Quelle solution pour les désaxer('DH'lundi 26 août 1996 pg4)
Quelle solution pour les désaxer ?
Pas de frontière au tourisme du sexe
« La Dernière Heure » du lundi 26 août 1996 page 4
BRUXELLES - Des centaines d'organisations de défense des enfants et d'organismes officiels ouvriront mardi à Stockholm le premier congrès mondial sur l'exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales, avec la ferme intention de dénoncer haut et fort cette industrie de la « chair humaine ».
Un sujet on ne peut plus brûlant au regard de ce qui se passe dans notre pays. Pourtant, les suites de l'affaire Julie et Mélissa ne doivent pas faire oublier que, dans le monde, ce sont des centaines de milliers d'âmes innocentes qui sont violées chaque jour pour assouvir les besoins de détraqués.
Lorsque l'on évoque le commerce à des fins sexuelles des enfants, on pense bien entendu immédiatement à certains pays d'Asie, comme la Thaïlande, ou encore, depuis peu, aux pays de l'Est.
Des milliers de fillettes
Pourtant, l'Amérique latine est également de plus en plus touchée par ce fléau. Des dizaines de milliers de fillettes se prostituent ainsi au Brésil et certaines sont parfois soumises à l'esclavage, au trafic, à la vente aux enchères ou même liquidées, notamment dans la région amazonienne où les nombreuses mines d'or et autres métaux précieux attirent des hordes d'hommes seuls.
A Cuiu-Cuiu, une mine du Parà, il n’existe pas moins de 400 bordels, dont la plupart sont fréquentés par des gamines de 11 à 15 ans. Dans les 32 boîtes de nuit locales, 25 adolescentes de 15 à 18 ans étaient maintenues en régime d'esclavage...
La misère et la violence domestique sont les principales causes de la prostitution enfantine au Brésil, où l'on estime à 500.000 le nombre de fillettes prostituées. Sur le littoral nord-est du Brésil, le tourisme sexuel est également en pleine expansion : de nombreux pédophiles ne vont plus à Bangkok en raison des taux élevés de personnes contaminées par le sida et choisissent maintenant le Brésil.
Au Kenya, des enfants de 11 ans
L'Afrique n'est pas épargnée non plus par le phénomène. Des enfants se prostituent au Kenya, dont certains n'ont pas 11 ans. Dans les stations balnéaires kenyanes sur la côte de l'océan Indien, la prostitution des enfants fait partie intégrante du tourisme.
Aucun pays, aucune institution n'est donc épargnée par la pédophilie. Même l'Église catholique irlandaise voit son autorité morale minée par une cinquantaine d'affaires dans lesquelles des membres du clergé ont commis des abus sexuels sur des enfants. Des agissements qui suscitent à chaque fois l'écoeurement.
Mais, désormais, l'indignation seule ne suffit pas : le congrès de Stockholm va adopter un plan d'action mondial, où les États s'engageront à lutter contre le marché du sexe, à renforcer l'arsenal législatif et à aider les enfants concernés. Il était temps.
F. S.
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Peines incompressibles pour crimes exceptionnels
Louis Michel prend clairement position
« La Dernière Heure » du lundi 26 août 1996 page 4
BRUXELLES - L'arrestation de l'ogre de Sars-la-Buissière et de ses sbires suscite beaucoup d'interrogations et repose la question des peines de sûreté pour les crimes crapuleux.
Le parti libéral ne tergiverse pas et a déposé une proposition de loi en faveur de l'abolition de la peine de mort, votée récemment, et son remplacement par des peines incompressibles.
Louis Michel, président du PRL, explique quel est l'esprit de cette proposition de loi
- louis Michel : « Nous posons la seule vraie et véritable question du faux débat sur l'abolition de la peine capitale : que prévoir à sa place pour maintenir une véritable hiérarchie des peines, afin de sanctionner avec une particulière sévérité les faits les plus graves qui traumatisent l'opinion publique et offensent la mémoire des victimes ?
Pour nous, libéraux, l'abolition de la peine de mort doit s'accompagner de la mise en place de peines de substitution suffisamment sévères pour marquer la différence avec les autres infractions, qualifiées de crimes par la loi, et punies d'autres peines criminelles que la mort A des crimes exceptionnels convient un châtiment exceptionnel. »
« La Dernière Heure » du lundi 26 août 1996 page 4
BRUXELLES - Des centaines d'organisations de défense des enfants et d'organismes officiels ouvriront mardi à Stockholm le premier congrès mondial sur l'exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales, avec la ferme intention de dénoncer haut et fort cette industrie de la « chair humaine ».
Un sujet on ne peut plus brûlant au regard de ce qui se passe dans notre pays. Pourtant, les suites de l'affaire Julie et Mélissa ne doivent pas faire oublier que, dans le monde, ce sont des centaines de milliers d'âmes innocentes qui sont violées chaque jour pour assouvir les besoins de détraqués.
Lorsque l'on évoque le commerce à des fins sexuelles des enfants, on pense bien entendu immédiatement à certains pays d'Asie, comme la Thaïlande, ou encore, depuis peu, aux pays de l'Est.
Des milliers de fillettes
Pourtant, l'Amérique latine est également de plus en plus touchée par ce fléau. Des dizaines de milliers de fillettes se prostituent ainsi au Brésil et certaines sont parfois soumises à l'esclavage, au trafic, à la vente aux enchères ou même liquidées, notamment dans la région amazonienne où les nombreuses mines d'or et autres métaux précieux attirent des hordes d'hommes seuls.
A Cuiu-Cuiu, une mine du Parà, il n’existe pas moins de 400 bordels, dont la plupart sont fréquentés par des gamines de 11 à 15 ans. Dans les 32 boîtes de nuit locales, 25 adolescentes de 15 à 18 ans étaient maintenues en régime d'esclavage...
La misère et la violence domestique sont les principales causes de la prostitution enfantine au Brésil, où l'on estime à 500.000 le nombre de fillettes prostituées. Sur le littoral nord-est du Brésil, le tourisme sexuel est également en pleine expansion : de nombreux pédophiles ne vont plus à Bangkok en raison des taux élevés de personnes contaminées par le sida et choisissent maintenant le Brésil.
Au Kenya, des enfants de 11 ans
L'Afrique n'est pas épargnée non plus par le phénomène. Des enfants se prostituent au Kenya, dont certains n'ont pas 11 ans. Dans les stations balnéaires kenyanes sur la côte de l'océan Indien, la prostitution des enfants fait partie intégrante du tourisme.
Aucun pays, aucune institution n'est donc épargnée par la pédophilie. Même l'Église catholique irlandaise voit son autorité morale minée par une cinquantaine d'affaires dans lesquelles des membres du clergé ont commis des abus sexuels sur des enfants. Des agissements qui suscitent à chaque fois l'écoeurement.
Mais, désormais, l'indignation seule ne suffit pas : le congrès de Stockholm va adopter un plan d'action mondial, où les États s'engageront à lutter contre le marché du sexe, à renforcer l'arsenal législatif et à aider les enfants concernés. Il était temps.
F. S.
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Peines incompressibles pour crimes exceptionnels
Louis Michel prend clairement position
« La Dernière Heure » du lundi 26 août 1996 page 4
BRUXELLES - L'arrestation de l'ogre de Sars-la-Buissière et de ses sbires suscite beaucoup d'interrogations et repose la question des peines de sûreté pour les crimes crapuleux.
Le parti libéral ne tergiverse pas et a déposé une proposition de loi en faveur de l'abolition de la peine de mort, votée récemment, et son remplacement par des peines incompressibles.
Louis Michel, président du PRL, explique quel est l'esprit de cette proposition de loi
- louis Michel : « Nous posons la seule vraie et véritable question du faux débat sur l'abolition de la peine capitale : que prévoir à sa place pour maintenir une véritable hiérarchie des peines, afin de sanctionner avec une particulière sévérité les faits les plus graves qui traumatisent l'opinion publique et offensent la mémoire des victimes ?
Pour nous, libéraux, l'abolition de la peine de mort doit s'accompagner de la mise en place de peines de substitution suffisamment sévères pour marquer la différence avec les autres infractions, qualifiées de crimes par la loi, et punies d'autres peines criminelles que la mort A des crimes exceptionnels convient un châtiment exceptionnel. »
Les peines
- Que proposez-vous concrètement?
- L. Michel : « A la peine de mort,nous substituons la peine de réclusion criminelle extraordinaire pour les infractions de droit commun, et la détention perpétuelle extraordinaire pour les infractions présentant un caractère politique. Notre proposition permet également à la cour d'assises d'assortir ces peines d'une période de sûreté avant l'échéance de laquelle aucune libération conditionnelle ne pourra intervenir. La durée de cette période est variable dans notre proposition entre 14 et 20 ans pour les délinquants primaires; entre 20 et 25 ans pour les récidivistes et perpétuelle en cas de meurtre ou d'assassinat d'enfant de moins de 16 ans.
En ce qui concerne la libération conditionnelle, nous demandons que cette mesure soit du ressort non plus du ministère de la Justice, mais d'un tribunal d'application des peines.
Dans le débat sur la peine de mort, le PRL avait demandé de lier la suppression de cette sanction à la question des peines incompressibles ou de la libération conditionnelle, puisque l'un va avec l'autre,. Nous estimions que cela ne pouvait être traité séparément, comme le gouvernement l'a imposé.
Le PS, et cela doit être dit car il est trop facile après coup de faire de la récupération, refuse qu'on change quoi que ce soit à la politique d'exécution des peines. Pour ce parti, les peines de sûreté ne peuvent en aucun cas constituer une réponse appropriée à la délinquance, même grave.
J'attends de savoir s'ils n'ont pas changé d'avis. Le débat est d'une gravité tellement exceptionnelle qu'on se doit de privilégier de manière absolue la sécurité publique sur toute autre conception, dont la naïveté n'a d'égale qu'un engagement philosophique inopportun, sinon coupable.
- Que rétorquez-vous à ceux qui disent que le maintien en prison des criminels à qui on n'offre pas d'espérance d'en sortir risque de les conduire à une violence désespérée ?
- L. Michel : « J' réponds par ces quelques mots e Jean Gol: ne peut-on considérer que ceux qui ont, de sang-froid ou sous l'emprise de quelque aberration mentale, tué des enfants, ou une vieille dame pour lui voler ses maigres économies, ou des gendarmes pour s'évader, sont déjà des bêtes sauvages dont il importe d'abord que la société se protège ?
Des propos auxquels j'adhère totalement.
Interview réalisée par Donatienne Stévigny
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Un policier belge à Prague :L’enfer tchèque de la prostitution
« La Dernière Heure » du lundi 26 août 1996 page 4
PRAGUE - Un policier belge sera, ce lundi, à Prague, capitale de la Tchéquie, pour y rencontrer ses homologues tchèques, dans le cadre de l'enquête sur la disparition d'An et Eefje.
« Un travail d'information et de routine », commente-t-on sur place, mais qui n'entend rien laisser au hasard.
Avant Prague, l'enquêteur belge s'était déjà rendu à Bratislava, capitale de la Slovaquie. Il est vrai qu'à Prague s'est développée une incroyable industrie du sexe. De hauts lieux de la débauche comme Hambourg ou Amsterdam pourraient s'en montrer jaloux. Ainsi, une des plus curieuses institutions que l'on trouve ici s'intitule le safari photo.
Le plus célèbre de ces safaris s'appelle Kristin salon : pour un prix d'entrée tournant autour des 1.000 couronnes (plus de 1.000 francs belges), les photographes amateurs peuvent saisir dans toutes les positions des mannequins peu farouches, prêts, moyennant éventuel supplément, à prendre les poses les plus curieuses.
Du côté des sex-shops, plusieurs établissements, situés en plein centre, proposent à des prix d'environ 20 % moins chers qu'en Belgique, la même collection d'engins et de publications plus ou moins bizarres, la plupart du temps en provenance d'Allemagne et des Pays-Bas.
Comme nous faisons savoir que nous nous intéressons à des publications contenant de très jeunes modèles, le patron fait comprendre très sérieusement qu'il ne faut pas insister...
Pas de problème non plus pour ce qui est des peep-shows. Toujours dans le centre, ils fonctionnent selon le mode assez classique de la petite cabine dans laquelle on introduit des pièces de vingt couronnes pour environ une minute de spectacle. Quelques différences avec la Belgique, toutefois: premièrement, la cabine est percée d'un orifice qui permet de passer le bras et la fille vous fait comprendre que, moyennant un supplément de 25 couronnes, on peut toucher sa poitrine.
Enfin, ici,la danseuse propose beaucoup plus clairement au candidat de monter pour 2.000 couronnes.
Clubs
Les clubs ne sont pas bien différents, par contre, des établissements occidentaux classiques : on rentre, on se fait arnaquer et on se voit proposer, pour 2.000 à 5.000 couronnes, des filles généralement plutôt jolies. Au Golden tvienties, elles proviennent toutes de Tchéquie, de Russie ou d'Ukraine.
Enfin, sur le trottoir, dans la fameuse rue Perlova, les filles se louent au touriste, de même que sur la place Venceslas, pourtant aussi animée vers minuit que la place de Brouckere à midi.
Dans la rue Perlova, Sudana, 29 ans, Pragoise d'origine, nous explique: «Je demande 1.500 couronnes pour une heure. Attention : toujours avec préservatif. Pour ce prix là, j'amène mon client chez moi à une dizaine de minutes en voiture d'ici et je le ramène. Je suis tout à fait indépendante, comme la plupart des filles qui travaillent dans ce secteur. Certaines bossent pour des souteneurs, mais ce sont surtout celles qui viennent de Russie ou d'Ukraine. Elles ne font généralement que passer une semaine ou deux.
A-t-elle entendu parler de filles en provenance de Belgique ? « Jamais ! Je me souviens bien d'une
Italienne. Mais pour le reste, je n'ai jamais vu que des Tchèques, des Russes, des Ukrainiennes et parfois des Bulgares. »
Ph. B.
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Responsabilité de l’état Belge
Magnifique initiative de la commune de Braine l’Alleud
« La Dernière Heure » du lundi 26 août 1996 page 4
BRAINE-l'ALLEUD - La commune de Braine•l'Alleud va assigner l'État belge en responsabilité pour défaut de prévoyance et de précaution à la suite du décès de Julie et Mélissa.
Le bourgmestre Emmanuel Hendrickx l'a annoncé la semaine dernière (DH du 21 août). Le point sera discuté ce lundi soir en séance publique du conseil communal et l'opposition PSC a déjà manifesté sa réprobation ce dimanche, «choquée et attristée de l'initiative ».
Emmanuel Hendrickx est bourgmestre PRL de la commune la plus peuplée du Brabant wallon mais aussi président du conseil provincial et avocat : « Les parents des deux gamines ont déjà lancé une telle action et elle n'a rien donné. Nous n'aurons peut-être rien nous non plus, mais il faut essayer de susciter un changement. Notre plainte ne sera peut-être même pas recevable, puisque nous n'avons rien à gagner là-dedans. »
La commune de Braine-l'Alleud estime que « la tranquillité et la sécurité des citoyens ont été bafouées par manque de précaution ». Le bourgmestre part du principe que « tout citoyen est responsable de la faute la plus légère » et « qu'une erreur peut être assimilée a une faute quand il y a défaut de précaution ».
Le bourgmestre veut aussi inciter les autres communes de Wallonie à suivre sa démarche. Le PSC, minoritaire au conseil communal, se dit « choqué de la récupération politicienne de ce drame ».
Il estime que « cette macabre pitrerie n'a que très peu de chances d'aboutir ». Il conclut : « N'y a-t-il pas mieux à faire de ces jours partagés d'indignation, de révolte et d'immense tristesse ?
Dans la dignité et avec décence. S'il vous plaît, un peu de retenue et de modestie. » Suite du débat ce lundi soir, en séance publique du conseil communal de Braine-l'Alleud (19h30).
L. Sc.
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Les familles ne sont pas d’accord
« La Dernière Heure » du lundi 26 août 1996 page 4
LIÈGE - Ce week-end, les familles de Julie et de Mélissa ont rappelé qu'elles n'avaient rien à voir avec les multiples initiatives actuellement menées et dans lesquelles apparaissent les noms de leurs deux filles.
Parmi ces initiatives, rappelons notamment celle de l'association liégeoise Marc et Corine, qui a lancé une campagne de signatures exigeant l'incompressibilité des peines pour les crimes commis envers les enfants. Ces pétitions ont déjà recueilli des centaines de milliers de signatures et on en attend jusqu'à un million.
La campagne a, pour mémoire, été lancée avant que les corps des deux jeunes filles de Grâce-Hollogne ne soient retrouvées, le week-end passé.
Les responsables de l'asbl Marc et Corine confirment, bien entendu, qu'elle n'a pas été lancée en concertation avec les deux familles concernées.
Oui, le combat va continuer !
Les familles de Julie et de Mélissa se dissocient également d'autres initiatives du genre manifestation spectacle non réfléchie, telle celle qui a été mise sur pied au début du week-end à Verviers, où l'on a vu des personnes s'arracher des photos des petites filles comme s'il s'agissait de tickets gratuits pour un concert rock.
Enfin, les Russo-Lejeune signalent qu'ils n'ont donné aucune autorisation pour des collectes d'argent.
Pour les familles, le seul compte bancaire sur lequel des dons peuvent être versés est le 240-0285928-73.
Elles expliquent encore que, pour elles, « le combat continue »...
Elles en feront connaître la portée en temps utile et demandent, en attendant, que le public qui les réconforte par son soutien – mais les assaille de coups de fil et de lettres - leur autorise quelques jours de repos, au calme.
Ed. F.
- Que proposez-vous concrètement?
- L. Michel : « A la peine de mort,nous substituons la peine de réclusion criminelle extraordinaire pour les infractions de droit commun, et la détention perpétuelle extraordinaire pour les infractions présentant un caractère politique. Notre proposition permet également à la cour d'assises d'assortir ces peines d'une période de sûreté avant l'échéance de laquelle aucune libération conditionnelle ne pourra intervenir. La durée de cette période est variable dans notre proposition entre 14 et 20 ans pour les délinquants primaires; entre 20 et 25 ans pour les récidivistes et perpétuelle en cas de meurtre ou d'assassinat d'enfant de moins de 16 ans.
En ce qui concerne la libération conditionnelle, nous demandons que cette mesure soit du ressort non plus du ministère de la Justice, mais d'un tribunal d'application des peines.
Dans le débat sur la peine de mort, le PRL avait demandé de lier la suppression de cette sanction à la question des peines incompressibles ou de la libération conditionnelle, puisque l'un va avec l'autre,. Nous estimions que cela ne pouvait être traité séparément, comme le gouvernement l'a imposé.
Le PS, et cela doit être dit car il est trop facile après coup de faire de la récupération, refuse qu'on change quoi que ce soit à la politique d'exécution des peines. Pour ce parti, les peines de sûreté ne peuvent en aucun cas constituer une réponse appropriée à la délinquance, même grave.
J'attends de savoir s'ils n'ont pas changé d'avis. Le débat est d'une gravité tellement exceptionnelle qu'on se doit de privilégier de manière absolue la sécurité publique sur toute autre conception, dont la naïveté n'a d'égale qu'un engagement philosophique inopportun, sinon coupable.
- Que rétorquez-vous à ceux qui disent que le maintien en prison des criminels à qui on n'offre pas d'espérance d'en sortir risque de les conduire à une violence désespérée ?
- L. Michel : « J' réponds par ces quelques mots e Jean Gol: ne peut-on considérer que ceux qui ont, de sang-froid ou sous l'emprise de quelque aberration mentale, tué des enfants, ou une vieille dame pour lui voler ses maigres économies, ou des gendarmes pour s'évader, sont déjà des bêtes sauvages dont il importe d'abord que la société se protège ?
Des propos auxquels j'adhère totalement.
Interview réalisée par Donatienne Stévigny
__________________________
Un policier belge à Prague :L’enfer tchèque de la prostitution
« La Dernière Heure » du lundi 26 août 1996 page 4
PRAGUE - Un policier belge sera, ce lundi, à Prague, capitale de la Tchéquie, pour y rencontrer ses homologues tchèques, dans le cadre de l'enquête sur la disparition d'An et Eefje.
« Un travail d'information et de routine », commente-t-on sur place, mais qui n'entend rien laisser au hasard.
Avant Prague, l'enquêteur belge s'était déjà rendu à Bratislava, capitale de la Slovaquie. Il est vrai qu'à Prague s'est développée une incroyable industrie du sexe. De hauts lieux de la débauche comme Hambourg ou Amsterdam pourraient s'en montrer jaloux. Ainsi, une des plus curieuses institutions que l'on trouve ici s'intitule le safari photo.
Le plus célèbre de ces safaris s'appelle Kristin salon : pour un prix d'entrée tournant autour des 1.000 couronnes (plus de 1.000 francs belges), les photographes amateurs peuvent saisir dans toutes les positions des mannequins peu farouches, prêts, moyennant éventuel supplément, à prendre les poses les plus curieuses.
Du côté des sex-shops, plusieurs établissements, situés en plein centre, proposent à des prix d'environ 20 % moins chers qu'en Belgique, la même collection d'engins et de publications plus ou moins bizarres, la plupart du temps en provenance d'Allemagne et des Pays-Bas.
Comme nous faisons savoir que nous nous intéressons à des publications contenant de très jeunes modèles, le patron fait comprendre très sérieusement qu'il ne faut pas insister...
Pas de problème non plus pour ce qui est des peep-shows. Toujours dans le centre, ils fonctionnent selon le mode assez classique de la petite cabine dans laquelle on introduit des pièces de vingt couronnes pour environ une minute de spectacle. Quelques différences avec la Belgique, toutefois: premièrement, la cabine est percée d'un orifice qui permet de passer le bras et la fille vous fait comprendre que, moyennant un supplément de 25 couronnes, on peut toucher sa poitrine.
Enfin, ici,la danseuse propose beaucoup plus clairement au candidat de monter pour 2.000 couronnes.
Clubs
Les clubs ne sont pas bien différents, par contre, des établissements occidentaux classiques : on rentre, on se fait arnaquer et on se voit proposer, pour 2.000 à 5.000 couronnes, des filles généralement plutôt jolies. Au Golden tvienties, elles proviennent toutes de Tchéquie, de Russie ou d'Ukraine.
Enfin, sur le trottoir, dans la fameuse rue Perlova, les filles se louent au touriste, de même que sur la place Venceslas, pourtant aussi animée vers minuit que la place de Brouckere à midi.
Dans la rue Perlova, Sudana, 29 ans, Pragoise d'origine, nous explique: «Je demande 1.500 couronnes pour une heure. Attention : toujours avec préservatif. Pour ce prix là, j'amène mon client chez moi à une dizaine de minutes en voiture d'ici et je le ramène. Je suis tout à fait indépendante, comme la plupart des filles qui travaillent dans ce secteur. Certaines bossent pour des souteneurs, mais ce sont surtout celles qui viennent de Russie ou d'Ukraine. Elles ne font généralement que passer une semaine ou deux.
A-t-elle entendu parler de filles en provenance de Belgique ? « Jamais ! Je me souviens bien d'une
Italienne. Mais pour le reste, je n'ai jamais vu que des Tchèques, des Russes, des Ukrainiennes et parfois des Bulgares. »
Ph. B.
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Responsabilité de l’état Belge
Magnifique initiative de la commune de Braine l’Alleud
« La Dernière Heure » du lundi 26 août 1996 page 4
BRAINE-l'ALLEUD - La commune de Braine•l'Alleud va assigner l'État belge en responsabilité pour défaut de prévoyance et de précaution à la suite du décès de Julie et Mélissa.
Le bourgmestre Emmanuel Hendrickx l'a annoncé la semaine dernière (DH du 21 août). Le point sera discuté ce lundi soir en séance publique du conseil communal et l'opposition PSC a déjà manifesté sa réprobation ce dimanche, «choquée et attristée de l'initiative ».
Emmanuel Hendrickx est bourgmestre PRL de la commune la plus peuplée du Brabant wallon mais aussi président du conseil provincial et avocat : « Les parents des deux gamines ont déjà lancé une telle action et elle n'a rien donné. Nous n'aurons peut-être rien nous non plus, mais il faut essayer de susciter un changement. Notre plainte ne sera peut-être même pas recevable, puisque nous n'avons rien à gagner là-dedans. »
La commune de Braine-l'Alleud estime que « la tranquillité et la sécurité des citoyens ont été bafouées par manque de précaution ». Le bourgmestre part du principe que « tout citoyen est responsable de la faute la plus légère » et « qu'une erreur peut être assimilée a une faute quand il y a défaut de précaution ».
Le bourgmestre veut aussi inciter les autres communes de Wallonie à suivre sa démarche. Le PSC, minoritaire au conseil communal, se dit « choqué de la récupération politicienne de ce drame ».
Il estime que « cette macabre pitrerie n'a que très peu de chances d'aboutir ». Il conclut : « N'y a-t-il pas mieux à faire de ces jours partagés d'indignation, de révolte et d'immense tristesse ?
Dans la dignité et avec décence. S'il vous plaît, un peu de retenue et de modestie. » Suite du débat ce lundi soir, en séance publique du conseil communal de Braine-l'Alleud (19h30).
L. Sc.
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Les familles ne sont pas d’accord
« La Dernière Heure » du lundi 26 août 1996 page 4
LIÈGE - Ce week-end, les familles de Julie et de Mélissa ont rappelé qu'elles n'avaient rien à voir avec les multiples initiatives actuellement menées et dans lesquelles apparaissent les noms de leurs deux filles.
Parmi ces initiatives, rappelons notamment celle de l'association liégeoise Marc et Corine, qui a lancé une campagne de signatures exigeant l'incompressibilité des peines pour les crimes commis envers les enfants. Ces pétitions ont déjà recueilli des centaines de milliers de signatures et on en attend jusqu'à un million.
La campagne a, pour mémoire, été lancée avant que les corps des deux jeunes filles de Grâce-Hollogne ne soient retrouvées, le week-end passé.
Les responsables de l'asbl Marc et Corine confirment, bien entendu, qu'elle n'a pas été lancée en concertation avec les deux familles concernées.
Oui, le combat va continuer !
Les familles de Julie et de Mélissa se dissocient également d'autres initiatives du genre manifestation spectacle non réfléchie, telle celle qui a été mise sur pied au début du week-end à Verviers, où l'on a vu des personnes s'arracher des photos des petites filles comme s'il s'agissait de tickets gratuits pour un concert rock.
Enfin, les Russo-Lejeune signalent qu'ils n'ont donné aucune autorisation pour des collectes d'argent.
Pour les familles, le seul compte bancaire sur lequel des dons peuvent être versés est le 240-0285928-73.
Elles expliquent encore que, pour elles, « le combat continue »...
Elles en feront connaître la portée en temps utile et demandent, en attendant, que le public qui les réconforte par son soutien – mais les assaille de coups de fil et de lettres - leur autorise quelques jours de repos, au calme.
Ed. F.
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