samedi 23 mai 2009

Un CD émouvant en hommage aux petites Julie et Mélissa ( «La dernière Heure» mardi 4 novembre 1996 pg 3)


Un CD émouvant en hommage aux petites Julie et Mélissa

SI LES PARENTS DONNENT LEUR ACCORD

« La dernière Heure » du mardi 4 novembre 1996 page 3

GRÂCE-HOLLOGNE – Une grande inconnue. Tel est le titre de a chanson qui a été enregistrée ce week-end en hommage à Julie et Mélissa, dans un studio brugeois.

A l'origine du projet, Nicolas (26 ans) et Ilona (22 ans) Russo, les neveux de Gino et Carine. « L'idée de faire quelque chose pour les enfants a germé dans nos têtes quelques semaines à peine après leur disparition. Nous sentions déjà à ce moment-là que les recherches seraient longues. Notre but était alors de donner un message de courage et d'espoir », explique Nicolas, musicien amateur. Nicolas et Ilona sont domiciliés rue Méan, à Crotteux, à quelques pas à peine de l'école Julie et Mélissa. Les anciens camarades des petites ont déjà organisé des expositions de dessins. Mais leur ambition était de réaliser quelque chose qui pourrait se répéter. Pourquoi pas un disque ?

Dans la peau des mamans

Certains chanteurs connus, comme par exemple Muriel Dacq, se sont proposés pour enregistrer un disque à la mémoire des petites.

Mais rien n'a été concrétisé. Jusqu'à ce que les neveux mettent leur projet sur pied.

La chanson, une ballade rythmée, a été écrite par un ami de la famille. Au départ, elle s'appelait « Éternelle attente ». Mais elle est devenue Une grande inconnue. « Le parolier s'est mis dans la peau des mamans. Le texte est fort axe sur l'espoir. Le sujet est déjà tellement triste, on n'avait pas envie de faire quelque chose d'encore plus triste.

Mais il n'y a rien à faire, les événements sont ce qu'ils sont. Le but du texte est de taire ressentir cer

taines émotions », remarque Nicolas.

Éternelle attente a déjà été chantée à plusieurs reprises, à Grâce-Hollogne et environs, lors de petites fêtes de soutien aux parents. A ce moment, les chœurs étaient constitués de 12 enfants, dont Maxime et Grégory, les frères des petites victimes. Aujourd'hui, ce sont six petites filles, âgées de 7 à 13 ans, qui forment la chorale.

Parmi elles, Kristel (11 ans) et Stéphanie (7 ans). « C'est la première fois que nous chantons pour de vrai. Mais nous sommes fières de chanter pour Julie et Mélissa. Depuis qu'elles nous ont quittés, à l'école, tout le monde est triste. On espère que la chanson va apporter un peu d'espoir », remarquent elles.

La chanson a été enregistrée ce week-end. Les parents, qui avaient donné leur accord pour les paroles, devront maintenant rencontrer le producteur. Ce n'est qu'après cet entretien que le CD sera vraiment mis sur les rails. « On n'évoque pas Julie et Mélissa dans les paroles. Le message est universel. Mais les fonds récoltés par cette opération seront uniquement versés à l'asbl « Julie et Mélissa », conclut Nicolas.

Nathalie Evrard

Légende photo :Nicolas et Ilona Russo, en compagnie de Kristel et Stéphanie, deux condisciples de Julie et de Mélissa. (Ph. B . Devoghel)

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Le texte complet de la chanson

PAROLES FORTES

Une grande inconnue

Dans un coin de ta chambre

Une poupée s'ennuie

Sur ton lit bleu laqué

Un ours blanc, aussi.

Pans le fond d'un tiroir

Pierrot, Cendrillon, tous tes amis,

N'attendent due toi

Pour revivre.

Dans mes rêves maudits

J'ai tout imaginé

A force de pleurer

Mes yeux se sont fermés.

Mais je garde l'espoir

Pour toi, pour moi

Je te garde bien au chaud

Tout au fond de mon cœur

Une éternelle attente

Une soif de vérité, une grande inconnue

Perdue dans mes pensées

le temps passe et me tue

Une éternelle attente

Une soif de vérité, une grande inconnue

L'enfant que j'ai mis au monde

Qu'es-tu devenu?

Qu'es-tu donc devenu?

J'ai crié ma colère

A qui pouvait l'entendre

J'ai en moi

Un sentiment d'impuissance

J'aurais voulu briser

Ce voile, ce silence

J'aurais voulu cracher

Mon venin, ma vengeance

Une éternelle attente

Une soif de vérité, une grande inconnue

Perdue dans mes pensées

Le temps passe et me tue

Une éternelle attente

Une soif de vérité, une grande inconnue

L'enfant que j'ai mis au monde,

Qu'es-tu devenu?

Qu'es-tu donc devenu?

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Musique: Nicolas Russo

Chant: Ilona Russo

Guitare: Salvatore Cutaia

basse: Nicolas Russo

Violon: Michaël Nelissen

Choeurs: Christelle, Audrey, Valérie, Kristel, Stéphanie et Natalia.

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A Wanne aussi, on a vu Dutroux

ON Y AURAIT RETROUVÉ DES MENOTTES ET DES OSSEMENTS

« La dernière Heure » du mardi 4 novembre 1996 page 3

WANNE - Ici, à Wanne, un petit village de 150 âmes entre Trois Ponts et Stavelot, on regarde avec un certain effarement débarquer presses écrites et télévisée. « Même TF1 est venu », soupire quelqu'un, un peu lassé de toute cette agitation. Mais ce qu'on redoute le plus, c'est le possible débarquement de la Protection civile et des experts, de leurs camions et leurs pelles mécaniques. « Je ne voudrais pas être à la place de Roland », lâche encore quelqu'un. « Une maison qu'il vient tout juste de restaurer ! »...

En cause, les témoignages - tardifs - de Roland et d'un de ses voisins. Qui font état d'ossements, de photos pornographiques, de chaînes et de menottes qui auraient été retrouvés voici quelques années au numéro 39 de la rue d'Esaumont. Et surtout le portrait robot de l'ancien occupant de cette maison: un homme d'une trentaine d'années, portant moustache et favoris, « qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Marc Dutroux.

l'habite dans le village depuis quarante ans, alors vous pensez bien que je connais tout le monde », poursuit Marcel Mignon, fermier de son état et voisin du numéro 39. « Entre 1987 et 1990, j'ai vu à plusieurs reprises les locataires de cette maison. Deux hommes, l'un de corpulence moyenne et l'autre beaucoup plus costaud, très velu et qui conduisait une Volvo bleue,ils venaient ici une fois ou deux par semaine, surtout le soir, et ils n'ouvraient jamais les fenêtres,ils n'avaient même pas l'électricité. Puis ils ont quitté la maison et Roland l'a rachetée en 1992. Je l'ai aidé pour certains travaux de restauration et c'est là que j'ai vu les chaînes. »

Des ossements

Si Marcel et Roland n'ont pas parlé plus tôt, c'est parce qu'« on ne voulait pas d'ennuis » et parce que, à l'époque, «on n'aurait jamais imaginé qu'il puisse se produire des choses pareilles ». Leurs témoignages sont pourtant troublants. « Dans la cave se trouvaient deux chaînes scellées au mur, on a dû les Bisquer », reprend le fermier. « Il y avait aussi un placard fermé par une porte d'acier: on y a trouvé du pain sec et des boîtes de conserve.

Roland, lui, aurait encore fait d'autres découvertes à l'occasion de travaux de terrassement et de la construction d'un nouveau garage, mais il prétend avoir tout brûlé ou jeté: des photos compromettantes –

« Sur l'une d'elles, on voit le gros bonhomme complètement nu, le visage dissimulé » -,des menottes, des bracelets d'acier, un matelas et des serviettes tachés de sang et même des... ossements.

Autant d'indices qui, s'ils ont réellement existé, auraient été bien utiles aux enquêteurs. Et des témoignages qui, s'ils sont confortés par les investigations des forces de l'ordre, auraient eu tout à gagner a être déposés quelques années plus tôt.

Est-ce crédible?

« Ce n'est qu'en voyant le portrait de Dutroux à la télévision que j'ai compris combien l'affaire était grave », poursuit Marcel Mignon, qui a fait sa déposition à la gendarmerie de Vielsalm... voici trois semaines.

« Mais on remarque que les endroits où il a sévi sont aussi des maisons isolées, où personne ne venait jamais le déranger.

Les autres villageois, eux, ricanent et haussent les épaules, se demandant « comment on peut se souvenir après autant de temps ? D'autres grincent des dents, profitant de 'occasion pour rappeler qu' « il n'y a pas que Marc Dutroux », qu'il y a d'autres pédophiles dans la région « qui sont en liberté mais dont on se soucie peu. »

Jo.M

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