L’enquête est clôturée («Dernière Heure »18 septembre 1996 page 8)
L’enquête est clôturée
Agusta. C'est lui 'également qui, en juin de la même année, dessaisira le juge Connerotte, de Neufchâteau, dans l'enquête sur les titres volés ue le juge liait à l'assassinat 'André Cools. C'est encore lui qui obtiendra la condamnation de Guy Coëme dans le cadre du dossier inusop. L'ancien ministre de
Né en 1926, Jacques Velu avait accédé à la fonction de procureur général près
Avant son départ, M. Velu a rempli une dernière mission importante, à savoir la réalisation d'un rapport sur d'éventuels dysfonctionnements au parquet de Mons. Ce rapport devait arriver mardi après-midi sur la table du ministre de
Le procureur général de Liège a donc entendu les enquêteurs et la juge d'instruction. Dans quel sens vont ses conclusions On ne peut que faire des suppositions sur base de commentaires, mais il apparaît d'ores et déjà que la gendarmerie et, plus précisément une partie de son état-major, n'aurait pas communiqué des informations essentielles à Mme Doutrewe, la juge chargée du dossier.
Au cabinet du ministre de
Cet outil est estimé trop coûteux par nos enquêteurs qui estiment trouver ailleurs, à l'étranger (au Canada, essentiellement), des gens extrêmement coopératifs... pour un prix de revient inférieur.
L'affaire n'avait été confiée au juge d'instruction, Guy Coméliau, que bien plus tard, et parce que la famille s'était constituée partie civile.
Sept ans se sont écoulés depuis cette disparition sans trace. Sept ans pendant lesquels les parents, Mme Bouzet et M.Brichet, ont nourri toutes les espérances et vécu les découragements les plus profonds.
Les enquêteurs ont suivi de multiples pistes qui les ont notamment conduits en Italie et aux iles Canaries. Elisabeth est restée introuvable.
Les premières heures de la disparition auraient dû être exploitées car, l'actualité le démontre, elles sont déterminantes. Parmi les espoirs fous, il a eu ce témoignage tardif d'une dame qui disait avoir aperçu ce soir-là, dans une voiture, à cet endroit, une fillette blonde aux yeux bleus, qui semblait effrayée. Il y a eu aussi cette hôtesse de l'air qui 'était convaincue d'avoir vu Élisabeth sur l'un des vols où elle avait travaillé.
Récemment, une Dinantaise a raconté avoir vu Élisabeth, l'an dernier, non loin de lourdes. On ignore si ses affirmations ont été vérifiées. Les investigations menées dans l'affaire Nihoul-Dutroux ne permettent pas encore d'écarter une intervention de ces malfaiteurs dans le dossier Brichet.
Pour les parents, l'incertitude se prolonge donc. La douleur aussi. La dernière en date de leurs tentatives est l'élaboration de ce portrait vieilli d'Elisabeth, par ordinateur, une société spécialisée Nationnal Center for missing and exploited children, a travaillé sur la photo d'Elisabeth alors âgée de 12 ans. Elle a dessiné ce visage d'une jeune fille, qui doit ressembler trait pour trait à Élisabeth âgée de 19 ans.
(Ph. Alain Pierrard)
Transfert à Neufchâteau
Mais cela. n'est absolument pas anormal, rétorque le parquet de Bruxelles, et n'implique bien sûr pas que depuis août 1992, rien n'a été tait dans ce dossier qui pourrait être lié à l'affaire Nihoul-Dutroux.
En effet, le public doit savoir que :
1) les juges d'instruction ne sont pas seuls à diriger des enquêtes, 2) l'intervention d'un juge d'instruction n'a jamais eu d'effet magique sur un dossier; il ne constitue pas en soi un gage de réussite et 3) le parquet du procureur du Roi est parfaitement habilité - il le fait souvent aussi efficacement qu'un juge - à demander a un service de police ou de gendarmerie à procéder à tel ou tel devoir. Ainsi, pendant près d'un mois, l'enquête sur le rapt de l'ancien Premier ministre Paul Vanden Boeynants n'a pas été dirigée par un juge, mais excellemment bien par un magistrat du parquet, le premier substitut Bart Van Lysebeth.
Le procureur du Roi ne met un dossier à l'instruction que lorsque certains actes ou devoirs (mandats d'arrêt ou de perquisition, autopsie d'un cadavre, écoutes téléphoniques) sont nécessaires. Faute de piste hélas, de tels devoirs d'enquête n'ont pas dû être menés après la disparition de Loubna.
En revanche, il y a eu un vrai scandale dans l'affaire Benaïssa-et nous l'avons dénoncé déjà : pendant les cinq premiers jours de la disparition, du mercredi 5 août 92 au lundi 10, aucun service de police n'a pris au sérieux la disparition de la petite fille.
Les parents de Loubna Ben Aïssa se sont constitués partie civile entre les mains du juge d'instruction Connerotte à Neufchâteau. Le dossier concernant la disparition de Loubna sera transmis à Neufchâteau. Il devrait y arriver dans les prochains jours. Il est assez rare qu'un préjudicié se constitue partie civile entre les mains du juge d'instruction d'un autre arrondissement judiciaire que celui où il a son domicile. Dans le cas présent, il semble qu'il y aurait un lien de connexité entre Michel Nihoul et l'enlèvement de la petite Marocaine. Un témoignage laisserait en effet supposer que Nihoul aurait été vu dans le quartier le jour et l'heure de l'enlèvement de l'enfant, à savoir le 5 août 1992.
Gilbert Dupont
______________________
Nihoul en chambre des mises dès jeudi
PEUT-ÊTRE LE VRAI N°1 DE
C'est ce que nous confiait hier Me Virginie Baranyanka, l'un des avocats du Bruxellois Nihoul, dont les enquêteurs se demandent s'il n'était pas le « numéro un » d'un réseau que d'aucuns appellent déjà Nihoul-Dutroux : le monstre de Sars-la-Buissière n'aurait peut-être été qu'un exécutant aux ordres du bruxellois.
L'inculpation de Nihoul dans le rapt et la séquestration de Julie, Mélissa et Laetitia donne du poids à ce qui n'est pourtant qu'une hypothèse de travail.
NihouI comparaîtra jeudi devant la chambre des mises en accusation de liège. Il avait comparu vendredi passé en chambre du conseil. A première vue, les magistrats liégeois paraissent bien pressés, puisque le code d'instruction criminelle prescrit un délai maximal d'appel de 15 jours en vertu duquel Nihoul aurait dû patienter jusque vendredi en huit. Explication ? C'est une façon, pour le parquet de Neufchateau, de regrouper les suspects - Nihoul, Dutroux, Lelièvre, Martin, le Grec et Annie Bouty - en prévision de la prochaine chambre du conseil à Neufchâteau.
Sans l'isolement carcéral dont il profite à Namur, il y a fort à parier que Jean-Michel Nihoul aurait déjà été mis en charpie lors d'un transfert au palais de justice de Liège, des détenus ont hurlé ,«A mort», au passage de Nihoul dont il importe tout de même de rappeler qu'il est encore présumé innocent!
Même si depuis la semaine passée, un témoin accuse le Bruxellois d'avoir participé au rapt à Ixelles, en août 1992, de la petite Loubna Benaïssa. Rien qu'un témoignage tardif, pour l'instant. Hier encore, les gendarmes sont revenus rue du
Conseil, à Ixelles, au domicile de Roland Corvillain, un ami des Dutroux, Lelièvre, Nihoul et mème du père de Patrick Haemers à en croire du moins son ex-compagne qui l'accuse de faits de moeurs sur ses deux grandes filles.
Rue du Conseil, tout avait été fouillé... sauf des égouts trop anciens pour figurer sur les cadastres.
Ces ultimes vérifications ont été menées hier. Sans résultat. En outre, des fouilles ont été entreprises rue D'Ormont, 20/22, à Bouffioulx, où Dutroux a eu l'usage, pendant huit mois, de fin 92 à mi-93, d'un garage, d'un arrière-garage et d'un jardin. Un voisin y a vu Dutroux à de très nombreuses reprises. Dutroux s'occupait de voitures (et d'une caravane) souvent immatriculées aux Pays-Bas. Il ne se gênait pas de changer les plaques de ces véhicules, y apposant des belges dans la rue même, au vu et au su de tout le monde. Une trappe masquée par des planches intéresse les enquêteurs. Les chiens-cadavres allemands ont visité les lieux. Le géo-radar du Britannique John Bennett est arrivé à Bouffioulx à 17 h 35.
Par ailleurs, des fouilles similaires ont été entreprises dans le village d'Anthée. Une propriété qui était fréquentée par Michel Lelièvre y a été inspectée de fond en comble. Les enquêteurs ont emporté quelques objets dont un sac poubelle dans lequel figuraient des objets divers qui devront être analysés. Quant aux fouilles à Tirlemont, elles n'ont pas fourni d'indices.
_______________________
II veut revoir son père !
«
Ainsi en est-il de cette action en référé introduite, à liège, par Nicolas R. Celui-ci avait été condamné, en décembre 1993, à sept années de prison pour pédophilie, un jugement confirmé, en mars 1994, par la cour d'appel de Liège.
C'est le ministre de a Justice en personne, M. Stefaan De Clerck, représentant en l'occurrence l'État belge, qui a été assigné devant le tribunal de Liège par ce détenu incarcéré depuis le mois de juin1993. Pourquoi ? Parce que le 7 septembre, on lui refusait une permission de sortie pour rendre une dernière visite à son père qui, comme le précisait un certificat médical produit lors de la demande, serait au seuil de sa vie.
Envoyée au directeur de la prison dans laquelle il réside -celle de Tournai - et au parquet général de Liège, cette demande a été rejetée par l'administration pénitentiaire.
Un rejet motivé par le climat actuel et par le fait que la loi Lejeune n'autorise, en principe, une sortie qu'à partir du moment où les deux tiers de la peine sont effectivement purgés.
Introduite ce mardi, l'affaire a été reportée à jeudi. Selon l'avocat de l'État belge, cependant, le pouvoir judiciaire n'est pas compétent pour se pencher sur une décision administrative. En l'occurrence, c'est au Conseil d'État qu'il faudrait s'adresser. « Tout ce qu'il demande, c'est d'avoir un dernier contact avec son père qui est à l'article de la mort», estime, pour sa part, l'avocat de Nicolas R. Même entre deux gendarmes, s'il le fallait vraiment...
Ed. F.
_________________________
Le juge, bouc-émissaire
Carine Russo sème une nouvelle pincée de trouble dans l'opinion publique. Mélangeant les problèmes du mari de la juge d'instruction Martine Doutrewe a la gestion du dossier de la disparition de Julie et Mélissa, Mme Russo verse dans l'amalgame. Compréhensible, vu le drame mais gratuit, méchant, insidieux, inutile. Mme Doutrewe, critiquée de bout en bout par les familles Lejeune et Russo pour son manque de psychologie, son refus permanent de laisser aux parents l'accès au dossier, a-t-elle mal fait son travail ?
Le parquet d e Liège dit, au contraire, que le dossier a été parfaitement instruit. L'élément déterminant concernant Dutroux n'était pas en sa possession. Comment aurait-elle pu aller chercher quelque chose dont elle n'avait pas connaissance ?
Et l'inculpation de son époux, M. Guy Wolf, dans une vaste affaire de faillite frauduleuse et d'escroquerie instruite à Bruxelles (le dossier Comuele),n'a vraiment aucun rapport avec le travail de Mme Doutrewe.
Au terme de l'animation, en effet, Alessandro est allé trouver l'infirmière pour lui faire des révélations pour le moins choquantes « Papa met son zizi dans mon oreille, sur mon ventre, dans ma bouche... ».
Une réunion de crise a lieu dans la cellule médecine scotaire qui alerte aussitôt les autorités judiciaires. L'enquête ne va pas tarder à donner des résultats: le père et la mère sont entendus et inculpés, le père est placé sous mandat d'arrêt. Les enfants, Alessandro et son frère aine, qui a dû lui aussi subir des sévices sexuels, sont placés en institution.
Lésions
Alessandro sera de nouveau entendu, avec toutes les précautions qui s'imposent,, l'enfant est terrorisé : on l'a menacé de le frapper avec une ceinture et avec une pantoufle en bois, s'il parle de tout cela a quiconque. La mère semble avoir joué un rôle actif dans l'affaire: « Maman était là, elle me caressait aussi », avouera l'enfant.
Le père passera 18 mois en détention préventive, avant d'être remis en liberté. Les enfants sont toujours en institution alors que le procès vient de s'ouvrir devant la 6 eme chambre du tribunal correctionnel de Charleroi, présidée par M. Henry. Le tribunal a entendu hier, divers témoins. Le médecin légiste, le Dr Beauthier a ainsi rappelé les lésions anales qu'il avait constatées chez l'enfant, avant que le médecin scolaire ne vienne rappeler, avec une précision accablante pour les parents, qui sont restés de marbre sur le banc de la prévention, les révélations du petit garçon.
Deux éducateurs, ayant en charge les enfants depuis leur placement, sont ensuite passés à la barre. Le premier a évoqué le comportement agressif d'Alessandro vis-à-vis des fillettes qu'il côtoyé et qu'il emmène dans les toilettes pour les toucher. Le second a rappelé une conversation qu'avait eue Alessandro avec un autre enfant victime de sévices sexuels, et au cours de laquelle le garçon avait répété qu'il avait bel et bien été violé par son père.
Enfin, un assistant social est venu confirmer que la mère, lors d'une rencontre avec son fils sous haute surveillance, avait tenté de le faire revenir sur sa version des faits et lui suggérant que c'était des adolescents turcs de son quartier qui avaient eu des violences à son égard.
Un boulot qui n'attire pas forcément les sympathies et dans lequel on rencontre des tas de gens : des bons, des brutes, des truands (NDLR : M. Delbècque a été chargé d'enquêter sur le Négrier invalide Carmelo Bongiorno, sur Vittorio Adriano et Jean-Claude Estiévenart, deux personnes inquiétées dans le cadre du dossier des Tueurs du Brabant), mais aussi de dangereux pédophiles.
Ce fut le cas en juin dernier, lorsqu'il auditionna un certain Marc Dutroux dans les locaux de l'Inami de Charleroi.
Un interrogatoire qui, rétrospectivement, fait encore froid dans le dos du contrôleur-adjoint
« Nous nous sommes intéressés à Marc Dutroux suite à une dénonciation. Il touchait depuis 1993,
L'audition va durer huit heures. Un record dans le genre « J'avais l'impression de passer à côté de quelque chose d'important », avoue aujourd'hui le contrôleur de l'Inami. Petit à petit, un climat de confiance s'instaure entre les deux hommes. Et Dutroux va se livrer à des révélations sur son passé judiciaire
« Visiblement, il voyait que j'avais eu connaissance de ses antécédents et il voulait se justifier. lise décrivait comme une victime de la société. Il était terrorisé à l'idée d'évoquer sa vie carcérale. Dutroux pleurait presque en parlant des nuits et du stress derrière les barreaux. Il avait aussi une interprétation tronquée du code pénal. Pour lui, un viol, c'était arracher les vêtements contre le gré d'une personne. Il rejetait aussi la considération du jeune âge de ses victimes.
Dutroux ne remettait pas en cause le fondement de mon enquête : sa culpabilité était évidente. Mais cette plainte l'empêchait de se recaser socialement. Il se plaignait aussi d'être persécuté par la gendarmerie ».
En juillet, soit un mois avant son arrestation pour les faits horribles que l'on sait, le dossier Inami de Dutroux était bouclé. Mais début août, ce dernier est revenu à la charge via un courrier. Dans cette missive, Marc Dutroux laissait entendre avec un sacré culot qu'il irait en appel de la décision qui le privait de son incapacité de travail. II n'en a pas eu le temps. Depuis, il a regagné ces cellules qui lui font tellement peur et le dossier monté par M. Delbècque est entre les mains du juge Connerotte...
Val. S.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Abonnement Publier les commentaires [Atom]
<< Accueil