Dutroux dit avoir enterré An, Eefje et d’autres jeunes filles('Soir'27'08'1996)
Dutroux dit avoir enterré An, Eefje et d’autres jeunes filles
La « Une » de « Le soir » du mardi 27 août 1996
Marc Dutroux a montré les endroits, à Jumet où seraient ensevelis les corps des Limbourgeoise. Intenses recherches sur place
Depuis lundi soir, l’espoir de retrouver An et Eefje est quasiment réduit à néant
Auprès de Dutroux et de sa bande, les enquêteurs du juge Connerotte, de Neufchâteau, ont recueilli, au cours des dernières heures, de nouveaux aveux, de nouvelles précisions.
Marc Dutroux a avoué connaître l'endroit où la bande avait enterré les corps de cinq jeunes filles, dont ceux d'An et Eefje.
Hier soir, tard dans la nuit, les gendarmes ont amené Marc Dutroux, menottes aux poings, au 63-65 de la rue Daubresse, à Jumet. Il a indiqué plusieurs en droits où l'on trouverait des cadavres.
Dès ce mardi matin, les gendarmes ont étendu considérablement le périmètre de sécurité qui entourait la propriété où Bernard Weinstein, un complice de Dutroux, avait vécu les trois dernières années de son existence.
A l'abri des caméras, des appareils photo et de tous les regards, les terrassiers de la Protection civile ont entamé leur sinistre besogne sous l'oeil pétrifié des enquêteurs. Sur le terrain vague où l'on est convaincu de trouver les corps, on a dressé des tentes et des bâches sous lesquelles les terrassiers sont à l'oeuvre: ils démolissent le toit et les murs d'un atelier, à l'arrière, pour en dégager la dalle de béton.
A l'heure où nous mettions sous presse, aucun corps n'avait encore été retrouvé. Mais les déclarations de Dutroux ne semblent guère laisser de doute: les corps des deux Limbourgeoises et de trois autres victimes de Dutroux se trouveraient bien là.
En fin de matinée, à Hasselt, les parents d'An Marchal et d'Eefje Lambrecks - enlevées le
22 août 1995 à la côte - recevaient les journalistes dans une ambiance étrangement calme, faite d'attente et d'angoisse.
Paul Marchal accordait des interviews, au soleil, devant sa maison. Sa femme, Betty, répondait au téléphone et servait le café.
Vers 13 heures, la Police judiciaire de Bruges leur a téléphoné pour leur dire de ne pas accorder foi aux rumeurs...
Au 63-65 de la rue Daubresse se trouve le chalet en bois que Marc Weinstein avait acheté pour une croûte de pain à un voisin. Sur le côté: une allée qui file vers un atelier le long d'un terrain vague en pente. C'est là, dans cet atelier-hangar, que les hommes de la Protection civile concentraient, ce matin, tous leurs efforts. La bâtisse était réduite en poussière par une grue et une pelleteuse également prêtes, semble-t-il, à retourner la terre.
Depuis la mort de Weinstein (assassiné par Dutroux à la fin de l'année parce que ce dernier le suspectait d'avoir tuyauté les gendarmes dans une affaire de séquestration à laquelle les deux hommes étaient mêlés), personne n'habitait plus dans cette masure.
C'est une baraque poussiéreuse, envahie par la crasse et les toiles d'araignée, un fatras de vieux papiers, de bibelots et d'ustensiles de ménage plus encrassés les uns que les autres.
La police de Charleroi était intervenue ici une première fois dans la nuit du 3 au 4 novembre 1995, quand elle enquêtait sur la séquestration de trois jeunes voleurs, avec lesquels Dutroux avait «un compte à régler».
C'est alors, alors seulement, que les habitants de la rue Daubresse ont découvert que Weinstein n'était pas l'homme tranquille, le voisin relativement sympa qu'ils croyaient.
Au début de la semaine dernière, les enquêteurs étaient revenus fouiller le chalet de Jumet et ses «dépendances».
On savait, à ce moment, que Weinstein avait été liquidé par Dutroux.
Vendredi dernier, dans le contexte des nombreuses fouilles organisées avec l'aide de moyens sophistiqués et de spécialistes venus d'Angleterre, d'Allemagne et de Hollande, on était revenu faire un premier contrôle des lieux, à la recherche de cadavres, avec l'aide de chiens spécialisés dans cette tâche.
Combien de victimes de Dutroux y ont-elles trouvé leur sépulture pour de trop longs mois?
Il était donc écrit que Marc Dutroux nous emmènerait au-delà de la nausée. Après son arrestation, le mardi 13 août, on avait connu la joie de la libération de Sabine et Laetitia, le 15.
Bien vite, ces réjouissances avaient cédé le pas à la tristesse. Dutroux avait indiqué aux enquêteurs l'endroit où, à Sars la-Buissière, on retrouverait, trois mètres sous terre, les corps de Julie et Mélissa, le 17.
L'angoisse et l'espoir étaient partagés les dix derniers jours: Dutroux et Lelièvre avaient avoué l'enlèvement d'An et Eefje, mais ils juraient ne pas connaître le sort qu'on leur avait réservé et se rejetaient mutuellement la responsabilité de ce double enlèvement.
ALAIN GUILLAUME (avec FRANCO MEGETTO et MICHELLE LAMENSCH)
La « Une » de « Le soir » du mardi 27 août 1996
Marc Dutroux a montré les endroits, à Jumet où seraient ensevelis les corps des Limbourgeoise. Intenses recherches sur place
Depuis lundi soir, l’espoir de retrouver An et Eefje est quasiment réduit à néant
Auprès de Dutroux et de sa bande, les enquêteurs du juge Connerotte, de Neufchâteau, ont recueilli, au cours des dernières heures, de nouveaux aveux, de nouvelles précisions.
Marc Dutroux a avoué connaître l'endroit où la bande avait enterré les corps de cinq jeunes filles, dont ceux d'An et Eefje.
Hier soir, tard dans la nuit, les gendarmes ont amené Marc Dutroux, menottes aux poings, au 63-65 de la rue Daubresse, à Jumet. Il a indiqué plusieurs en droits où l'on trouverait des cadavres.
Dès ce mardi matin, les gendarmes ont étendu considérablement le périmètre de sécurité qui entourait la propriété où Bernard Weinstein, un complice de Dutroux, avait vécu les trois dernières années de son existence.
A l'abri des caméras, des appareils photo et de tous les regards, les terrassiers de la Protection civile ont entamé leur sinistre besogne sous l'oeil pétrifié des enquêteurs. Sur le terrain vague où l'on est convaincu de trouver les corps, on a dressé des tentes et des bâches sous lesquelles les terrassiers sont à l'oeuvre: ils démolissent le toit et les murs d'un atelier, à l'arrière, pour en dégager la dalle de béton.
A l'heure où nous mettions sous presse, aucun corps n'avait encore été retrouvé. Mais les déclarations de Dutroux ne semblent guère laisser de doute: les corps des deux Limbourgeoises et de trois autres victimes de Dutroux se trouveraient bien là.
En fin de matinée, à Hasselt, les parents d'An Marchal et d'Eefje Lambrecks - enlevées le
22 août 1995 à la côte - recevaient les journalistes dans une ambiance étrangement calme, faite d'attente et d'angoisse.
Paul Marchal accordait des interviews, au soleil, devant sa maison. Sa femme, Betty, répondait au téléphone et servait le café.
Vers 13 heures, la Police judiciaire de Bruges leur a téléphoné pour leur dire de ne pas accorder foi aux rumeurs...
Au 63-65 de la rue Daubresse se trouve le chalet en bois que Marc Weinstein avait acheté pour une croûte de pain à un voisin. Sur le côté: une allée qui file vers un atelier le long d'un terrain vague en pente. C'est là, dans cet atelier-hangar, que les hommes de la Protection civile concentraient, ce matin, tous leurs efforts. La bâtisse était réduite en poussière par une grue et une pelleteuse également prêtes, semble-t-il, à retourner la terre.
Depuis la mort de Weinstein (assassiné par Dutroux à la fin de l'année parce que ce dernier le suspectait d'avoir tuyauté les gendarmes dans une affaire de séquestration à laquelle les deux hommes étaient mêlés), personne n'habitait plus dans cette masure.
C'est une baraque poussiéreuse, envahie par la crasse et les toiles d'araignée, un fatras de vieux papiers, de bibelots et d'ustensiles de ménage plus encrassés les uns que les autres.
La police de Charleroi était intervenue ici une première fois dans la nuit du 3 au 4 novembre 1995, quand elle enquêtait sur la séquestration de trois jeunes voleurs, avec lesquels Dutroux avait «un compte à régler».
C'est alors, alors seulement, que les habitants de la rue Daubresse ont découvert que Weinstein n'était pas l'homme tranquille, le voisin relativement sympa qu'ils croyaient.
Au début de la semaine dernière, les enquêteurs étaient revenus fouiller le chalet de Jumet et ses «dépendances».
On savait, à ce moment, que Weinstein avait été liquidé par Dutroux.
Vendredi dernier, dans le contexte des nombreuses fouilles organisées avec l'aide de moyens sophistiqués et de spécialistes venus d'Angleterre, d'Allemagne et de Hollande, on était revenu faire un premier contrôle des lieux, à la recherche de cadavres, avec l'aide de chiens spécialisés dans cette tâche.
Combien de victimes de Dutroux y ont-elles trouvé leur sépulture pour de trop longs mois?
Il était donc écrit que Marc Dutroux nous emmènerait au-delà de la nausée. Après son arrestation, le mardi 13 août, on avait connu la joie de la libération de Sabine et Laetitia, le 15.
Bien vite, ces réjouissances avaient cédé le pas à la tristesse. Dutroux avait indiqué aux enquêteurs l'endroit où, à Sars la-Buissière, on retrouverait, trois mètres sous terre, les corps de Julie et Mélissa, le 17.
L'angoisse et l'espoir étaient partagés les dix derniers jours: Dutroux et Lelièvre avaient avoué l'enlèvement d'An et Eefje, mais ils juraient ne pas connaître le sort qu'on leur avait réservé et se rejetaient mutuellement la responsabilité de ce double enlèvement.
ALAIN GUILLAUME (avec FRANCO MEGETTO et MICHELLE LAMENSCH)
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