« Je cherche An dans les autres...» (« La Dernière Heure » du vendredi 22 novembre 1996 page 5)
« Je cherche An dans les autres...»
- P. Marchal : « Mais je ne suis pas calme !
- J.D. Lejeune : « On ne peut ni faire ni dire ce qu'on veut. On nous attend au tournant.
- P. Marchal : « il est important qu'on montre aux hommes politiques que nous sommes des gens dignes
- J.-D. Lejeune : « Je n'ai plus qu'un petit garçon qui a eu 7 ans samedi. Et ça se passe très mal... Pendant 14 mois, il a vécu un calvaire, on ne s'est pratiquement pas vus. Il est rentré en première année primaire et je ne me suis pas occupé une minute de son année scolaire. Il ne comprend pas pourquoi on continue à courir alors qu'on a retrouvé Julie. Son caractère a changé. Ce n'est plus le petit garçon qu'on avait. Il refuse de dormir seul en haut, où Julie avait aussi sa chambre. Je ne vais plus en haut depuis que la petite a disparu.
J’allais tous les jours dans sa chambre, la réveiller avec le chien... Maintenant, quand le petit m'appelle, je n'allume pas où je ferme les yeux... Ma maison, je l'ai construite en deux ans, avec mon père. Deux ans de sacrifices. Mais je suis prêt à la quitter... Perdre un proche, c'est déjà terrible... Mais maintenant qu'on sait tout ce qu'on sait... C'est très difficile, très complexe ! Je suis content quand je peux dormir trois heures par nuit ! Je ne m'aperçois même plus que je suis fatigué. C'est comme quand on coupe la tête à une poule; elle continue à courir
On sait que rien ne sera plus jamais comme avant. Ma femme a un avantage : elle peut pleurer quand elle veut. Ça aide
- P. Marchal : « M. Connerotte n'est pas obligé de faire ses enquêtes uniquement dans son bureau. Il peut aller sur le terrain.
- J.-D. Lejeune : « Il s'agissait seulement d'une petite fête de village pour Sabine et Laetitia. II est logique qu'on invite les deux hommes qui ont permis de retrouver les gamines vivantes.
Aucune partie civile n'était présente... Finalement, M. Connerotte peut-il encore manger avec sa femme ? C'est quelqu'un qui dérange...
- P. Marchal : « On ne peut pas dire maintenant si M. Langlois est bon; il faut du temps...
- N. Benaïssa : « On n'a rien dit...
- P. Marchal : « On était trop fatigués. Nous n'étions pas vraiment en état de penser.
- N. Benaïssa: « Il faut vous rendre compte que ce n'est pas toujours facile de réagir comme ça, devant les caméras, sans pouvoir réfléchir; et cela après plusieurs heures de réunion.
- N. Benaissa : « M. Connerotte ne devait pas être dessaisi. On est bien tous d'accord. La décision nous a mécontenté, donc nous faisons opposition.
aussi
- N. Benaïssa : « Je ne suis pas spécialiste en droit mais je sais par mon avocat que pour déposer plainte, il faut un minimum de lien avec le dossier... Ce n'est donc pas possible.
- N. Benaïssa : « C'est l'État qui peut l'organiser. Et de toute manière, ce n'est qu'un avis.
- P. Marchal : « C'est un politicien. Il a beaucoup de bonnes idées. »
- P. MarchaI : « M. Dehaene a beaucoup parlé, mais il n'a rien dit de concret. C'est cependant bien qu'il ait évoqué le centre européen de recherche d'enfants disparus. Je lui ai retéléphoné lundi. Il a expliqué qu'il en parlerait dans quelques semaines ça, les reports, je n'aime pas. Enfin... On dirait que les politiciens bougent un peu. C'était nécessaire...
-J.-D. Lejeune : « Le Roi est une personne à part, extérieure aux problèmes. Il ne sait rien du peuple, il sait juste ce qu'on lui raconte. Je ne suis pas satisfait des réunions. Nous n'avons pas eu un vrai contact.
- P. Marchal : « Je suis allé deux fois chez le Roi. La première fois, c'était très bien. J'étais très content d'avoir la chance de parler avec lui. J'avais confiance... Quand nous avons participé à
- J-D. Lejeune : « Ce sont essentiellement des femmes. Je vais être cru mais je ne veux rien cacher. Certaines fantasment d'être pénétrées par Dutroux. Dutroux est odieux, mais ce n'est peut-être pas le plus odieux... Il est un fournisseur, c'est peut-être même un petit ! Les plus odieux, ce sont ceux qui profitent de ce système; il ne faut pas mettre tout sur lui.
- J.-D. Lejeune : « Me Pierre fait son boulot. Tout ce qu'il peut faire, c'est freiner l'enquête et emm... le bazar...
- N. Benaïssa : « Il ne faut pas mélanger Dutroux et son avocat. Me Pierre, c'est ladéfense. Si on dit que Dutroux n'a pas droit à un avocat, c'est la porte ouverte à tous les dérapages. Un autre criminel n'aura pas non plus droit à la défense... Nous, on doit s'investir dans d'autres combats, comme le respect du droit des victimes.
- J.-D. Lejeune : « Il faut être plus humain. Les juges d'instruction disent «Asseyez vous dans votre divan et attendez qu'on vous appelle ». Nous sommes en première ligne pour faire changer un système, via les comités blancs. Ceux-ci symboliseront la continuité de
- N. Benaïssa : « On ne peut plus vivre dans son petit coin avec son petit job et son petit cercle d'amis. Il est trop facile de dire « rien ne va », sans réagir. Il faut être des citoyens actifs pour faire bouger les choses. C'est trop simple de critiquer sans rien faire.
- Sylvie Veys : Je représente les étudiants de plusieurs écoles. Que peut-on faire pour vous aider concrètement ? On se sent impuissants par rapport à votre combat...
- J.-D. Lejeune : « Nous,sans vous,o n n'est rien.
- J.-D. Lejeune : « Si on n'avait pas eu le peuple pour nous aider financièrement, pour faire les affiches,... j'aurais dû revendre ma maison. Et je l'aurais fait... Les gens ont fait des dons, parfois 50 francs, parfois 1000 francs. Maintenant,les dons sont pour l'asbl Julie et Mélissa. Les sous vont permettre d'aider les autres famille qui n'ont peut-être pas la chance d'avoir, comme nous,des proches pour les aider.
- N. Benaïssa : « On est dispersés aux quatre coins de
- P. Marchal : « Il y a des parents qui veulent être plus tranquilles - et on ne le leur reproche rien -, d'autres plus actifs. »
- N. Benaïssa : « Chacun vit sa douleur comme il le veut
- S. de Cock : Ne pensez vous pas que l'idée d'une marche rouge est prématurée ?
- J.-D. Lejeune : (avec humour ) : « Nous avons dit marche rouge parce que nous avions déjà organisé la marche blanche... et que je suis supporter du Standard
- N. Benaïssa : (plus sérieuse) Il n'y aura pas de marche rouge, ne vous inquiétez pas
- N. Benaïssa : « Il faut faire très attention. Le climat n'est pas très chouette. Et il y a des noms qui sortent comme ça. Il ne faut pas aller trop vite, pas se précipiter. On est dans un très mauvais climat.
- J.D. Lejeune : « Il ne faut pas précipiter les choses. Les gens veulent des noms et on a lâché ceux de deux ministres. Mais ce n'est pas parce qu'ils sont homosexuels qu'ils sont pédophiles... Mais ce sont maintenant deux hommes salis à vie, qui n'ont peut-être rien à se reprocher. C'est comme M. Van der Biest... Il est de ma commune, je le connais. Et je serais étonné s'il avait fait quelque chose...
- N. Benaïssa : « On a parlé trop tôt. Rien n'a encore été démontré; il faut attendre...
UN BEAU MESSAGE : « Que les enfants profitent de la vie »
- P. Marchal : « Il est important de dire aux enfants de parler avec leurs parents... tous les jours. Pour voir ce qui se passe dans leur tête....
______________________
PEINES INCOMPRESSIBLES :Un débat contradictoire
«
- N. Benaïssa : C'est un sujet à prendre avec des pincettes. Je dois réfléchir, je ne peux pas répondre maintenant Il faut un débat contradictoire. Les lois doivent être mûrement réfléchies avant d'être adaptées »
- J.-D. Lejeune : « Quelque chose n'est pas logique. Par exemple, celui qui vole pour nourrir sa famille et qui écope d'une peine de deux ans de prison. Mérite-il -de devoir accomplir sa peine, comme on doit l'exiger pour un pédophile ? Il ne faut pas mélanger la pédophilie et les autres délits. Il faut appliquer les peines incompressibles dans certains cas, mais il ne faut pas généraliser. »
- J.-D. Lejeune : « C'est vrai que, quand on a créé les lois, il fallait huit jours pour traverser le pays à cheval. Aujourd'hui, il faut deux heures en voiture... »
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Abonnement Publier les commentaires [Atom]
<< Accueil