Sous la loupe du FBI('Meuse'4 septembre 1996 p10)
Sous la loupe du FBI
« La Meuse » du mercredi 4 septembre 1996 page 10
Les monstruosités du tueur d'enfants impressionnent même les fédéraux américains. Le silence des agneaux plane sur Neufchâteau
« La Meuse » du mercredi 4 septembre 1996 page 10
Les monstruosités du tueur d'enfants impressionnent même les fédéraux américains. Le silence des agneaux plane sur Neufchâteau
Julie et Mélissa, d'autres jeunes victimes sans doute... Marc Dutroux, certains de ses comparses peut-être, est en passe de figurer dans l'effroyable galerie des tueurs en série de la pire espèce: les tueurs d'enfants.
Jusqu'ici inconnus chez nous,les serial killer de tous poils sont en revanche bien plus répandus outre Atlantique. Où leurs hallucinants méfaits font de temps à autre la une de l'actualité.
Aux États-Unis, analystes et psychologues du crime ont pris l'habitude de disséquer scientifiquement le comportement, aussi épouvantable qu'incompréhensible, de ces monstres. Jusqu'à créer, au sein du FBI, une « Unité des sciences du comportement criminel»., basée à Quantico, en Virginie. Et rendue célèbre au cinéma par « Le silence des agneaux», qui faisait plonger le spectateur dans l'univers infernal des psychopathes les plus terrifiants.
L'horreur des actes perpétrés par Dutroux et sa bande a rapidement dépassé nos frontières, pour franchir même l'Atlantique. Et susciter l'intérêt des membres de la CASKU, « la Child abduction and serial killer unit» de la police fédérale américaine.
En français: « l'unité enlèvement d'enfants et tueurs en série ». Deux de ses analystes ont même débarqué en Belgique pour prendre leurs quartiers auprès des enquêteurs de Neufchâteau. Ils ne sont pas nécessairement venus en terrain inconnu: plus d'un enquêteur belge a déjà suivi des stages de longue durée aux Etats-Unis pour y parfaire sa formation lors d'interrogatoires.
Nos confrères du Soir ont levé un coin du voile sur leurs activités plus que discrètes. Elles en disent pourtant long sur le degré de sophistication des méthodes mises au point par les agents américains pour percer les rouages mentaux des serial killer. Et aider ainsi les enquêteurs dans leur difficile recherche de la vérité.
Cloîtrés dans leurs bureaux,les deux analystes rompus à l'art de la psychologie se sont mis à décortiquer les plus infimes détails du volumineux dossier de la bande à Dutroux. Le moindre élément du passé du suspect n° 1 est ainsi passé au peigne fin. A grand renfort des technologies les plus avancées.
Première tâche: trier la masse d'informations récoltées au cours de l'enquête (rapport d'experts, P.-V. d'enquêteurs, etc.), pour ensuite les confronter à des programmes informatiques conçus pour l'analyse criminelle.
Ce qui a permis, paraît-il, pas mal de reconstitutions des faits des plus minutieuses.
Sinistre ligne du temps
A commencer par une chronologie précise du lourd passé de Dutroux, même le plus lointain, jusqu'aux derniers événements sanglants. Au total, une sinistre ligne du temps, collée au mur des locaux de la gendarmerie de Neufchâteau. Et qui serait déjà longue de plusieurs dizaines de mètres...
Ce qui a permis, paraît-il, pas mal de reconstitutions des faits des plus minutieuses.
Sinistre ligne du temps
A commencer par une chronologie précise du lourd passé de Dutroux, même le plus lointain, jusqu'aux derniers événements sanglants. Au total, une sinistre ligne du temps, collée au mur des locaux de la gendarmerie de Neufchâteau. Et qui serait déjà longue de plusieurs dizaines de mètres...
Ce n'est pas tout. Le travail informatique des agents du FBI permet aussi aux enquêteurs de rassembler en un temps record les éléments les plus épars de ce tragique puzzle. Et de mettre en concordance un endroit, une voiture, un suspect,éventuellement éparpillés dans les divers dossiers constitués au fil de l'enquête.
Et puis, last but not least, les agents américains font appel à tout leur sens aigu de la psychologie, glané au fil d'une formation intensive, pour rendre les interrogatoires aussi efficaces que possible. Il s'agit ici de dresser le portrait le plus précis des suspects... et des enquêteurs, afin de permettre les confrontations les plus «enrichissantes».
La manifestation de la vérité est à ce prix: elle exige coûte que coûte de démasquer les contradictions, les tricheries, les ruses des inculpés. Bref, il faut bien, d'une manière ou d'une autre,que le courant passe entre un enquêteur et le suspect qu'il interroge. C'est scientifiquement que Dutroux, Martin et consorts sont cuisinés.
Ce sont ces investigations fouillées du duo du FBI qui ont déjà permis d'affiner le portrait de Dutroux. Il n'a rien perdu de sa noirceur. Que du contraire sa perversité et sa violence auraient même réussi à impressionner les agents de la police fédérale américaine, qui en ont pourtant vu d'autres en matière de serial killer. Ils auraient devant eux le profil du type du pédophile prédateur.
P.Hx.
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