jeudi 25 septembre 2008

L’ANNÉE DES DISPARUES- - -Comment on identifie ( « Le Soir Illustré » du mercredi 11 septembre 1996 pages 40 et 41) un cadavre(


L’ANNÉE DES DISPARUES

 « Le Soir Illustré » du mercredi 11 septembre 1996 pages 40 et 41

 Incroyable, l'accélération des événements relatifs aux disparitions d'enfants attribuées à Marc Dutroux. Chronologie. En vert, les enlèvements, en bleu le dossier des voitures volées.

24JUIN 1995

Enlèvement à Grâce-Hollogne de Julie Lejeune et Mélissa Russo, toutes deux âgées de 8 ans. Les fillettes sont enfermées dans la cave de la maison de Marc Dutroux, à Marcinelle et y subissent divers sévices.

7 JUILLET 1995

La gendarmerie de Charleroi envoie à ses collègues de Grâce-Hollogne un rapport de 1993 sur Dutroux: "...il a aménagé, dans la cave de sa maison de Marchienne au-Pont, des cellules qui pourraient être destinées à retenir des enfants."

22 AOUT 1995

Enlèvement d'An Marchal (17 ans) et d' Eefje Lambrecks (19 ans), à Ostende. Elles sont enlevées par Michel Lelièvre et Marc Dutroux qui les emmènent à bord de leur voiture. La voiture tombe en panne sur l'autoroute. Dutroux et Lelièvre rentrent en stop à Sars la Buissière pour y chercher un autre véhicule. Ils récupèrent les deux filles droguées qu'ils emmènent d'abord à Marcinelle, où elles ont pu rencontrer Julie et Mélissa, puis, après quelques jours, à Sars la-Buissière ou à Jumet.

28 AOUT 1995

Après l'envoi d'un troisième rapport de gendarmerie au sujet des activités de Dutroux, les gendarmes organisent sa filature. Ils perquisitionnent plusieurs maisons de Dutroux

4 NOVEMBRE 1995

Marc Dutroux et Bernard Weinstein séquestrent trois jeunes qui leur ont volé un camion. L'un des trois, un certain Rochow, arrive à s'échapper et à prévenir la police. Dutroux élimine Weinstein qu'il soupçonne de l'avoir doublé. Il enterre son cadavre à Sars-la Buissière.

7 DECEMBRE 1995

Arrestation de Marc Dutroux pour vol avec violence dans l'affaire du camion

19 DÉCEMBRE 1995

Perquisition au domicile officiel de Marc Dutroux, à Marcinelle, dans le cadre du dossier du vol du camion. Au cours de cette perquisition, les enquêteurs entendent des voix d'enfants. Mais au dehors, des enfants sont en train de jouer dans le quartier et ils ne poussent pas plus avant leurs investigations

20 Mars 1996

Marc Dutroux est libéré pour raison humanitaire. De retour à sa maison de Marcinelle, il constate que son épouse ne s'est pas occupée d'alimenter Julie et Mélissa. L'une est déjà morte tandis que l'autre meurt dans ses bras. Il les enterre à Sars la Buissière.

29 MAI 1996

Enlèvement de Sabine Dardenne, 13 ans, non loin de Tournai. Sabine est emmenée à Marcinelle, dans la cellule de Julie et Mélissa.

9 AOUT 1996

Enlèvement de Laetitia Delhez,15 ans, à Bertrix. Elle est emmenée à Marcinelle, où elle rejoint Sabine Dardenne. Un témoin relève le numéro d'immatriculation d'une camionnette.

I2 AOUT 1996

La gendarmerie identifie la camionnette comme étant celle de Marc Dutroux.

13 AOUT 1996

L'Escadron Spécial d'Intervention opère tôt le matin dans six maisons de Dutroux. Marc Dutroux, Michelle Martin et Michel Lelièvre sont arrêtés. Le Parquet n'ébruite pas l'informa tion car on espère retrouver des enfants vivants.

5 AOUT 1996

Au cours d'un interrogatoire,Dutroux déclare soudain: « Bon, je vais vous donner deux gamines ». Sabine et Laetitia sont retrouvées vivantes et libérées de la maison de Marcinelle.

16 AOÛT 1996

Inculpation d'un homme d'affaires bruxellois, Michel Nihoul, suspecté d'appartenir à un réseau de pédophilie.

I7 AOUT 1996

Nouveaux aveux de Marc Dutroux. Amené à Sars-la Buissière, il indique l'endroit où il a enterré Julie et Mélissa. On retrouve aussi la dépouille de son complice Weinstein.

I8 AOUT 1996

Nouveaux aveux: Dutroux et Lelièvre reconnaissent avoir enlevé An et Eefje. Mais ils affirment ne pas savoir ce qu'elles sont devenues.

21 AOUT 1996

Arrivée en Belgique du spécialiste anglais de la recherche de corps, John Bennett. Les fouilles sont intensifiées. On retrouve des centaines de cassettes pornos dans les caves de Dutroux.

22 AOUT 1996

Funérailles de Julie et Mélissa, à Liège, en présence de dizaines de milliers de personnes. Arrestation de Diakostavrianos, accusé d'association de malfaiteurs.

23 AOUT 1996

Arrestation de Claude Thirault, relation d'affaires de Dutroux, soupçonné de pédophilie. En direct à la télé, le procureur du Roi à Neufchâteau, Michel Bourlet fait sensation en déclarant: Toutes les personnes sur les K7 seront poursuivies... si on me laisse faire!

24 AOUT 1996

Perquisition chez l'inspecteur principal Georges Zicot, à Charleroi, qui aurait couvert son informateur, Gérard Pinon (propriétaire du hangar où l'on a trouvé le camion volé en décembre 95).

25 AOUT 1996

Zicot est arrêté ainsi que Thierry Dehaan, expert en fraude à la Royale Belge et Gérard Pinon.

26 AOUT 1996

Arrestation de Pierre Rochow, l'un des trois séquestrés par Dutroux dans l'affaire du camion volé de 95.

Michelle Martin, qui avait toujours nié toute implication dans l'affaire, avoue sa participation à la séquestration de Julie et Mélissa.

Elle dit aussi que Marc Dutroux lui a affirmé qu'An et Eefje n'étaient plus en vie et qu'elles ont été enterrées par Weinstein à Jumet. Marc Dutroux est confronté à ces affirmations et emmené, pendant la nuit, à Jumet, pour indiquer l'endroit où il pense que sont enterrées les dépouilles des jeunes filles.

27 AOUT 1996

Début des fouilles de grande envergure à Jumet, dans la maison de Weinstein.

28 AOUT 1996

Une commission rogatoire part en Tchéquie, pour retrouver la trace éventuelle d'An et Eefje. Au même moment, on apprend que Dutroux s'est rendu plusieurs fois en Slovaquie, où les autorités le soupçonnent du meurtre d'une jeune femme.

3O AOUT 1996

La chambre du conseil confirme les mandats décernés à l'encontre de Zicot, Dehaan et Pinon. Rochow, en revanche, est libéré.

31 AOUT 1996

Retour de la commission rogatoire en Tchéquie avec une série de cassettes pornos.

2 SEPTEMBRE 1996

Le fils du procureur Demanet est inculpé d’escroquerie à l'assurance. Son assureur est l'une des personnes arrêtées en même temps que l'inspecteur Zicot.

Les fouilles reprennent à Jumet.

3 SEPTEMBRE 1996

Découverte à Jumet d'ossements humains. Ils sont rapidement identifiés comme étant les dépouilles d'An et d'Eefje.

4 SEPTEMBRE 1996

Le procureur général de Mons, Georges Demanet, demande au ministre de la Justice sa mise en congé pour deux mois "par souci de l'intérêt général et pour permettre de préserver, dans ce climat de suspicion généralisé, une impartialité et une indépendance absolue".

5 SEPTEMBRE 1996

Arrestation d'Anne Bouty, ex-compagne de Jean-Michel Nihoul, suspectée d’être impliquée dans le réseau pédophile de Dutroux.

Fouilles à Ixelles, dans la maison d'un pédophile, Roland Corvillain. On a vu Dutroux et Nihoul à cette adresse. Tout près de là, habitait Loubna, la petite Marocaine de 9 ans, disparue en 1992.

6 SEPTEMBRE 1996

Perquisition et fouilles à l'aide de pelles à Waterloo, dans la maison (inoccupée) de la maman de Michelle Martin.

7 SEPTEMBRE 1996

Enterrement d'An et Eefje à Hasselt.

 Jean-Marc Veszely.

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Comment on identifie un cadavre

 « Le Soir Illustré » du mercredi 11 septembre 1996 pages 40 et 41

 Fort de plus de 25 ans de métier, le capitaine commandant Étienne Brams (e.r.) garde des catastrophes de Zeebruge et du Heysel des images d'épouvante. "J'ai encore des cauchemars. Certains de mes collègues ont eu besoin d'une assistance psychologique bien des années après.

Ce qui se passe avec l'affaire Dutroux dépasse l'horreur. Je suis moi-même père et grand-père et il m'est très difficile de supporter une telle violence à l'encontre des enfants. Je suis de près les informations à la télévision et je sais que l'équipe de la gendarmerie fait un travail extrêmement pénible".

 Sans papiers, le visage méconnaissable, le corps très abîmé, dans un état de décomposition avancé voire squelettique... Autant dire que l'identification des quatre dépouilles exhumées dans les maisons de Sars-la Buissière et de Jumet s'annonçait difficile. Mais on dispose aujourd'hui de moyens suffisamment sophistiqués pour identifier les corps y compris à l'état de fragments osseux. Certaines parties du squelette humain peuvent déterminer le genre (les mâchoires, le menton plus arrondis chez la femme), l'âge (la longueur et le volume des os) de la victime.

Les examens périphériques comme la collecte des vêtements, des bijoux peuvent s'avérer insuffisants, explique le Dr J.-P. Bomblet, médecin légiste et professeur de médecine légale à l'UCL. On examine alors le corps lui-même: la couleur des cheveux, des yeux, les cicatrices, les interventions chirurgicales, la taille, le poids... Les empreintes digitales peuvent aussi aider à reconnaître la victime. Encore faut-il qu'elles soient enregistrées.

Ensuite, on procède à l'autopsie interne du cadavre susceptible de révéler des particularités de la victime (exemple: le port d'une prothèse cardiaque, d'un rein artificiel).

A cela s'ajoute une zone capitale pour l'identification: la dentition. L'examen dentaire suffit dans les trois quarts des cas à identifier une personne, confirme le Dr Bomblet. La dentition se révèle être un élément fiable pour autant que la victime ait eu un contrôle dentaire régulier. Les dents résistent longtemps à la putréfaction. Et pour éventuellement compléter les analyses, on demande à la famille de fournir des échantillons de leur sang pour permettre la comparaison de l'ADN. En un jour, cette comparaison donnera une identification incontestable, précise le Dr Bomblet.

Quelles que soient la ou les méthodes utilisées, l'identification repose sur un inlassable travail de comparaison. Cette mission de bénédictin peut être rapide ou durer des mois. Il s'agit de mettre en regard les éléments ante mortem et les indices post mortem.

 Dans les cas de Julie, Mélissa, An et Eefje, on disposait d'une large panoplie d'informations ante mortem.

En outre, les jeunes filles flamandes portaient des objets personnels - notamment un bracelet-montre au poignet d'Eefje - qui ont probablement facilité l'identification.

 L'autopsie sur des restes humains s'avère particulièrement laborieuse. Les os contiennent des matières organiques qui, au fil du temps, se désagrègent. En revanche, la présence de métaux lourds,subsistent plus longtemps. La strangulation, par exemple, n'est pas détectable sur les os. D'ailleurs, la date comme la cause de la mort des jeunes victimes restent relativement floues.

Corinne Le Brun.

 

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