La pédophilie fléau mondial('DH'28'08'1996 pg4)
La pédophilie fléau mondial
Ouverture du premier congrès mondial contre l’exploitation sexuelle des enfants
Le plus brutal des crimes
«La Dernière Heure » du mercredi 28 août 1996 page 4
STOCKHOLM - Une chorale d'enfants a accueilli, hier, les délégués de 126 pays, à l'entrée du centre de conférence de Stockholm, où se tient, pour cinq jours, le premier congrès mondial contre l'exploitation sexuelle des enfants.
Les chants étaient purs, le ton grave : sur les visages se lisait la détermination des 1.200 participants à faire cesser l'esclavage de centaines de milliers d'enfants dans le monde, alors que le scandale de l'affaire Dutroux alimente encore toutes les conversations...
Le Premier ministre suédois, Goeran Persson, qui a ouvert les travaux en présence de la reine Silvia de Suède, n'a manqué de dénoncer « le plus brutal et le plus dégoûtant des crimes », ajoutant que des millions d'enfants de par le monde sont victimes de sévices sexuels. Durant les cinq jours de cette conférence, 10 à 12 millions d'adultes abuseront ainsi du million d'enfants forcés à se prostituer dans la seule Asie, a rappelé Ron O'Grady, coordinateur international du mouvement Ecpat (End Child Prostitution in Asian Tourism), à l'origine de cette conférence avec l'Unicef. Ecpat revendique notamment le droit de rassembler, seule, des preuves et de transmettre ensuite ces informations aux autorités judiciaires qui les valideraient.
Hommage silencieux
Les participants ont d'emblée observé une minute de silence à la mémoire des petites victimes violées, séquestrées, assassinées, du Brésil à la Thailande, des Philippines à la Russie, en passant, hélas, par la Belgique.
La délégation belge comprend 15 personnes, dont le ministre des Affaires étrangères Eric Derycke, arrivé aujourd'hui.
Ironie du sort : la Belgique, en comparaison avec d'autres, apparaît comme un pays a la pointe de la lutte contre les abus sexuels. Son délégué général aux droits de l'enfant est même devenu un modèle pour la Tunisie, qui compte créer pareille fonction, et s'est inspirée de notre législation pour instaurer son code de protection de l'enfant.
Enfin, hier encore, le député européen Philippe Monfils déposait au Parlement européen, une résolution d'urgence contre la pédophilie, Il y est question de développer une cellule de lutte contre les réseaux au sein d'Europol.
A propos du monstre Dutroux, Lisbet Palme, présidente d'Unicef Suède et veuve du Premier ministre assassiné Olof Palme, a déclaré : « Le plus important c'est de pouvoir parler du problème, regardez le drame qui se déroule actuellement en Belgique, et tous ces adultes en pleurs ! » « Les enfants méritent mieux que cela », a ajouté M. O'Grady d'un ton grave, décrivant « un commerce mondial, qui repose sur des cartels internationaux de criminels et de maniaques sexuels, qui traversent toutes les frontières »...
Les fameux réseaux, dont plus personne ne peut douter de l'existence aujourd'hui et qui semblent effectivement avoir tissé une toile d'araignée mondiale...
Durant les six années de la campagne Ecpat, j'ai beaucoup vieilli », a tristement souri M. O'Grady.
« Nous avons vu des histoires terribles, des exemples bouleversants d'esclavage. Le scandale découvert en Belgique est certes choquant, mais nous n'avons pas fini d'être choqués par des affaires similaires qui vont émerger dans d'autres pays... »
Les délégués semblent en tout cas, au terme de ce premier jour, d'accord pour parler de fléau mondial, et pour organiser une répression de même dimension, « sans échappatoire ». « Pour que les marchands du sexe ne se sentent nulle part en sécurité », a résumé Klaus Kinkel, ministre allemand des Affaires étrangères. C'est le moins que l'on puisse souhaiter.
N. F.
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La carte de sécurité junior étendue en brabant wallon
Le refuge des « Parents Secours »
«La Dernière Heure » du mercredi 28 août 1996 page 4
BEAUVECHAIN - « N'accompagne jamais quelqu'un que tu ne connais pas ! Ton corps est a toi, personne ne peut le toucher ! »
Cet avertissement de la gendarmerie de Beauvechain figure sur des Cartes Junior que les enfants de la localité peuvent se procurer gratuitement. Avec cette carte d'un genre nouveau, sur laquelle figurent leur photo, leur adresse et les coordonnées de personnes à contacter, les enfants qui se sentent en danger peuvent se signaler à des Parents-Secoua reconnaissables à une affiche apposée à l'entrée de leur maison.
En lançant cette expérience-pilote en mai, la gendarmerie de Beauvechain améliorait ainsi le principe de la carte de sécurité proposée voici deux ans par les gendarmeries d'Alost d'abord, de
Tournai et de Leuze-en-Hainaut ensuite.
En collaboration avec Carrefour J, un service d'aide en milieu ouvert de Wavre, elle associait la Carte Junior aux Parents-Secours, un mouvement né au Canada en 76 (il existe là-bas plus d'un million de Parents-Secours) et relayé dans notre pays par Parents Secours à liège.
Apporter une aide immédiate
La pancarte Parents-secours est un point de repère pour les enfants, identique partout en Belgique », précisent M. Meuwis, commandant en second de la gendarmerie de Beauvechain et Cristian Borremans, coordinateur du projet chez Carrefour-J.
« La maison du parent-secours est un refuge momentané, où est apportée une aide immédiate à l'enfant. Que celui-ci soit perdu, malade, blessé, effrayé ou suivi par un inconnu, le parent-secours est là pour le rassurer et prévenir ses parents.
A Beauvechain, deux cent soixante et un enfants se sont ainsi procuré une Carte Junior, tandis que vingt-quatre parents ont demandé à être parents-secours.
Une enquête de moralité a été réalisée par la police. Le parquet de Nivelles vient d'en accepter toutes les candidatures. Dès septembre, le projet sera donc effectif », poursuit-on chez Carrefour-J
(tél: 010-24.30.78).
D'autre part, nous allons l'étendre sur Grez-Doiceau. La commune de Chaumont-Gistoux est aussi intéressée, tandis qu'à Wavre, nous sommes prêts a reprendre les quatre parents de quartier qui réalisent déjà une mission identique et à étendre le système. »
De son côté, La Croisée, un autre service d'aide aux enfants, compte reprendre le projet sur les communes de Rixensart, Lasne et Waterloo. Annick Dupire et Géraldine Fiévez attendent les offres de collaboration de parents au 02-652.10.70.
Enfin, des créations de Parents-Secours se développent actuellement à Namur, Neupré, Bruxelles,
Dison, Verviers et Blégny.
J.-P.V.
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La commune en a assez des pétitions et des voeux pieux
Braine l’Alleud assigne l’état
«La Dernière Heure » du mercredi 28 août 1996 page 4
BRAINE-l'ALLEUD - « Faisons un 100 m ou un marathon, pas un jogging ! Les pétitions et les souhaits pieux, y en a marre ! »
Emmanuel Hendrickx, le bourgmestre de Braine-l'Alleud, n'a pas lésiné sur les formules, lundi soir, pour que son conseil communal accepte le principe d'une attaque en justice contre l'Etat belge.
Devant un public plus nombreux qu'à l'habitude, il a défendu vigoureusement le principe d'une attaque en justice en responsabilité contre l'Etat, à la suite des enlèvements d'enfants et notamment ceux de Julie et Mélissa. Il évoque « le préjudice moral causé à l'ensemble des citoyens pour les fautes commises dans les enquêtes et dans les devoirs d'information et d'instruction ».
Le PSC (minorité) s'est abstenu au vote : « Ce n'est pas en hurlant avec les loups que l'on répond à la digne indignation des Brainois ».
Emmanuel Hendrickx : « Celui qui trouve cette action déplacée adopte le même comportement que ceux qui ont voulu libérer Barabbas. Comment pouvons-nous imaginer de telles défaillances, lacunes et errements quand les auteurs appartiennent à ces corps de l'Etat dont la mission est justement de découvrir les lacunes des autres ? Les citoyens ne comprennent pas comment, averties en 93, les autorités n'ont pas réagi sur le champ. Est-ce à cause de la routine ou d'une protection secrète ? Le cri de révolte du citoyen doit trouver un écho. Il n'accepterait pas que les plus proches de ses élus laissent aller le cours des choses. »
Le bourgmestre voit dans cette affaire « une des causes de la défiance croissante de la population à l'égard de ses institutions ».
Autre argument : « La Ligue de protection des animaux a bien le droit d'aller en justice. Pourquoi pas le citoyen ? »
Demande de soutien
Le bourgmestre a déjà reçu un important courrier de soutien à ce sujet mais il précise aussi que sa volonté d'aller en justice lui vaut déjà pas mal d'ennuis.
Les quatre élus d'Ecolo (opposition) se sont abstenus parce qu'ils n'avaient pas été tenus suffisamment au courant de la démarche du bourgmestre, les cinq du PSC parce qu'ils estiment
« Qu’il y a mieux à faire sereinement et dignement ».
Techniquement, le bourgmestre de Braine-l'Alleud estime que les communes intéressées par son initiative devraient se grouper pour former une asbl de soutien qui aurait accès aux tribunaux sur la base de l'intérêt collectif. Il invite les communes intéressées à prendre contact avec lui.
Le groupe PSC estime par contre que l'attitude du bourgmestre est démagogique, que « c'est une honteuse récupération politicienne, une démarche vide de sens ». Il s'y est donc opposé.
L. Sc.
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Nihoul et le PS : A Liège, nul n’est informé
«La Dernière Heure » du mercredi 28 août 1996 page 4
LIÈGE - Michel Nihoul, soupçonné de participer au réseau de pédophilie de Marc Dutroux, a-t-il servi de courrier aux socialistes liégeois pour aller récupérer de l'argent noir en Suisse ? Le journal socialiste flamand De Morgen y croit dur comme fer qui relie cette information au financement du projet Centre Médical de l'Est.
Ce projet avait été initié, au début des années '80, par Edmond Leburton, singulièrement refroidi par les grèves des médecins.
C'est un de ses amis, le docteur Jean-Marie Guffens qui devait en assurer la direction, ce CME étant implanté dans la Basse-Meuse. Et c'est entre ce médecin et Michel Nihoul qu'il y aurait eu problème, lors du rapatriement d'une certaine somme d'argent de Suisse vers la Belgique.
A l'époque, le Bruxellois avait, semble-t-il, préféré investir une partie de cet argent dans un bar de la capitale.
Que reste t-il de tout cela quinze ans plus tard ? Le docteur Guffens a disparu de l'environnement liégeois. Il habiterait « quelque part à la Côte d'Azur ».
A la Fédération liégeoise du PS, personne ne se souvient avoir vu ou connu Michel Nihoul.
« Ça ne me dit rien du tout, ni dans le cadre du CME ni dans un quelconque autre cadre », affirme Hubert Radermacker, secrétaire fédéral à Liège entre 1982 et 1985. « Si quelque chose de ce type a été fait, cela s'est fait en-dehors de moi
Même son de cloche du côté de Maurice Demollin qui a aussi été secrétaire fédéral du PS liégeois, mais beaucoup plus tard.
Quant au Centre Médical de l'Est, il n'a jamais vu le jour. Le terrain qui devait l'accueillir devait, un moment, accueillir un autre projet liégeois : un hippodrome qui, lui aussi, a été abandonné.
Ed. F.
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Enquête sur enquête : Thily a déjà son idée
«La Dernière Heure » du mercredi 28 août 1996 page 4
LIÈGE - L'enquête sur l'enquête se poursuit au palais de justice de Liège. Le procureur général de Liège, Mme Thily, a été chargée par le ministre de la Justice, Stefaan De Clerck, de déterminer si des lacunes ou des dérapages avaient eu lieu lors de l'enquête sur la disparition de Julie et Mélissa.
Lundi, le procureur général a entendu Martine Doutrewe, la juge d'instruction qui a été chargée de diriger toute l'enquête.
Hier après-midi, Mme Thily a procédé à l'audition du premier substitut, M. Hombroise. Aucun élément n'a évidemment filtré de ces rencontres...
Aujourd'hui, le procureur général liégeois se rend à Bruxelles pour rencontrer M. De Clerck. Aucune audition ne sera donc réalisée au palais de justice de liège ni aujourd'hui, ni vendredi. Jeudi, les autres enquêteurs pourraient être mis sur le gril par Mme Thily. «A moins que toute l'affaire ne soit classée d'ici là. Pour moi, les choses sont déjà assez claires maintenant », a remarqué, énigmatique,Mme Thily.
Dans nos éditions d'hier, nous écrivions qu'un commandant de gendarmerie du district de Liège avait été entendu à Neuchâteau dimanche et pourrait encore l'être par Mme Thily. Hier, le colonel Van den Broeck, chargé du service presse au commandement de la gendarmerie, a tenu à spécifier qu'aucun membre de la gendarmerie n'avait été convoqué par le procureur général.
Un autre coup de fil émanant d'une personne anonyme a tenu à réfuter l'information concernant l'audition à Neuchâteau. «Je n'ai pas été entendu, c'est faux », disait la voix, refusant toutefois à communiquer son identité....
Une chose est en tout cas certaine : le mystère plane sur cette enquête sur l'enquête. Et de toute part, on craint que des noms compromettants ne soient cités...
N. E.
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LE MONDE ENTIER SOUS LE COUP DE L'ÉMOTION
Un drame qui fait la une de Time et de Newsweek
La presse internationale suit de près les derniers développements de la sinistre affaire Dutroux.
Cette semaine, les deux plus grands hebdomadaires américains, Time et Newsweek consacrent également leur une à ce dossier, reproduisant en couverture les photos des petites Julie et Mélissa.
Enfants à vendre (Chiidren for sale) titre Newsweek, qui détaille les différentes filières dans le monde.
Time retrace pour sa part le parcours de Dutroux, mettant au passage en exergue les lacunes de l'enquête. Les deux hebdomadaires s'intéressent également aux trafics internationaux d'enfants. Une réalité qui passe, hélas, par chez nous.
(Ph. Christophe Bernard)
Ouverture du premier congrès mondial contre l’exploitation sexuelle des enfants
Le plus brutal des crimes
«La Dernière Heure » du mercredi 28 août 1996 page 4
STOCKHOLM - Une chorale d'enfants a accueilli, hier, les délégués de 126 pays, à l'entrée du centre de conférence de Stockholm, où se tient, pour cinq jours, le premier congrès mondial contre l'exploitation sexuelle des enfants.
Les chants étaient purs, le ton grave : sur les visages se lisait la détermination des 1.200 participants à faire cesser l'esclavage de centaines de milliers d'enfants dans le monde, alors que le scandale de l'affaire Dutroux alimente encore toutes les conversations...
Le Premier ministre suédois, Goeran Persson, qui a ouvert les travaux en présence de la reine Silvia de Suède, n'a manqué de dénoncer « le plus brutal et le plus dégoûtant des crimes », ajoutant que des millions d'enfants de par le monde sont victimes de sévices sexuels. Durant les cinq jours de cette conférence, 10 à 12 millions d'adultes abuseront ainsi du million d'enfants forcés à se prostituer dans la seule Asie, a rappelé Ron O'Grady, coordinateur international du mouvement Ecpat (End Child Prostitution in Asian Tourism), à l'origine de cette conférence avec l'Unicef. Ecpat revendique notamment le droit de rassembler, seule, des preuves et de transmettre ensuite ces informations aux autorités judiciaires qui les valideraient.
Hommage silencieux
Les participants ont d'emblée observé une minute de silence à la mémoire des petites victimes violées, séquestrées, assassinées, du Brésil à la Thailande, des Philippines à la Russie, en passant, hélas, par la Belgique.
La délégation belge comprend 15 personnes, dont le ministre des Affaires étrangères Eric Derycke, arrivé aujourd'hui.
Ironie du sort : la Belgique, en comparaison avec d'autres, apparaît comme un pays a la pointe de la lutte contre les abus sexuels. Son délégué général aux droits de l'enfant est même devenu un modèle pour la Tunisie, qui compte créer pareille fonction, et s'est inspirée de notre législation pour instaurer son code de protection de l'enfant.
Enfin, hier encore, le député européen Philippe Monfils déposait au Parlement européen, une résolution d'urgence contre la pédophilie, Il y est question de développer une cellule de lutte contre les réseaux au sein d'Europol.
A propos du monstre Dutroux, Lisbet Palme, présidente d'Unicef Suède et veuve du Premier ministre assassiné Olof Palme, a déclaré : « Le plus important c'est de pouvoir parler du problème, regardez le drame qui se déroule actuellement en Belgique, et tous ces adultes en pleurs ! » « Les enfants méritent mieux que cela », a ajouté M. O'Grady d'un ton grave, décrivant « un commerce mondial, qui repose sur des cartels internationaux de criminels et de maniaques sexuels, qui traversent toutes les frontières »...
Les fameux réseaux, dont plus personne ne peut douter de l'existence aujourd'hui et qui semblent effectivement avoir tissé une toile d'araignée mondiale...
Durant les six années de la campagne Ecpat, j'ai beaucoup vieilli », a tristement souri M. O'Grady.
« Nous avons vu des histoires terribles, des exemples bouleversants d'esclavage. Le scandale découvert en Belgique est certes choquant, mais nous n'avons pas fini d'être choqués par des affaires similaires qui vont émerger dans d'autres pays... »
Les délégués semblent en tout cas, au terme de ce premier jour, d'accord pour parler de fléau mondial, et pour organiser une répression de même dimension, « sans échappatoire ». « Pour que les marchands du sexe ne se sentent nulle part en sécurité », a résumé Klaus Kinkel, ministre allemand des Affaires étrangères. C'est le moins que l'on puisse souhaiter.
N. F.
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La carte de sécurité junior étendue en brabant wallon
Le refuge des « Parents Secours »
«La Dernière Heure » du mercredi 28 août 1996 page 4
BEAUVECHAIN - « N'accompagne jamais quelqu'un que tu ne connais pas ! Ton corps est a toi, personne ne peut le toucher ! »
Cet avertissement de la gendarmerie de Beauvechain figure sur des Cartes Junior que les enfants de la localité peuvent se procurer gratuitement. Avec cette carte d'un genre nouveau, sur laquelle figurent leur photo, leur adresse et les coordonnées de personnes à contacter, les enfants qui se sentent en danger peuvent se signaler à des Parents-Secoua reconnaissables à une affiche apposée à l'entrée de leur maison.
En lançant cette expérience-pilote en mai, la gendarmerie de Beauvechain améliorait ainsi le principe de la carte de sécurité proposée voici deux ans par les gendarmeries d'Alost d'abord, de
Tournai et de Leuze-en-Hainaut ensuite.
En collaboration avec Carrefour J, un service d'aide en milieu ouvert de Wavre, elle associait la Carte Junior aux Parents-Secours, un mouvement né au Canada en 76 (il existe là-bas plus d'un million de Parents-Secours) et relayé dans notre pays par Parents Secours à liège.
Apporter une aide immédiate
La pancarte Parents-secours est un point de repère pour les enfants, identique partout en Belgique », précisent M. Meuwis, commandant en second de la gendarmerie de Beauvechain et Cristian Borremans, coordinateur du projet chez Carrefour-J.
« La maison du parent-secours est un refuge momentané, où est apportée une aide immédiate à l'enfant. Que celui-ci soit perdu, malade, blessé, effrayé ou suivi par un inconnu, le parent-secours est là pour le rassurer et prévenir ses parents.
A Beauvechain, deux cent soixante et un enfants se sont ainsi procuré une Carte Junior, tandis que vingt-quatre parents ont demandé à être parents-secours.
Une enquête de moralité a été réalisée par la police. Le parquet de Nivelles vient d'en accepter toutes les candidatures. Dès septembre, le projet sera donc effectif », poursuit-on chez Carrefour-J
(tél: 010-24.30.78).
D'autre part, nous allons l'étendre sur Grez-Doiceau. La commune de Chaumont-Gistoux est aussi intéressée, tandis qu'à Wavre, nous sommes prêts a reprendre les quatre parents de quartier qui réalisent déjà une mission identique et à étendre le système. »
De son côté, La Croisée, un autre service d'aide aux enfants, compte reprendre le projet sur les communes de Rixensart, Lasne et Waterloo. Annick Dupire et Géraldine Fiévez attendent les offres de collaboration de parents au 02-652.10.70.
Enfin, des créations de Parents-Secours se développent actuellement à Namur, Neupré, Bruxelles,
Dison, Verviers et Blégny.
J.-P.V.
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La commune en a assez des pétitions et des voeux pieux
Braine l’Alleud assigne l’état
«La Dernière Heure » du mercredi 28 août 1996 page 4
BRAINE-l'ALLEUD - « Faisons un 100 m ou un marathon, pas un jogging ! Les pétitions et les souhaits pieux, y en a marre ! »
Emmanuel Hendrickx, le bourgmestre de Braine-l'Alleud, n'a pas lésiné sur les formules, lundi soir, pour que son conseil communal accepte le principe d'une attaque en justice contre l'Etat belge.
Devant un public plus nombreux qu'à l'habitude, il a défendu vigoureusement le principe d'une attaque en justice en responsabilité contre l'Etat, à la suite des enlèvements d'enfants et notamment ceux de Julie et Mélissa. Il évoque « le préjudice moral causé à l'ensemble des citoyens pour les fautes commises dans les enquêtes et dans les devoirs d'information et d'instruction ».
Le PSC (minorité) s'est abstenu au vote : « Ce n'est pas en hurlant avec les loups que l'on répond à la digne indignation des Brainois ».
Emmanuel Hendrickx : « Celui qui trouve cette action déplacée adopte le même comportement que ceux qui ont voulu libérer Barabbas. Comment pouvons-nous imaginer de telles défaillances, lacunes et errements quand les auteurs appartiennent à ces corps de l'Etat dont la mission est justement de découvrir les lacunes des autres ? Les citoyens ne comprennent pas comment, averties en 93, les autorités n'ont pas réagi sur le champ. Est-ce à cause de la routine ou d'une protection secrète ? Le cri de révolte du citoyen doit trouver un écho. Il n'accepterait pas que les plus proches de ses élus laissent aller le cours des choses. »
Le bourgmestre voit dans cette affaire « une des causes de la défiance croissante de la population à l'égard de ses institutions ».
Autre argument : « La Ligue de protection des animaux a bien le droit d'aller en justice. Pourquoi pas le citoyen ? »
Demande de soutien
Le bourgmestre a déjà reçu un important courrier de soutien à ce sujet mais il précise aussi que sa volonté d'aller en justice lui vaut déjà pas mal d'ennuis.
Les quatre élus d'Ecolo (opposition) se sont abstenus parce qu'ils n'avaient pas été tenus suffisamment au courant de la démarche du bourgmestre, les cinq du PSC parce qu'ils estiment
« Qu’il y a mieux à faire sereinement et dignement ».
Techniquement, le bourgmestre de Braine-l'Alleud estime que les communes intéressées par son initiative devraient se grouper pour former une asbl de soutien qui aurait accès aux tribunaux sur la base de l'intérêt collectif. Il invite les communes intéressées à prendre contact avec lui.
Le groupe PSC estime par contre que l'attitude du bourgmestre est démagogique, que « c'est une honteuse récupération politicienne, une démarche vide de sens ». Il s'y est donc opposé.
L. Sc.
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Nihoul et le PS : A Liège, nul n’est informé
«La Dernière Heure » du mercredi 28 août 1996 page 4
LIÈGE - Michel Nihoul, soupçonné de participer au réseau de pédophilie de Marc Dutroux, a-t-il servi de courrier aux socialistes liégeois pour aller récupérer de l'argent noir en Suisse ? Le journal socialiste flamand De Morgen y croit dur comme fer qui relie cette information au financement du projet Centre Médical de l'Est.
Ce projet avait été initié, au début des années '80, par Edmond Leburton, singulièrement refroidi par les grèves des médecins.
C'est un de ses amis, le docteur Jean-Marie Guffens qui devait en assurer la direction, ce CME étant implanté dans la Basse-Meuse. Et c'est entre ce médecin et Michel Nihoul qu'il y aurait eu problème, lors du rapatriement d'une certaine somme d'argent de Suisse vers la Belgique.
A l'époque, le Bruxellois avait, semble-t-il, préféré investir une partie de cet argent dans un bar de la capitale.
Que reste t-il de tout cela quinze ans plus tard ? Le docteur Guffens a disparu de l'environnement liégeois. Il habiterait « quelque part à la Côte d'Azur ».
A la Fédération liégeoise du PS, personne ne se souvient avoir vu ou connu Michel Nihoul.
« Ça ne me dit rien du tout, ni dans le cadre du CME ni dans un quelconque autre cadre », affirme Hubert Radermacker, secrétaire fédéral à Liège entre 1982 et 1985. « Si quelque chose de ce type a été fait, cela s'est fait en-dehors de moi
Même son de cloche du côté de Maurice Demollin qui a aussi été secrétaire fédéral du PS liégeois, mais beaucoup plus tard.
Quant au Centre Médical de l'Est, il n'a jamais vu le jour. Le terrain qui devait l'accueillir devait, un moment, accueillir un autre projet liégeois : un hippodrome qui, lui aussi, a été abandonné.
Ed. F.
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Enquête sur enquête : Thily a déjà son idée
«La Dernière Heure » du mercredi 28 août 1996 page 4
LIÈGE - L'enquête sur l'enquête se poursuit au palais de justice de Liège. Le procureur général de Liège, Mme Thily, a été chargée par le ministre de la Justice, Stefaan De Clerck, de déterminer si des lacunes ou des dérapages avaient eu lieu lors de l'enquête sur la disparition de Julie et Mélissa.
Lundi, le procureur général a entendu Martine Doutrewe, la juge d'instruction qui a été chargée de diriger toute l'enquête.
Hier après-midi, Mme Thily a procédé à l'audition du premier substitut, M. Hombroise. Aucun élément n'a évidemment filtré de ces rencontres...
Aujourd'hui, le procureur général liégeois se rend à Bruxelles pour rencontrer M. De Clerck. Aucune audition ne sera donc réalisée au palais de justice de liège ni aujourd'hui, ni vendredi. Jeudi, les autres enquêteurs pourraient être mis sur le gril par Mme Thily. «A moins que toute l'affaire ne soit classée d'ici là. Pour moi, les choses sont déjà assez claires maintenant », a remarqué, énigmatique,Mme Thily.
Dans nos éditions d'hier, nous écrivions qu'un commandant de gendarmerie du district de Liège avait été entendu à Neuchâteau dimanche et pourrait encore l'être par Mme Thily. Hier, le colonel Van den Broeck, chargé du service presse au commandement de la gendarmerie, a tenu à spécifier qu'aucun membre de la gendarmerie n'avait été convoqué par le procureur général.
Un autre coup de fil émanant d'une personne anonyme a tenu à réfuter l'information concernant l'audition à Neuchâteau. «Je n'ai pas été entendu, c'est faux », disait la voix, refusant toutefois à communiquer son identité....
Une chose est en tout cas certaine : le mystère plane sur cette enquête sur l'enquête. Et de toute part, on craint que des noms compromettants ne soient cités...
N. E.
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LE MONDE ENTIER SOUS LE COUP DE L'ÉMOTION
Un drame qui fait la une de Time et de Newsweek
La presse internationale suit de près les derniers développements de la sinistre affaire Dutroux.
Cette semaine, les deux plus grands hebdomadaires américains, Time et Newsweek consacrent également leur une à ce dossier, reproduisant en couverture les photos des petites Julie et Mélissa.
Enfants à vendre (Chiidren for sale) titre Newsweek, qui détaille les différentes filières dans le monde.
Time retrace pour sa part le parcours de Dutroux, mettant au passage en exergue les lacunes de l'enquête. Les deux hebdomadaires s'intéressent également aux trafics internationaux d'enfants. Une réalité qui passe, hélas, par chez nous.
(Ph. Christophe Bernard)
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