La mère d’Elizabeth Brichet à Jumet('NvlGazette'29 août 1996 p9)
La mère d’Elizabeth Brichet à Jumet
Que voulait-on lui montrer?
« La Nouvelle Gazette » du jeudi 29 août 1996 page 9
Disparue il y a près de sept ans maintenant, la petite Elizabeth Brichet constitue une véritable énigme: elle s'est littéralement volatilisée, le 20 décembre 1989 à Namur. Ce jour-là vers 15 heures 30, elle prend la direction du domicile de sa copine Vanessa, à cent cinquante mètres de chez elle. Vers 19 heures, elle reprend le chemin de chez elle: elle n'y arrivera jamais.
Qu'est-elle devenue? Mystère.
Toutes les hypothèses ont couru. Des commissions rogatoires ont été ordonnées aux Canaries, parce qu'on avait cru l'y avoir aperçue. En juin 1995, la dernière conduisait les enquêteurs à Santa Cruz: on affirmait avoir identifié la jeune fille dans une maison de passe. Les personnes rencontrées sur place ont nié avoir jamais vu Elizabeth.
Parce qu'elle faisait partie des proies possibles de Dutroux, son nom a été cité dès l'arrestation du pédophile. On a donc forcément pensé à la situer parmi les victimes dont on rechercherait le corps, ces derniers jours à
Jumet. Une thèse repoussée par la version officielle qu'avance le porte-parole de la gendarmerie, sur place. Pourtant, la mère d'Elizabeth est venue à Jumet, ce qui a aussitôt relancé les rumeurs.
Comment ne pas se dire que si on la faisait venir, c'est qu'on avait quelque chose à lui montrer, quelque chose qui ne pouvait être que les restes supposés de sa fille? Les restes, en tout cas, du petit corps d'une des victimes de Dutroux.
Mais malgré cette présence, qui confirmait une macabre découverte, on a persisté à assurer, côté gendarmerie, qu'on n'avait rien trouvé, et qu'on n'avait dès lors fort peu à dire.
En fait, c'est une autre rumeur qui avait amené Mm Bouzet à Jumet: l'annonce de la découverte possible de nouvelles victimes.
Elle estime en effet que si le corps de son enfant devait être retrouvé, c'est à elle qu'il appartiendrait de le reconnaître...
P. M K.
(Grande photo: M.S.)
_________________________
Justice et enquête
Qui fait quoi ?
« La Nouvelle Gazette» du jeudi 29 août 1996 page 9
Procureur du Roi, procureur général, juge d'instruction, chambre du conseil... des mots que nous manions tous les jours, actualité oblige. Alors, autant savoir de quoi et de qui on parle exactement.
Remettons les pendules à l'heure en suivant un parcours judiciaire-type, du délit au procès.
Les enquêteurs de la police ou de la gendarmerie appréhendent X, auteur présumé d'un délit. Ils alertent le parquet pour qu'il décide des suites à donner.
Rapidement: cette première privation de liberté ne peut pas dépasser 24 heures.
Pour prendre sa décision, le procureur du Roi, ou son substitut au parquet, entend X. Il tient également compte d'éventuels antécédents.
Quand le délit est grave, le procureur décide généralement d'envoyer X devant le juge d'instruction.
Ce magistrat est chargé de constituer le dossier « à charge et à décharge », c'est-à-dire à la fois pour et contre X.
Dans le cas où le juge d'instruction pense, à la lumière de ces premiers éléments, que X est coupable, il l'inculpe. Et si, en outre, le juge pense que laisser X en liberté est dangereux, il lui décerne un mandat d'arrêt qui permet de placer X en détention préventive.
X est donc toujours sous les verrous mais dans un délai de cinq jours, la chambre du conseil devra décider s'il y restera ou non.
La chambre du conseil ne juge pas X, elle se prononce seulement sur la nécessité de le maintenir en détention préventive. Sa décision porte sur un mois. Elle est susceptible d'appel, devant la chambre des mises en accusation : l'inculpé eut contester son maintien en détention, ou le parquet contester sa remise en liberté.
Pendant ce temps, le juge d'instruction poursuit son enquête.
Pas tout seul, évidemment ! Il peut faire appel à la police judiciaire, la PJ, rattachée aux parquets et dépendant du ministère de la Justice. Ou à la gendarmerie, qui dépend, elle, du ministère de l'Intérieur.
La BSR (brigade de surveillance et de recherche) en fait partie. Entre PJ et gendarmerie, ce n'est pas toujours la franche camaraderie...
Quand le juge d'instruction a bouclé son dossier, c'est encore la chambre du conseil qui décide si X doit être innocenté (non-lieu), interné (sur base d'un rapport psychiatrique) ou jujé par un tribunal.
Il existe encore une quatrième possibilité: la suspension du prononcé, par laquelle la chambre retient la culpabilité mais surseoit aux poursuites.
Selon la gravité des faits commis, contravention, délit ou crime l'inculpé sera juge par un tribunal de police, un tribunal correctionnel ou une cour d'assises.
Toutefois, un crime peut être correctionnalisé. C'est d'ailleurs très souvent le cas des faits de pédophilie et, plus généralement, de viol.
La cour d'assises est en Belgique le seul «tribunal populaire»: ce ne sont pas des magistrats professionnels qui s'y prononcent mais bien un jury composé de douze personnes tirées au sort. La cour d'assises a une autre particularité : elle n'a pas de degré d'appel.
Autrement dit, ses décisions ne peuvent pas être revues. Toutefois, si les formes de la procédure n'ont pas été respectées en cour d'assises, la Cour de cassation peut casser son arrêt.
Ce n'est qu'un des rôles de la Cour de cassation, juridiction suprême qui arbitre les conflits entre juges. Dans l'affaire Dutroux, les errements de l'enquête vont faire l'objet d'une enquête disciplinaire par le procureur général près la Cour de cassation.
_______________________
Ses victimes étaient des fillettes
Trente mois (sursis partiel) pour un pédophile à Bruxelles
« La Nouvelle Gazette » du jeudi 29 août 1996 page 9
Un Bruxellois d'une quarantaine d'années a été condamné mercredi à trente mois de prison avec sursis probatoire pour ce qui excède la détention préventive dans le cadre d'un dossier de pédophilie.
Christian S. était poursuivi pour viols, attentats à la pudeur et outrage aux bonnes mœurs sur des fillettes.
Il devra s'acquitter de 30.000 francs d'amende et verser des dommages et intérêts à titre provisionnel sur un dommage à évaluer: 100.000 francs aux parties civiles constituées pour la petite Sabine et 50.000 francs pour la petite Marie.
Cette peine, qui est conforme à la jurisprudence habituelle du tribunal correctionnel de Bruxelles, a été qualifiée par la présidente, Me Claire De Grijse, de «très sérieux avertissement pour l'avenir afin de soutenir les efforts destinés (à ce que le prévenu) parvienne à une maîtrise de ses pulsions sexuelles».
Christian S. devra se soumettre durant ces trois années de probation à la tutelle d'une assistante de probation et devra également suivre une thérapie auprès d'un praticien ou d'un centre de son choix.
Si la dénonciation des agissements répréhensibles de Christian est récente, les faits dénoncés le sont moins puisque certains d'entre eux remontent à 1984. «Sabine» a aujourd'hui 13 ans mais elle se rappelle avec acuité les attouchements dont elle fut victime lorsqu'elle logeait chez le fils du prévenu, le petit «Benoît», alors camarade d'école.
Christian la soumettait à des attouchements et l'obligeait parfois à dormir avec lui. Après une discussion avec sa mère à l'occasion d'un événement dramatique, Sabine lui révèle qu'elle a été victime de Christian lorsqu'elle avait 9 ans.
L'affaire a été portée devant la justice Cette dénonciation met à jour d'autres affaires: Christian s'en est pris à d'autres copines de classes de son fils et à des enfants de ses concubines successives.
Interrogé par la présidente, Christian n'a pas admis être un pédophile, une réponse classique dans ce type de délinquance.
«Ce genre de choses, c'est dégoûtant. Je ne suis pas comme ça. Je reconnais avoir fait des choses que je ne devais pas. J'ai eu un moment d'égarement. J'ai cherché de l'aide mais je n'en ai pas trouvé. Ce problème a été résolu en famille.
Pendant 6 mois, j'ai vécu à la cave. Je devenais dépressif et je me suis mis à boire et c'est dans ce contexte qu'il y a eu le dérapage avec la petite «Marie» (fille d'une de ses compagnes).
Les mois passés en prison m'ont permis de faire un examen de conscience. J'ai pris contact avec un centre pour mettre fin à ces horreurs. Je veux absolument donner toutes les garanties à la société. Je ne cherche pas d'excuses. »
Le ministère public, désirant conserver la sérénité du tribunal, a mis en évidence «le contexte très sensible suite à cette affaire très pénible qui secoue la Belgique (l'affaire Dutroux).
J'ai été contacté par des avocats inquiets et qui craignaient que mon office et le tribunal aient la main plus lourde.
Mais il s'agit plutôt de garder la même sérénité dont le tribunal fait usage pour juger ce type d'affaire. Si il y a un problème, c'est au niveau de l'exécutif qu'il doit se régler. Je ne serai donc pas plus sévère». Le procureur a réclamé une peine assortie d'un sursis probatoire partiel car «le prévenu n'est pas prêt pour sortir de prison. Je laisse la fourchette de la peine à votre appréciation».
Les parties civiles s'étaient sont offusqués des contestations ou de la minimisation de responsabilité émises par le prévenu et ont réclamé réparation: «si le prévenu s'est montré insensible à la détresse de ces jeunes enfants, peut être se montrera-t-il plus sensible sur le chapitre d'une réparation financière». Deux montants, l'un de 100.000 sur un dommage de 500.000 et l'autre de 250.000 sur un dommage de 500.000 francs avaient été réclamés par les deux parties civiles présentes à l'audience.
M° Dayez, défenseur du prévenu, n'a pas caché la difficulté de la tâche qui lui incombait, compte tenu des arguments qu'il comptait invoquer concernant la prescription de certains faits, leur limitation quant à la durée de la période infractionelle visée par la citation ou encore la contestation partielle de certaines accusations.
M° Dayez s'est surtout servi du rapport de l'expert psychiatre qui décrit Christian S comme un «névrosé accessible au remord et qui peut inhiber ses pulsions de type pédophilique» et non comme un psychopathe. Il en déduit que son client est donc récupérable, a consience de la gravité des faits, «désire expier ses fautes». Me Dayez a rejoint le ministère public pour la peine à appliquer, soit une «peine sévère» mais a demandé au tribunal l'application d'un sursis probatoire de longue durée» car une «longue détention n'arrangera rien».
Que voulait-on lui montrer?
« La Nouvelle Gazette » du jeudi 29 août 1996 page 9
Disparue il y a près de sept ans maintenant, la petite Elizabeth Brichet constitue une véritable énigme: elle s'est littéralement volatilisée, le 20 décembre 1989 à Namur. Ce jour-là vers 15 heures 30, elle prend la direction du domicile de sa copine Vanessa, à cent cinquante mètres de chez elle. Vers 19 heures, elle reprend le chemin de chez elle: elle n'y arrivera jamais.
Qu'est-elle devenue? Mystère.
Toutes les hypothèses ont couru. Des commissions rogatoires ont été ordonnées aux Canaries, parce qu'on avait cru l'y avoir aperçue. En juin 1995, la dernière conduisait les enquêteurs à Santa Cruz: on affirmait avoir identifié la jeune fille dans une maison de passe. Les personnes rencontrées sur place ont nié avoir jamais vu Elizabeth.
Parce qu'elle faisait partie des proies possibles de Dutroux, son nom a été cité dès l'arrestation du pédophile. On a donc forcément pensé à la situer parmi les victimes dont on rechercherait le corps, ces derniers jours à
Jumet. Une thèse repoussée par la version officielle qu'avance le porte-parole de la gendarmerie, sur place. Pourtant, la mère d'Elizabeth est venue à Jumet, ce qui a aussitôt relancé les rumeurs.
Comment ne pas se dire que si on la faisait venir, c'est qu'on avait quelque chose à lui montrer, quelque chose qui ne pouvait être que les restes supposés de sa fille? Les restes, en tout cas, du petit corps d'une des victimes de Dutroux.
Mais malgré cette présence, qui confirmait une macabre découverte, on a persisté à assurer, côté gendarmerie, qu'on n'avait rien trouvé, et qu'on n'avait dès lors fort peu à dire.
En fait, c'est une autre rumeur qui avait amené Mm Bouzet à Jumet: l'annonce de la découverte possible de nouvelles victimes.
Elle estime en effet que si le corps de son enfant devait être retrouvé, c'est à elle qu'il appartiendrait de le reconnaître...
P. M K.
(Grande photo: M.S.)
_________________________
Justice et enquête
Qui fait quoi ?
« La Nouvelle Gazette» du jeudi 29 août 1996 page 9
Procureur du Roi, procureur général, juge d'instruction, chambre du conseil... des mots que nous manions tous les jours, actualité oblige. Alors, autant savoir de quoi et de qui on parle exactement.
Remettons les pendules à l'heure en suivant un parcours judiciaire-type, du délit au procès.
Les enquêteurs de la police ou de la gendarmerie appréhendent X, auteur présumé d'un délit. Ils alertent le parquet pour qu'il décide des suites à donner.
Rapidement: cette première privation de liberté ne peut pas dépasser 24 heures.
Pour prendre sa décision, le procureur du Roi, ou son substitut au parquet, entend X. Il tient également compte d'éventuels antécédents.
Quand le délit est grave, le procureur décide généralement d'envoyer X devant le juge d'instruction.
Ce magistrat est chargé de constituer le dossier « à charge et à décharge », c'est-à-dire à la fois pour et contre X.
Dans le cas où le juge d'instruction pense, à la lumière de ces premiers éléments, que X est coupable, il l'inculpe. Et si, en outre, le juge pense que laisser X en liberté est dangereux, il lui décerne un mandat d'arrêt qui permet de placer X en détention préventive.
X est donc toujours sous les verrous mais dans un délai de cinq jours, la chambre du conseil devra décider s'il y restera ou non.
La chambre du conseil ne juge pas X, elle se prononce seulement sur la nécessité de le maintenir en détention préventive. Sa décision porte sur un mois. Elle est susceptible d'appel, devant la chambre des mises en accusation : l'inculpé eut contester son maintien en détention, ou le parquet contester sa remise en liberté.
Pendant ce temps, le juge d'instruction poursuit son enquête.
Pas tout seul, évidemment ! Il peut faire appel à la police judiciaire, la PJ, rattachée aux parquets et dépendant du ministère de la Justice. Ou à la gendarmerie, qui dépend, elle, du ministère de l'Intérieur.
La BSR (brigade de surveillance et de recherche) en fait partie. Entre PJ et gendarmerie, ce n'est pas toujours la franche camaraderie...
Quand le juge d'instruction a bouclé son dossier, c'est encore la chambre du conseil qui décide si X doit être innocenté (non-lieu), interné (sur base d'un rapport psychiatrique) ou jujé par un tribunal.
Il existe encore une quatrième possibilité: la suspension du prononcé, par laquelle la chambre retient la culpabilité mais surseoit aux poursuites.
Selon la gravité des faits commis, contravention, délit ou crime l'inculpé sera juge par un tribunal de police, un tribunal correctionnel ou une cour d'assises.
Toutefois, un crime peut être correctionnalisé. C'est d'ailleurs très souvent le cas des faits de pédophilie et, plus généralement, de viol.
La cour d'assises est en Belgique le seul «tribunal populaire»: ce ne sont pas des magistrats professionnels qui s'y prononcent mais bien un jury composé de douze personnes tirées au sort. La cour d'assises a une autre particularité : elle n'a pas de degré d'appel.
Autrement dit, ses décisions ne peuvent pas être revues. Toutefois, si les formes de la procédure n'ont pas été respectées en cour d'assises, la Cour de cassation peut casser son arrêt.
Ce n'est qu'un des rôles de la Cour de cassation, juridiction suprême qui arbitre les conflits entre juges. Dans l'affaire Dutroux, les errements de l'enquête vont faire l'objet d'une enquête disciplinaire par le procureur général près la Cour de cassation.
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Ses victimes étaient des fillettes
Trente mois (sursis partiel) pour un pédophile à Bruxelles
« La Nouvelle Gazette » du jeudi 29 août 1996 page 9
Un Bruxellois d'une quarantaine d'années a été condamné mercredi à trente mois de prison avec sursis probatoire pour ce qui excède la détention préventive dans le cadre d'un dossier de pédophilie.
Christian S. était poursuivi pour viols, attentats à la pudeur et outrage aux bonnes mœurs sur des fillettes.
Il devra s'acquitter de 30.000 francs d'amende et verser des dommages et intérêts à titre provisionnel sur un dommage à évaluer: 100.000 francs aux parties civiles constituées pour la petite Sabine et 50.000 francs pour la petite Marie.
Cette peine, qui est conforme à la jurisprudence habituelle du tribunal correctionnel de Bruxelles, a été qualifiée par la présidente, Me Claire De Grijse, de «très sérieux avertissement pour l'avenir afin de soutenir les efforts destinés (à ce que le prévenu) parvienne à une maîtrise de ses pulsions sexuelles».
Christian S. devra se soumettre durant ces trois années de probation à la tutelle d'une assistante de probation et devra également suivre une thérapie auprès d'un praticien ou d'un centre de son choix.
Si la dénonciation des agissements répréhensibles de Christian est récente, les faits dénoncés le sont moins puisque certains d'entre eux remontent à 1984. «Sabine» a aujourd'hui 13 ans mais elle se rappelle avec acuité les attouchements dont elle fut victime lorsqu'elle logeait chez le fils du prévenu, le petit «Benoît», alors camarade d'école.
Christian la soumettait à des attouchements et l'obligeait parfois à dormir avec lui. Après une discussion avec sa mère à l'occasion d'un événement dramatique, Sabine lui révèle qu'elle a été victime de Christian lorsqu'elle avait 9 ans.
L'affaire a été portée devant la justice Cette dénonciation met à jour d'autres affaires: Christian s'en est pris à d'autres copines de classes de son fils et à des enfants de ses concubines successives.
Interrogé par la présidente, Christian n'a pas admis être un pédophile, une réponse classique dans ce type de délinquance.
«Ce genre de choses, c'est dégoûtant. Je ne suis pas comme ça. Je reconnais avoir fait des choses que je ne devais pas. J'ai eu un moment d'égarement. J'ai cherché de l'aide mais je n'en ai pas trouvé. Ce problème a été résolu en famille.
Pendant 6 mois, j'ai vécu à la cave. Je devenais dépressif et je me suis mis à boire et c'est dans ce contexte qu'il y a eu le dérapage avec la petite «Marie» (fille d'une de ses compagnes).
Les mois passés en prison m'ont permis de faire un examen de conscience. J'ai pris contact avec un centre pour mettre fin à ces horreurs. Je veux absolument donner toutes les garanties à la société. Je ne cherche pas d'excuses. »
Le ministère public, désirant conserver la sérénité du tribunal, a mis en évidence «le contexte très sensible suite à cette affaire très pénible qui secoue la Belgique (l'affaire Dutroux).
J'ai été contacté par des avocats inquiets et qui craignaient que mon office et le tribunal aient la main plus lourde.
Mais il s'agit plutôt de garder la même sérénité dont le tribunal fait usage pour juger ce type d'affaire. Si il y a un problème, c'est au niveau de l'exécutif qu'il doit se régler. Je ne serai donc pas plus sévère». Le procureur a réclamé une peine assortie d'un sursis probatoire partiel car «le prévenu n'est pas prêt pour sortir de prison. Je laisse la fourchette de la peine à votre appréciation».
Les parties civiles s'étaient sont offusqués des contestations ou de la minimisation de responsabilité émises par le prévenu et ont réclamé réparation: «si le prévenu s'est montré insensible à la détresse de ces jeunes enfants, peut être se montrera-t-il plus sensible sur le chapitre d'une réparation financière». Deux montants, l'un de 100.000 sur un dommage de 500.000 et l'autre de 250.000 sur un dommage de 500.000 francs avaient été réclamés par les deux parties civiles présentes à l'audience.
M° Dayez, défenseur du prévenu, n'a pas caché la difficulté de la tâche qui lui incombait, compte tenu des arguments qu'il comptait invoquer concernant la prescription de certains faits, leur limitation quant à la durée de la période infractionelle visée par la citation ou encore la contestation partielle de certaines accusations.
M° Dayez s'est surtout servi du rapport de l'expert psychiatre qui décrit Christian S comme un «névrosé accessible au remord et qui peut inhiber ses pulsions de type pédophilique» et non comme un psychopathe. Il en déduit que son client est donc récupérable, a consience de la gravité des faits, «désire expier ses fautes». Me Dayez a rejoint le ministère public pour la peine à appliquer, soit une «peine sévère» mais a demandé au tribunal l'application d'un sursis probatoire de longue durée» car une «longue détention n'arrangera rien».
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