LE COMITÉ « P » A FAIT LE CATALOGUE DES ÉDIFIANTES LÉGÈRETÉS DE LA JUGE LIÉGEOISE(« La Dernière Heure » du jeudi 17 octobre 1996 page 2)
Doutrewe, juge de destruction !
Son seul bémol: les accusations d'amateurisme qui foudroient la magistrate ne s'appuient que sur des déclarations de policiers et de gendarmes, la police des polices n'ayant pu l'interroger - elle n'en a pas la compétence -pour lui permettre de se défendre. Dès le départ, ça dérape. C'est que Mme Doutrewe a prévu de prendre ses vacances en Italie puis d'aller visiter les châteaux de
Martine Doutrewe ne rien fait pour améliorer le climat, poursuit la police des polices forcée de constater que P.S. recherches ont été menées dans une sorte de flou artistique désastreux. Ainsi, le comité « P » relève que les enquêteurs n'ont pas tenu d'agenda ni de fiches de travail. Au point qu'il est impossible - aujourd'hui - de répondre à des points aussi éiémentaires que de savoir quand se sont tenues les réunions de travail.
Effrayant : d'autres questions aussi simples que celle de savoir quand a pour la première fois été évoquée la piste Dutroux n'obtiennent pas de réponse. A la question posée cinq fois, le comité « P » a obtenu...cinq réponses: Mme Doutrewe parle de « fin août 95 »; des enquêteurs de « fin juillet », « début août », « après la rentrée des vacances » et même «un certain temps après la rentrée des vacances » !
Le Bureau central de recherches vient en effet de retrouver une note du 17 août 95 consécutive à un coup de fil transmis ce jour-là au BCR par l'adjudant Lesage, de
Qui dit : « Hier, on a eu une réunion avec Doutrewe, lesage et Gilot Doutrewe n'est pas très chaude pour démarrer l'enquête Dutroux à partir de Liège. A en reparler demain. »
L'ex-juge Freddy Troch, président du comité « P », a eu ces mots terribles : «M"* Doutrewe devait partir une semaine en vacances. C'est peut-être pour ça qu'elle n'était pas très enthousiaste... »
A peine une par mois. « Quand on n'a pas la capacité de diriger une instruction, dira le président du comité « P », ça ouvre la porte à tous !es problèmes. Quand tout est bien coordonné, il n'y a pas beaucoup de dérapages. Il y a eu des gaffes. »
Quantité d'éléments essentiels d'enquête n'ont jamais été mis par écrit. La police des polices relève qu'elle n'a trouvé au dossier aucun P.-V. concernant Marc Dutroux alors que des recherches importantes ont bel et bien été menées sur le monstre de Sars-la-Buissiére de septembre 95 à fin janvier 96 !
La façon de procéder à Charleroi n'échappe pas à la critique. Ainsi, quand un juge se trouve le prétexte d'une affaire de vols pour perquisitionner à deux reprises chez Dutroux en décembre 1995 dans le but secret de retrouver Julie et Mélissa... » Comment s'étonner, dès lors, que le patron sur papier de l'enquête, le commissaire liégeois Lamoque, n'ait appris que le 16 juillet
Au-delà du cas Doutrewe, c'est même ce qui est désolant : tous ces dysfonctionnements avaient déjà été dénoncés il y a cinq ans par la commission d'enquête sur les tueries du Brabant. Pour rien. Pas pour Julie, Mélissa, An et Eefje, en tout cas.
Si Martine Doutrewe a eu la charge du dossier Julie et Mélissa, c'est simplement parce qu'elle était de garde le 24 juin 1995, jour de la disparition des fillettes. Mais le comité « P » lui reproche d'avoir accepté le dossier alors qu'elle partait le lendemain en vacances en Italie.
Il signale également que la juge liégeoise s'est absentée à de nombreuses reprises pour motif de congés, obligeant 5 autres magistrats à gérer le dossier. Enfin, il lui reproche également de n'avoir organisé que 15 réunions de coordinations avec les enquêteurs.
Chose étrange, le comité « P » blanchit totalement la gendarmerie. Or, dans son rapport de l'enquête sur l'enquête, le procureur général, Mme Thily, avait tiré d'autres conclusions. Elle avait ainsi estimé que la gendarmerie n'avait pas communiqué toutes les pièces au juge d'instruction...
Martine Doutrewe occupe la fonction de juge d'instruction depuis 1991. Auparavant, elle a occupé, durant 4 ans, le poste de juge de la jeunesse.
De 1980 à 1987, elle a travaillé comme avocate, dispensant également des cours à l'Université de Liège.
Au Palais de justice de Liège, nombreux sont ceux qui affirment qu'elle est une excellente juge d'instruction. Domiciliée à Tilf depuis deux ans, elle est mariée et maman de 3 enfants. Elle a connu un coup dur quand son époux, l'avocat Guy Wolf, a été inculpé dans une affaire fiscale. Celui-ci a cependant été libéré sous caution, une procédure assez rare en Belgique.
Dans son entourage, on considère que Martine Doutrewe est « une grande dame ». Elle est réputée pour son élégance et sa discrétion.
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