mardi 26 août 2008

L’ancienne institutrice a laissé mourir Julie et Mélissa de faim et de soif.('CinéRevue'6 septembre1996 p21)



L’ancienne institutrice a laissé mourir Julie et Mélissa de faim et de soif.

Ciné Télé Revue du vendredi 6 septembre 1996 page 21

NOS RÉVÉLATIONS SUR LE COUPLE MONSTRUEUX

Elle préférait nourrir les chiens de Dutroux. « Ciné-Télé-Revue » a pu obtenir des lettres personnelles du pédophile assassin et de sa complice, qui confirment leur personnalité diabolique

Touchés dans notre chair.


Ce lundi matin, la Belgique a serré très fort la main de ses enfants sur le chemin de l'école.
Pour de nombreux parents, les baisers ont été plus appuyés, les embrassades, plus fortes.
Comme si on voulait que l'amour protège de toutes les blessures. Faudra-t-il vivre dans un climat de psychose permanente ?
Dans nos esprits, il y a désormais un Marc Dutroux au coin de chaque rue. Comment faire comprendre à ceux que nous aimons
que la menace est omniprésente ? Nos petites têtes blondes nous assurent qu'elles n'accompagneront jamais l'inconnu. Mais le danger est sournois.


L'horreur est toujours tapie dans l'ombre. Tourner la page sera impossible. Oublier ?

Comment le pourront Sabine Dardenne (12 ans) et Laetitia Delhez (14), miraculées de la terreur ?
Comment, à l'école communale de Crotteux, à Grâce-Hollogne, qui sera rebaptisée « Ecole Julie et Melissa », deux enfants ne manqueront jamais plus à l'appel ?

Le courage des familles nous commande de nous battre pour dénoncer la conspiration de la folie. Nous le ferons. Cette semaine, nous publions des documents qui démontrent comment des êtres machiavéliques finissent par tromper leur monde.

Et comment les pourris de notre société ferment les yeux sur les pires méfaits.
Oui, familles déchirées : si vous voulez trouver dans notre combat la force de croire encore à un avenir meilleur, alors nous serons cette main tendue.

Marc DERIEZ

Légende des photos :

Nos documents : trois lettres écrites par Michelle (et non Michèle comme on l'écrit dans la presse) Martin et Marc Dutroux.

La première est datée du 13 janvier 1987: c'est une réponse de l'institutrice au juge d'instruction après que la police eut saisi des lettres chez sa mère, lettres contenant des aveux.
La deuxième est datée de février 1988: Michelle Martin se dit « stupéfaite et bouleversée d'être accusée ».
Enfin, la troisième est rédigée (à la machine à écrire) par Marc Dutroux lui-même, en date du 26 septembre 1988, à l'intention du juge Born.

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Elle a d'abord nié les évidences et expliqué qu'elle n'avait rien à voir avec les crimes perpétrés par son mari, mais l'enquête a établi sa participation aux travaux préparatoires de Marc Dutroux, lorsqu'il oeuvrait à la construction des « cachots » destinés à accueillir ses victimes. De même, elle a effectué des repérages pour des enlèvements d'enfants, et porte une responsabilité directe dans la mort de Julie et de Melissa : depuis quelques jours, Michelle Martin se retrouve en première ligne face aux enquêteurs de Neufchâteau. Divers éléments factuels ont rapidement fait apparaître l'invraisemblance et l'incohérence de ces dénégations. Les enquêteurs ont donc recommencé, en début de semaine, à la « travailler ». Avec des résultats à la hauteur de leur attente, mais en restant prudents : la personnalité fragile de l'inculpée et son état mental (« à la limite de la démence », nous confie une source proche de l'enquête) impose aux policiers et au juge d'avancer lentement « Si on la brusque, le fil risque de casser. Or, elle est sans doute, et pour cause, la personne qui connaît le mieux les actes de son mari et de ses complices. Elle peut donc nous apporter des éléments essentiels pour résoudre cette affaire et, peut-être, nous aider à aller très loin. Le tout est une question de temps.

En quelques phrases, Michelle est passée du rôle peu glorieux, mais, somme toute, assez confortable, de femme soumise et effacée, ignorant tout, ou presque, des coupables activités de son mari, à celui d'une complice active, qui, de plus, porte directement la responsabilité de la mort de Julie et de Mélissa. On sait désormais que c'est elle (et non pas Michel Lelièvre) que Dutroux avait chargée de nourrir les deux malheureuses fillettes durant son enfermement, de décembre 1995 à mars 1996.

« Je ne l'ai pas fait », a-t-elle avoué, il y a quelques jours à des enquêteurs atterrés, « parce que j'avais peur d'entrer dans la cave... » Peur ? Mais de quoi ? Sur ce chapitre, Michelle Martin refuse encore de s'expliquer et ne balbutie que des mots vagues et vides de sens, laissant entendre qu'elle aurait craint de découvrir l'état de délabrement psychique et physique des deux petites prisonnières. Piètre système de défense qui ne sert, en définitive, qu'à « l'enfoncer » un peu plus : si Michelle Martin savait et connaissait l'horreur de la situation des deux jeunes séquestrées, son attitude de « non-intervention » est au moins aussi abjecte qu'une complicité active. Et, en tout état de cause, cet argument témoigne de sa totale absence de sentiments humains.

D'autant que, étant donné la personnalité plus que trouble de leur a cliente », certains enquêteurs en sont à se demander si la réalité n'est pas encore plus sinistre.
Martin aurait fini par être jalouse des relations que son mari entretenait avec les fillettes », nous a dit l'un d'eux. Son état mental la rendant, parfois, presque incapable de discerner les réalités et d'avoir un rapport normal au monde qui l'entoure ; craignant, de surcroît, son époux, c'est sur les deux victimes qu'elle aurait reporté ce sentiment. Et quand elles lui ont été confiées, elle ne s'en est pas occupée. Elle n'a rien tenté, directement, contre elles, toujours par crainte de Dutroux, mais elle s'est contentée de fermer les yeux, et a d'oublier » les petites en les condamnant ainsi à la pire des morts : la soif et la faim, dans une cave de quelques mètres carrés, avec la certitude que leurs parents les avaient abandonnées. Bref, la dégradation physique et la souffrance. Et le désespoir le plus absolu, avec, comme seule issue, tout au bout, la mort. Pour une fois, celle-ci a dû être une libération...

Détail horrible, rapporté par des voisins : Michelle Martin, à cette époque, se serait rendue régulièrement à la maison de Marcinelle pour y nourrir des chiens, passant ainsi à quelques mètres de Julie et de Melissa, livrées, par sa lâcheté ou son calcul, au pire des calvaires.


Cette version serait, d'ailleurs, corroborée par les témoignages d'autres voisins, ceux de sa mère, à Waterloo (durant la détention de son époux, Michelle Martin vivait, une grande partie du temps, avec la vieille dame) : « Elle retournait régulièrement à Charleroi pour s'occuper des chiens », affirment aujourd'hui ceux qui l'ont côtoyée depuis son enfance et qui ont, dans l'ensemble, plutôt gardé un bon souvenir de celle qu'ils ont connue comme une gamine effacée mais « pas méchante N. C'est que rien, en effet, ne prédisposait cette petite fille, gentille et attachante, quoique très renfermée depuis la mort de son père, à devenir ta complice du plus horrible des crimes.

Elle rôdait à Grâce-HoIIogne


-Autre certitude acquise ces derniers jours par les enquêteurs de Neufchâteau : Michelle Martin servait ainsi, semble-t-il, que Michel Nihoul) de a rabatteur » à la bande. Plusieurs enfants de Grâce-Hollogne, où avaient été enlevées Julie et Melissa, se souviennent en effet de l'avoir vue rôder dans leur quartier dans les jours qui précédèrent la disparition des deux fillettes.

D'autres témoignages établissent encore que Michelle Martin n'hésitait pas à mettre la main à la pâte lors des sinistres travaux de terrassement et de maçonnerie de son mari, qui préparait les prisons de ses futures victimes : on l'a vue pousser des brouettes de terre et de ciment, porter des briques, passer des outils. Bref : un parfait petit apprenti maçon. Pouvait-elle vraiment ignorer la finalité réelle de ces chantiers?
Cette complicité totale dans le crime et l'abjection n'est pas franchement nouvelle pour Michelle Martin.
Cela fait belle lurette qu'elle est, pour le meilleur et surtout pour le pire, la fidèle compagne de son mari.


En 1985 et 1986, déjà, elle prêtait main forte à celui qui n'était alors que son concubin, lorsqu'il enlevait et violait des enfants et des jeunes filles : le 14 décembre 1985, lorsque A.D. est enlevée et violée, Michelle Martin est présente dans la camionnette Peugeot dans la quelle se déroulent les faits. Idem quatre jours plus tard, le 18 décembre, avec la petite E.G. Circonstance aggravante : elle ne se contente pas d'assister aux viols commis par son mari et un complice de celui-ci, mais, de temps à autre, photographie et filme ces scènes d'horreur.

Incapable de contrôler ses actes


Comment expliquer cette conduite, qui plus est de la part d'une institutrice ? La semaine dernière, nous publiions, en exclusivité, des extraits du rapport psychiatrique de Michelle Martin, établi en mai 1986 par le Dr
Schittecatte. Celui-ci laisse peu de doute sur l'état mental de l'intéressée : elle entend des voix qui lui dictent sa conduite, elle est soumise à des forces surnaturelles, etc. En d'autres termes, « elle vit dans un monde fantasmatique et délirant » et est totalement soumise à Dutroux.

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Nous pouvons, aujourd'hui, à l'aide de nouveaux documents inédits, compléter ces informations : le 4 février 1987, le Dr Schittecatte concluait que « Mme Martin est dans un état grave de déséquilibre mental la rendant incapable du contrôle de ses actes. » Le professeur Dumont, tout à la fois neuro-psychiatre et criminologue, confirmait partiellement, dans un rapport en date du 3 novembre 1987, les conclusions de son confrère, en tout cas quant à l'importance de l'ascendant exercé par Marc Dutroux sur sa compagne, et soulignait chez la jeune femme, « une dépendance et une influençabilité, voire une idéalisation de la figure masculine, qui rendent plausible la version d'une emprise aliénante exercée dans son lien amoureux à son concubin...

Une dépendance qui explique, du reste, la longue correspondance amoureuse entretenue par Michelle Martin avec Marc Dutroux, lors de la détention de ce dernier. Mieux, à l'époque, Michelle Martin, après des aveux dans lesquels elle chargeait Dutroux, revenait sur sa déposition et prétendait que ses aveux lui avaient été extorqués par le chantage (on la menaçait de placer son fils dans un orphelinat).

Le 6 janvier 1987, une perquisition effectuée au domicile de la mère de Michelle Martin permettait à la police de saisir des dizaines de lettres que la jeune femme lui avait écrites pendant sa détention. Or, ces lettres confirmaient ses aveux. Prise entre deux feux sa rétractation et la confirmation de ses aveux dans les lettres à sa mère , Michelle Martin se lançait, dans une lettre envoyée le 13 janvier 1987 au juge d'instruction en charge du dossier, dans une explication des plus alambiquées. Au sujet de phrases établissant le fait qu'elle « accorde son pardon à Marc Dutroux » ou « oublie les mauvais moments vécus à ses côtés », la jeune femme écrit : «


Qui peut se vanter de ne pas connaître de désagréments au sein d'un ménage ? Etant donné que Marc D, entretenait des relations intimes avec d'autres personnes, ce dont j'étais au courant, je souffrais un peu... Lorsque je parle, dans mes lettres, de lui pardonner, c'est bien de ses infidélités dont il s'agit...

Elle a indiqué la cache macabre de Jumet


Précisons-le, si Michelle Martin, après avoir « chargé Dutroux, se rétracte, son concubin la couvre de manière permanente... tout en se servant d'elle pour expliquer ses propres aveux ainsi, dans une lettre envoyée le 26 septembre 1988 à un magistrat, Dutroux écrit que les enquêteurs lui auraient fait croire que seuls des aveux circonstanciés permettraient d'établir la responsabilité de Michelle Martin dans les faits négligeable » de Michelle Martin dans les faits reprochés au couple : Je me suis cru dans l'obligation de prendre le rôle de complice de van Peteghem (son co-inculpé) pour permettre à mon amie de retrouver sa liberté, avec l'espoir de lui voir reprendre ses esprits après le véritable lavage de cerveau... » Et Dutroux passe aux aeux pour aider Martin. La boucle est bouclée...

Un autre document prouve avec quelle légèreté sont traités, dans ce pays, les cas de pédophilie et d'abus sexuels de mineurs : placée sous mandat d'arrêt le 3 fé vrier 1986, Michel le Martin était déjà en liberté le 28 avril de la même, année, après moins de trois mois de préventive. Pire : poursuivie et inculpée pour complicité dates plusieurs viols, reconnue à peu près irresponsable par les expertises psychiatriques, elle avait pu, après sa libération (niais avant sa condamnation),, exercer plusieurs intérims d'institutrice... Qui dit mieux ?

Voilà donc la femme avec laquelle les enquêteurs de Neufchâteau et le juge Connerotte doivent «travailler ».
Ils attendent encore beaucoup de sa collaboration. D'abord, elle est forcément au courant de pas mal d'éléments quant au fonctionnement même du réseau et peut donc aider de manière décisive à la manifestation de la vérité. Ensuite, ses aveux peuvent permettre de piéger ses co-inculpés : le fait que tous les inculpés (à l'exception, semble-t-il, de Jean-Michel Nihoul) soient en aveux, au moins partiels, offre en effet la possibilité de les utiliser les uns contre les autres. C'est par cette méthode que les gendarmes en sont venus, la semaine dernière, à focaliser leurs recherches sur Jumet Michelle Martin a commencé par leur avouer qu'An et Eefje avaient d'abord été détenues à Marcinelle (où elles ont peut-être, brièvement, côtoyé Julie et Mélissa), mais « qu'il s'était passé quelque chose... » Et qu'elles avaient été « refilées » à Weinstein. D'après Michelle Martin, Dutroux lui aurait alors dit que les deux jeunes filles avaient été éliminées par le truand français. Confronté à cette version des faits, Dutroux avait emmené les enquêteurs à Jumet, pour leur désigner quatre endroits où « se trouveraient sans doute des choses qui les intéresseraient »... Mais l'inculpé restait assez vague, attentif à construire son système de défense : « N'attendez pas de moi que je vous désigne des endroits précis. Comment le pourrais-je ? Je n'ai pas participé à ces faits-là... »

Les révélations de Michelle Martin devraient s'avérer décisives pour la suite de l'enquête. Encore faut-il faire le tri. Michelle Martin, elle, a tout le loisir, dans sa cellule de la prison de Namur, de méditer sur cette petite phrase qu'elle écrivait en janvier 1987: « Le mal que l'on fait autour de soi nous revient toujours...

Claude MONIQUET


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La plupart des propos que j'ai pu écrire (il serait plus facile pour moi de les avoir sous les yeux pour mieux les expliquer) sont d'une part influencés par mes états d'âme de ces très pénibles moments que j'ai endurés, jusqu'à en subir une fausse couche ! » (Michelle Martin)
« En 2 mots, ma mère, veuve depuis mes 6 ans, s'est très fort raccrochée à moi, au point de refuser que je la quitte un jour.
C'est donc bien malgré moi que je lui ai fait beaucoup de peine, lorsque je m'éloignais d'elle et cherchais à m'assumer.
Pourtant, j'en suis toujours culpabilisée... De plus, je pense que "le mal" que l'on fait autour de soi nous revient toujours. »(Michelle Martin) connaît le mieux les actes de son mari et de ses complices. Elle peut donc nous apporter des éléments essentiels pour résoudre cette affaire et, peut-être, nous aider à aller très loin. Le tout est une question de temps»
En quelques phrases, Michelle est passée du rôle peu glorieux, mais, somme toute, assez confortable, de femme soumise et effacée, ignorant tout, ou presque, des coupables activités de son mari, à celui d'une complice active, qui, de plus, porte directement la responsabilité de la mort de Julie et de Melissa. On sait désormais que c'est elle (et non pas Michel lelièvre) que Dutroux avait chargée de nourrir les deux malheureuses fillettes durant son enfermement, de décembre 1995 à mars 1996. a Je ne l'ai pas fait », a-t-elle avoué, il y a quelques jours à des enquêteurs atterrés, n parce que j'avais peur d'entrer dans la cave... »
Peur ? Mais de quoi ? Sur ce chapitre, Michelle Martin refuse encore de s'expliquer et ne balbutie que des mots vagues et vides de sens, laissant entendre qu'elle aurait craint de découvrir l'état de délabrement psychique et physique des deux petites prisonnières. Piètre système de défense qui ne sert, en définitive, qu'à a l'enfoncer » un peu plus : si Michelle Martin savait et connaissait l'horreur de la situation des deux jeunes


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