L’espoir est mort('Dernière Heure'4 septembre 1996)
L’espoir est mort
« UNE » du journal « La Dernière Heure » du mercredi 4 septembre 1996
Les restes humains retrouver hier à Jumet ont été identifiés : Il s’agit de ceux d’Eefje Lambrecht et An Marchal
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CRIER !
C'est pas vrai !
« UNE » du journal « La Dernière Heure » du mercredi 4 septembre 1996
Les restes humains retrouver hier à Jumet ont été identifiés : Il s’agit de ceux d’Eefje Lambrecht et An Marchal
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CRIER !
C'est pas vrai !
On ne voulait plus y croire. Et pourtant, nous sommes à nouveau plongés dans l'horreur.
Elle atteint même son paroxysme, tellement loin de l'entendement. Nous sommes fatigués. De cauchemars en insomnies et d'insomnies en cauchemars, les parents d'An et Eefje, tous les parents de Belgique, tous les Belges sont égarés, comme drogués par le malheur.
L'espoir est mort.
Alors survient l'envie de hurler, le besoin de crier, sans doute salutaire. Telle une thérapie pour une population anéantie. Hurler de terreur, hurler d'effroi, hurler de rage. Crier de douleur. Crier à l'injustice, crier au scandale. Crier vengeance ?
Certes, il ne faut pas crier avec les loups. Mais c'est un cri du coeur, celui qu'il faut répandre et répéter : Protégez nos enfants ! La haine est la colère des faibles.
Alors, nous sommes tous un peu faible ce matin, nous qui, sans cesse, avons voyagé d’un sentiment à l’autre, de l’angoisse à la rancoeur, de la répulsion à la tristesse, de l’espérance à l’incrédulité, du recueillement au-haut-le-coeur... Nous sommes sans forces, les jambes en coton. Sorte de vertige devant le précipice de la monstruosité.
C'est dans la dignité et le stoïcisme des parents des petites victimes qu'il nous faut puiser l'énergie d'une révolte constructive. Ils nous donnent une extraordinaire leçon d'humilité, source d'inspiration pour les esprits échauffés, que ce calvaire national a conduits au bord de la crise de nerfs.
Ainsi, il serait bon de prévenir les actes irréfléchis de la foule. Aussi épouvantable soit ce criminel, Dutroux ne peut pas disparaître avant la fin de l'enquête. Et si cela devait être le cas, que ce soit la preuve qu'on voulait qu'il se taise et non le geste d'un imbécile.
Il semble cependant que la justice soit bien déterminée, cette fois.
Elle n'a plus le choix. La pression populaire doit d'ailleurs se maintenir, sans relâche. Par une multitude d'actions, de manifestations et de pétitions, incitons encore l'appareil judiciaire et le personnel politique à engager, à poursuivre et à appliquer des réformes réclamées à grands cris par des citoyens qui craignent pour l'avenir de leurs enfants.
Alors, nous sommes tous un peu faible ce matin, nous qui, sans cesse, avons voyagé d’un sentiment à l’autre, de l’angoisse à la rancoeur, de la répulsion à la tristesse, de l’espérance à l’incrédulité, du recueillement au-haut-le-coeur... Nous sommes sans forces, les jambes en coton. Sorte de vertige devant le précipice de la monstruosité.
C'est dans la dignité et le stoïcisme des parents des petites victimes qu'il nous faut puiser l'énergie d'une révolte constructive. Ils nous donnent une extraordinaire leçon d'humilité, source d'inspiration pour les esprits échauffés, que ce calvaire national a conduits au bord de la crise de nerfs.
Ainsi, il serait bon de prévenir les actes irréfléchis de la foule. Aussi épouvantable soit ce criminel, Dutroux ne peut pas disparaître avant la fin de l'enquête. Et si cela devait être le cas, que ce soit la preuve qu'on voulait qu'il se taise et non le geste d'un imbécile.
Il semble cependant que la justice soit bien déterminée, cette fois.
Elle n'a plus le choix. La pression populaire doit d'ailleurs se maintenir, sans relâche. Par une multitude d'actions, de manifestations et de pétitions, incitons encore l'appareil judiciaire et le personnel politique à engager, à poursuivre et à appliquer des réformes réclamées à grands cris par des citoyens qui craignent pour l'avenir de leurs enfants.
Le combat continue. Aucune lassitude ne peut en avoir raison.
Daniel Van Wylick
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Légende photos :
« UNE » du journal « La Dernière Heure » du mercredi 4 septembre 1996
Après une semaine de fouilles dans la propriété de Bernard Weinstein, rue Daubresse, à Jumet, les enquêteurs ont retrouvé les restes des corps d'An et Eefje, les deux jeunes Limbourgeoises disparues en août 95 à Ostende.
Après les derniers rebondissements de l'affaire Dutroux, les parents avaient espéré retrouver en vie leurs deux enfants. Betty et Paul Marchai participaient encore lundi soir à l'émission Perdu de Vue.
Aujourd'hui l'espoir est mort. An et Eefje ont rejoint Julie et Mélissa.
(Ph. AP et Reuter) Pages 2 à 5
Daniel Van Wylick
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Légende photos :
« UNE » du journal « La Dernière Heure » du mercredi 4 septembre 1996
Après une semaine de fouilles dans la propriété de Bernard Weinstein, rue Daubresse, à Jumet, les enquêteurs ont retrouvé les restes des corps d'An et Eefje, les deux jeunes Limbourgeoises disparues en août 95 à Ostende.
Après les derniers rebondissements de l'affaire Dutroux, les parents avaient espéré retrouver en vie leurs deux enfants. Betty et Paul Marchai participaient encore lundi soir à l'émission Perdu de Vue.
Aujourd'hui l'espoir est mort. An et Eefje ont rejoint Julie et Mélissa.
(Ph. AP et Reuter) Pages 2 à 5
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