionnements (le mot est faible) de la Gendarmerie dans l'enquête Julie et Mélissa, les parents des petites filles ont réclamé la démission du ministre de l'Intérieur, Johan Vande Lanotte.

Celui-ci avait assuré M. Russo qu'il suivait l'enquête de près, ce qu'il n'a pas fait. Mais, peu enclin au suicide politique, il a répondu qu'il importait de terminer l'enquête sur l'enquête et de ne pas choisir un bouc émissaire.

Bref, le discours classique I i du "responsable, mais pas coupable". Les parents, qui n'ont pas l'intention de laisser retomber la pression, ont déjà évoqué une "marche rouge" qui, après la marche blanche triomphale, devrait rappeler aux responsables la nécessité de trouver et de punir les coupables des manquements et négligences.

Mais si, du côté des parents, fermeté rime avec dignité, il n'en est pas de même sur tous les fronts.

Des quotidiens flamands ont ainsi évoqué, suite à des perquisitions à Bruxelles, des "personnalités politiques francophones" en liaison avec des trafics de cassettes et des faits de pédophilie. Le nom du Vice

Premier ministre Elio Di Rupo a été cité.

Celui-ci a dénoncé, dans un communiqué, les "amalgames et confusions entre des faits de ma vie privée qui ne portent atteinte à personne et des actes immondes, atroces qu'on veut m'imputer". "La vie affective est un trésor qui ne peut se concevoir qu'avec des personnes responsables et consentantes", ajoutait-il.

Si cela va sans dire, cela va encore mieux en le disant. Mais ces rumeurs peu innocentes ajoutent encore à l'embarras d'une équipe gouvernementale aux prises, du côté flamand, avec les "affaires"

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