vendredi 18 juillet 2008

3 arrestations dont 1 inspecteur principal PJ Charleroi('Wallonie'lundi26août1996pg8)



Trois arrestations dont un inspecteur principal de la PJ de Charleroi

Le FBI américain va prêter main-forte aux enquêteurs


« La Wallonie » du lundi 26 août 1996 page 8

Trois personnes ont été placées sous mandat d'arrêt dimanche à Neufchâteau dans des dossiers connexes à l'affaire de séquestration et pédophilie pour laquel Marc Dutroux a été arrêté, a annoncé dimanche soir le procureur du roi de Neufchâteau, Michel Bourlet.
Parmi celles-ci figurent Georges Zicot, inspecteur principal à la PJ de Charleroi.

Ces trois personnes ont été inculpées d'association de malfaiteurs et de faux et usage de faux notamment. Leur arrestation s'inscrit dans un dossier de vols de camions et de l'assassinat de Bernard Weinstein, ce truand français que Marc Dutroux a dit avoir tué en mars dernier car ce dernier aurait essayé de le doubler.
Marc Dutroux avait été arrêté dans le cadre de ce dossier en décembre dernier mais avait été libéré quelques mois plus tard.

Après une rafle
Les trois mandats d'arrêt ont été décernes après une rafle opérée cette nuit. Sept personnes ont été interpellées. Quatre d'entre elles sont toujours interrogées.

Les trois autres ont été placées sous mandat d'arrêt: il s'agit de Georges Zicot, Gérard Pinon, le propriétaire d'un hangar de Ransart où les enquêteurs ont perquisitionné les jours derniers ainsi que d'un assureur, Eric Dehann.

Michel Bourlet n'était pas seul pour cette conférence de presse. Le procureur général de Liège, Anne Thily a tenu à rassurer la population: tout sera fait pour aller au bout de cette enquête, a-t-elle souligne.
Les magistrats nationaux, M.Van Dorera et Duinslaeghe, étaient présents à la conférence de presse. M. Bourlet a précisé que deux analystes du FBI allaient apporter leur appui dans cette enquête
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« Othello », une enquête parallèle ?

« La Wallonie » du lundi 26 août 1996 page 8

La RTBF-radio a fait état d'une "enquête parallèle", qui aurait reçu le nom de code "dossier Othello", menée par la gendarmerie de Charleroi dans l'affaire des disparitions d'enfants et notamment à propos des activités de Marc Dutroux et de ses complices.

Ce fait semble indiquer que la confiance ne régnait pas entre les différents services de police, comme le soulignent plusieurs journaux samedi matin.

Il est sans doute à rapprocher des propos exprimés vendredi soir par le procureur du roi de Neufchâteau, Michel Bourlet, lors de l'émission spéciale de la RTBF-télévision: « Tous les individus seront identifies si possible, et seront poursuivis si on me laisse faire ».

Selon la RTBF, seule une "infime partie" des renseignements recueillis par la gendarmerie dans ce contexte auraient été transmis au juge d'instruction liégeois Martine Doutrewe, chargée à l'époque du dossier sur la disparition de Julie et Mélissa.
Mais il existerait des contradictions à ce propos entre les affirmations de la juge d'instruction et celles des responsables de la gendarmerie.

RTL-TVI avait dès vendredi soir fait état de ces faits et révélé le contenu d'un avis de recherche "non urgent" lancé par la gendarmerie le 25 août 1995 concernant Marc Dutroux mais où il n'est nulle part question de disparitions d'enfants.

Les antécédents de Dutroux, les séquestrations et viols de mineures n' y seraient pas mentionnés, selon la même source.
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Mise au point de la gendarmerie

« La Wallonie » du lundi 26 août 1996 page 8

A la suite d'une opération parallèle de la gendarmerie baptisée "opération Othello" dont ont fait état vendredi et samedi matin certains média, le Colonel Wilhem Vanden Broeck, port-parole de l'Etat-Major de la gendarmerie, a communiqué samedi midi à l'agence Belga la mise au point suivante:

"Quelques médias de ce matin (24 août 96) font état de l'opération Othello en prétendant en plus qu'il s'agit d'une opération parallèle de la gendarmerie, montée en dehors de l'autorité judiciaire. Il s'agit d'une présentation tout à fait fausse, qui appelle la mise au point suivante

1. Afin de confirmer par des constatations précises les informations fournies par un informateur, une observation fut installée durant quelques temps (unités POSA de la gendarmerie);

2. ce dispositif d'observation fut appelé Othello;

3. l'attribution d'un nom de code est une pratique policière courante afin de garantir la discrétion. Sans discrétion, aucune observation valable n'est possible;

4. ce dispositif d'observation fut installé avec l'accord du Parquet de Charleroi qui fut également informé du résultat;

5. l'autorité judiciaire de Liège a également été mise ou courant. Cette autorité y a donné suite en prescrivant un devoir judiciaire subséquent;

6. affirmer par conséquent que Othello a été une initiative individuelle et parallèle et qu'elle eut lieu sans information et accord des autorités judiciaires est absolument fautif et mérite une rectification vigoureuse.

Afin de ne perturber en rien les enquêtes en cours, il ne sera fourni aucune autre information à ce sujet".
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Que faisait Dutroux ?

« La Wallonie » du lundi 26 août 1996 page 8

Les recherches se sont poursuivies samedi en vain dans l'enquête relative au dossier de Marc Dutroux, qui était par ailleurs toujours entendu samedi soir par les enquêteurs de Neufchâteau.
Les enquêteurs ont profité du week-end pour relire les déclarations des différents inculpés et faire l'analyse de toute une série de procès-verbaux concernant des disparitions d'enfants ou d'adolescents qui leur parviennent d'autres juridictions.

Curieusement, souvent les témoignages concordent et à Neufchâteau, on en vient à se demander si Dutroux ne passait pas le plus clair de son temps à se promener pour tenter d'enlever des enfants.
Plusieurs tentatives, voire même d'autres enlèvements pourraient être élucidés.

Ainsi par exemple la petite Vinciane Closset enlevée le 15 novembre 1991 à Namur et retrouvée morte pratiquement un mois plus tard (le 6 décembre) pourrait avoir été victime des agissements de Dutroux.
Le juge Marotte, à Namur, en charge du dossier a en effet demandé aux enquêteurs d e Neufchateau qu'on lui donne les noms des médicaments utilisés par Dutroux pour endormir ses victimes.
La jeune fille était en effet morte à la suite d'une overdose.

Concernant les trois jeunes gens qui selon, le journal flamand Morgen, auraient été séquestrés au domicile de Bernard Weinstein par ce dernier et Marc Dutroux (voir ci-dessous), les enquêteurs estiment qu'elle n'aurait rien avoir avec une affaire de pédophilie.

En réalité, les trois jeunes gens (et non des adolescents) avaient tenté de doubler Dutroux dans une affaire de vol de camion. Pour se venger, Dutroux avait enfermé et drogue ces trois personnes. Il est fort probable qu'ils auraient subi le même sort de Weinstein si l'un d'entre deux n'avait pas réussi à s'échapper.
Pour cette affaire, Dutroux avait été incarcéré le 7 décembre 1995 et libéré le 26 mars 1996.
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Dutroux était déjà mêlé à cette affaire

Novembre 95 Trois jeunes s’échappent de chez Weinstein

« La Wallonie » du lundi 26 août 1996 page 8

Deux garçons et une fille qui étaient retenus dans la maison de Bernard Weinstein, le complice de Marc Dutroux, sont parvenus à s'en échapper en novembre 1995.
Marc Dutroux a été arrêté dans le cadre de cette affaire le 7 décembre mais a ensuite été relâché, faute de preuves.
C'est ce qu'a confié le commissaire de police de Charleroi Raymond Vertessen au quotidien DeMorgen, qui relate l'information dans son édition de samedi.
Le commissaire a refusé de préciser l'âge ou l'identité de ces trois personnes. "Disons qu'ils avaient l'âge d'Ann et Eefje", a indiqué le commissaire Vertessen.
Rappelons qu'Ann Marchal et Eefje Lambrecks, qui avaient à l'époque des faits 17 et 19 ans, ont disparu le 22 août 1995 alors qu'elles se trouvaient au littoral.

Enchaînés
Le 4 novembre 1995, ces trois adolescents ont été enfermés dans une cave de la maison de Bernard Weinstein, à Jumet, par ce dernier et Marc Dutroux, après avoir été endormis au moyen de gouttes. La même technique a été utilisée lors de l'enlèvement de Laetitia Delhez. Les deux garçons ont
été enchaînés.
Un complice de Marc Dutroux, chargé de surveiller les adolescents, a quitté la maison peu avant minuit, persuadé qu'ils resteraient anesthésiés jusqu'au lendemain matin. Mais la fille, qui n'avait pas été attachée, est parvenue à s'enfuir et a alerté la police.
Lorsque la police est arrivée sur les lieux, une brève fusillade s'est produite avec le complice de Marc Dutroux et Bernard Weinstein, revenu peu auparavant sur place.
Personne n'a été blessé et le complice est parvenu à s'enfuir. Les deux garçons, toujours endormis, ont été évacués sur des brancards.
II voulait donner une leçon
Après une longue série d'interrogatoires, la police de Charleroi a établi le lien avec Marc Dutroux, qui a été arrêté le 7 décembre.
Il a rejetté la responsabilité des faits sur Bernard Weinstein qui aurait voulu, dit-il, donner une leçon aux adolescents.
Ceux-ci auraient en effet été impliqués dans le vol de deux véhicules qui appartenaient à Marc Dutroux.
Le Parquet de Charleroi a jugé le propos crédible et, le témoin principal Bernard Weinstein restant introuvable, a relâché Marc Dutroux le 20 mars 1996.
"Nous étions persuadés à l'époque que la séquestration des trois adolescents n'était liée qu'à cette affaire de vol de voitures", a expliqué le commissaire Vertessen dans les colonnes du Morgen.
"Si vous me demandez aujourd'hui si nous n'aurions pas dû alors orienter nos recherches vers un éventuel réseau de pédophiles, je vous répondrai que cela revient à demander à Napoléon s'il n'aurait pas mieux fait d'agir différemment lors de la bataille de Waterloo".
"Les trois adolescents sont restés séquestrés cinq heures maximum. Mais nous ignorons combien de temps ils voulaient les garder et dans quelle perspective", a-t-il ajouté.

Etonné
Contacté par l'agence Belga dans la nuit de vendredi à samedi, un autre commissaire de police de Charleroi, M. Duperoy, a affirmé qu'il n'avait jamais eu connaissance de ces faits.
Il s'est également dit étonner par ces déclarations au Morgen, qui interviennent bien après les rebondissements enregistrés depuis une dizaine de jours dans ce dossier. Le commissaire Duperoy a enfin rappelé que la police de Charleroi ne s'occupait en rien de l'enquête sur l'affaire Dutroux. C'est la gendarmerie de Charleroi qui en est chargée.
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Office de la naissance et de l’enfant

Une cellule de crise pour gérer les conséquences


« La Wallonie » du lundi 26 août 1996 page 8

L'affaire Dutroux a bousculé l'Office de !a Naissance et de l'Enfance (O.N.E.) qui va réunir demain à Bruxelles, les 10 équipes "S.O.S. Enfants qu'elle subventionne (120 millions de francs) en Communauté française.
Comme !'a précisé à l'Agence BELGA, sa présidente Marie-José Laloy, elles vont créer une cellule de crise pour gérer les conséquences de cette dramatique affaire.
Les appels reçus, ces derniers jours, par ces équipes "S.O.S. enfants" révèlent que beaucoup de jeunes de 10 à 12 ans se posent des questions sur la pédophilie et les pédophiles.
Ils "cauchemardent". Les images de Julie et Mélissa, mortes de faim, de même que celles de Laetitia et Sabine emmurées les pourchassent. Les enfants se retrouvent brutalement confrontés à la mort.
Des parents aussi ignorent comment leur répondre et nombre d'enseignants appréhendent la rentrée scolaire pour la même raison.

Une stratégie pédagogique
Face à tant de questions et de réponses les plus adéquates possibles à fournir, l'O.N.E. a décidé de confronter ses équipes "S.O.S. enfants" pour mettre en place une stratégie pédagogique. D'autant que pour Marie-José Laloy, "face aux événements Dutroux, il convient de ne pas perdre confiance".
"Ces derniers jours, par centaines, les parents ont retiré leurs enfants des colonies de vacances et des camps d'été des mouvements de jeunesse par appréhension de la pédophilie et des conséquences", a-t-elle souligné.
Pour la présidente de l'ONE, ce phénomène est inquiétant car il va entraîner une méfiance maladive de tout ce qui concerne les associations et organisations pour jeunes".
"La société belge fait beaucoup pour encadrer les enfants. La Communauté française le prouve notamment avec les équipes de "S.O.S. enfants".
Lorsqu'elles ont été créées, en 1985, le budget alloué était d e 10 millions de francs. Aujourd'hui, il est de 120 millions de francs.

20.000 enfants suivis et 650 traités
Marie-José Laloy a rappelé aussi le travail important effectué sur le terrain par l'O.N.E. qui suit annuellement quelque 20.000 enfants. En 1995, elles ont dénoncé aux autorités judiciaires près de
650 cas de maltraitance sexuelle, de pédophilie et de maltraitance.
La présidente de l'organisation compte d'ailleurs profiter de cette affaire Dutroux pour attirer l'attention des décideurs politiques et judiciaires sur la nécessaire concertation qui doit exister entre tous les acteurs de terrain" .

Laurette Onkelinx sollicitée
Marie-José Laloy a par ailleurs précisé qu'elle avait sollicité la ministre présidente de la Communauté française, Laurette Onkelinx, pour qu'elle organise une concertation entre responsables de la Justice et de la Jeunesse afin que tous les travailleurs d u terrain se sentent obligés d'agir en équipe. "Cela permettrait d'établir un réseau de protection des enfants comme une sorte de toile d'araignée infranchissable", a-t elle conclu.
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Précisions des parents de Julie Mélissa

« La Wallonie » du lundi 26 août 1996 page 8

Les parents de Julie et Mélissa n'ont donné leur accord sur aucune des multiples initiatives qui se prennent actuellement au nom de leurs filles, "initiatives dont un grand nombre viennent de
I'ASBL "Marc et Corine".

Dans un communiqué diffusé samedi en fin de soirée, les parents des deux petites victimes affirment que malgré les dissensions qui existent entre eux, l'ASBL "Marc et Corine" "n'a pas eu le courage de dissiper d'elle-même suffisamment tôt la confusion qui règne dans le public à propos de l'image de Julie et de Mélissa et leur association".

Les parents ajoutent que cela les oblige a proclamer qu'ils se dissocient de toutes les initiatives prises au nom de l'immense émotion soulevée par la mort de leurs 2 filles.

Ils répètent qu'ils n'ont rien a voir dans les pétitions qui circulent actuellement, notamment celle sur les peines incompressibles initiée par l'ASBL "Marc et Corine", et ce en dépit du fait que les noms de Julie et Mélissa y soient associés sur des milliers de feuilles.

Ils se dissocient également de "toutes les manifestations spectacles à court terme et non réfléchies, comme celle qui a eu lieu vendredi à Verviers" (voir aussi en page 3).Les parents de Julie et Mélissa tiennent par ailleurs à rappeler que le seul compte bancaire sur lequel peut être versé tout don est le numéro 2400285928-73 et qu'il n'ont donné leur autorisation pour aucune autre collecte.
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Fillette enlevée et relâchée

« La Wallonie » du lundi 26 août 1996 page 8

Une fillette aurait été enlevée vendredi soir à Molenbeek, et retrouvée le lendemain matin en état de choc.
L'information, diffusée par la RTBF, a été confirmée du bout des lèvres par le parquet de Bruxelles, dont le porte-parole a cependant souligné dimanche qu'il ne souhaitait faire aucun commentaire ni ne donner aucune précision sur cette affaire, classée "confidentielle".

La fillette, 12 ans, aurait été enlevée, vendredi soir, par un groupe d'individus non identifiés. L'enfant aurait été retrouvée le lendemain matin dans un état de choc qui a nécessité une hospitalisation.
C'est la PJ qui a été chargée de ce dossier.

Pays-Bas : une arrestation
Le "renseignement" qui a conduit jeudi soir à l'arrestation d'un Néerlandais de 74 ans résidant à Amstelveen (près d'Amsterdam), évoquait un lien possible entre son domicile et les activités de Marc Dutroux et de ses comparses, provenait des Pays-Bas et non de Belgique, a précisé samedi Klaas Wilting, un porte-parole de la police néerlandaise, interrogé par la BRTN-radio.
"Les perquisitions effectuées vendredi au domicile du suspect n'ont pas permis jusqu'ici de découvrir d'indices lies à la disparition des deux jeunes filles belges disparues", a ajouté le porte-parole, évoquant implicitement An et Eefje, les deux jeunes limbourgeosies disparues.

"Bien entendu"
L'enquête menée à Amstelveen est une initiative de la police néerlandaise, mais des contacts ont, "bien entendu" été établis à ce sujet avec la jus tice belge, a encore ajouté en substance le porte-parole. Celui-ci n'a pas précise combien de temps le suspect resterait en prison. Le septuagénaire, dont l'identité n'a pas été révélée, était toujours détenu samedi matin.
Le porte-parole de la police néerlandaise avait précédemment démenti que les perquisitions chez le suspect aient été effectuées à la demande des autorités judiciaires belges, comme le rapportait samedi matin le quotidien néerlandais "De Telegraaf' . Il a également qualifié "d'absurdes" les affirmations du même journal selon lequel la rue où résidait le suspect ait été "hermétiquement bouclée" durant les perquisitions,,
L'homme arrêté avait précédemment été impliqué dans une affaire de détention illégale d'armes à feu. "C'était en soi suffisant pour que nous intervenions", a dit Klaas Wilting. Les enquêteurs ont d'ailleurs découvert deux armes a feu au domicile du suspect.


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