Les enquêteurs de retour à Jumet et à La Docherie
Les enquêteurs de retour à Jumet et à La Docherie
Des vêtements d'enfants retrouvés chez Weinstein?
« La Meuse » du mercredi 21 août 1996 page 10
Les recherches se poursuivent. Policiers et gendarmes sont loin de délaisser les maisons fréquentées par Dutroux. Ils sont retournés à La Docherie et à Jumet, chez Weinstein. Où ils auraient emporté une caisse avec des vêtements d'enfants.
Des vêtements d'enfants retrouvés chez Weinstein?
« La Meuse » du mercredi 21 août 1996 page 10
Les recherches se poursuivent. Policiers et gendarmes sont loin de délaisser les maisons fréquentées par Dutroux. Ils sont retournés à La Docherie et à Jumet, chez Weinstein. Où ils auraient emporté une caisse avec des vêtements d'enfants.
Descente de police lundi soir à Jumet et plus particulièrement au 63 de la rue Daubresse. Jusqu'à 23 h 30, les enquêteurs ont investi la maison de Bernard Weinstein, le complice français de Dutroux.
« Ils ont alors mis des barrières Nadar et des scellés, nous explique une voisine. Ils auraient emporté une caisse avec, dit-on, des vêtements d'enfants. Avant, ils avaient emmené la vieille Volvo (NDLR: une épave de 740 grise) et la moto de Weinstein. »
« Ils ont alors mis des barrières Nadar et des scellés, nous explique une voisine. Ils auraient emporté une caisse avec, dit-on, des vêtements d'enfants. Avant, ils avaient emmené la vieille Volvo (NDLR: une épave de 740 grise) et la moto de Weinstein. »
Gendarmes et policiers sont revenus hier matin sur les lieux. Selon un voisin direct de l'ex-demeure de Weinstein, ils ont emporté un sac. « Ils l'ont mis dans le coffre de leur voiture, après l'avoir retournée, comme s'ils ne voulaient pas que l'on voie ce que c'était... »
«J'ai également reçu la visite d'un policier en civil de la brigade de Jumet ce matin, poursuit la voisine d'en face. Il est venu pour me poser des questions sur Weinstein. » Personne n'avait ençore pris la peine de le faire? « Non.. Même après l'histoire de la séquestration en novembre dernier. »
Rappelons qu'à l'époque, Bernard Weinstein et Marc Dutroux avaient séquestré trois adultes au domicile du Français. Ces trois individus étaient détenus parce qu'ils auraient « emprunté » des véhicules à Weinstein. Les forces de l'ordre avaient dû donner l'assaut, arrêtant Dutroux. Weinstein réussissant à s'enfuir.
A La Docherie
Marchienne-au-Pont, au 17 de la rue Destrée (La Docherie), des perquisitions se sont également déroulées lundi soir et hier matin jusqu'à midi. Les enquêteurs ont également emmené des sacs remplis d'objets saisis sur place.
Deux descentes avaient pourtant déjà eu lieu, dont une de nuit. « Ils sont peut-être passés à côté de certaines choses à ce moment-là », estime un voisin.
Avant les fouilles de lundi et de mardi, de nombreux objets étaient en tout cas encore sur place. Comme de nombreuses cassettes audio et, choses beaucoup plus personnelles, une carte d'inscription au Forem et une autre d'affiliation à la mutualité chrétienne.
C'est aussi dans cet immeuble que l'on avait découvert des caves aménagées par Dutroux, à la fois pervers sexuel et maniaque du béton. Ses sous-sols étaient peut-être destinés à devenir des geôles pour d'autres victimes.
A Mont-sur-Marchienne
A Mont-sur-Marchienne, à l'angle des rues Camille Desy et des Hayettes, « la BSR est revenue ce matin », explique un voisin du bloc de maisons constitué par les numéros 19 et 17 des Hayettes et 26 de Desy.
Là où la protection civile, à la demande des enquêteurs, avait, dimanche, littéralement retourné le jardin. « Mais cette fois, c'était dans la maison. Des camionnettes de gendarmerie sont passées plusieurs fois. Mais tous ces mouvements étaient peut-être pour constater des actes de vandalisme. Des gens sont venus jeter des pierres dans les vitres des maisons.
Et, malheureusement, certains curieux, avant de partir, font un drôle d'amalgame. Ils nous regardent, nous les voisins, et nous traitent d'assassins. Comme si on y pouvait quelque chose... »
Yvan Scoys
_________________________
Des pédophiles qui n’ont fait que passer à Lantin
Parmi les cas de libération conditionnelle, il y en a de tout récents
« La Meuse » du mercredi 21 août 1996 page 10
A Liège aussi, les pédophiles ne font pas long feu en prison. Ainsi, cette semaine, deux personnes condamnées pour pédophilie vont être libérées conditionnellement de la prison de Lantin.
Mais de telles libérations ne sont pas uniquement l'« oeuvre » de l'administration pénitentiaire du ministère de la Justice et donc du pouvoir exécutif.
Le pouvoir judiciaire, lui aussi, libère des pédophiles présumés. Les chambres du conseil et des mises en accusation libèrent, en effet, leur lot de personnes en détention préventive. Ainsi, toujours cette semaine et donc après les terribles événements que nous connaissons tous; titi pédophile présumé. (Il n'a pas encore été jugé) a été libéré par les magistrats.
Le gaillard se serait rendu coupable d'attouchements sur deux gamines de 11 et 12 ans. Les faits se seraient déroulés au mois de juin dernier. L'individu avait été arrêté le 20 juillet. Moins d'un mois après son incarcération, il a donc recouvré la liberté.
Le 5 mars 1996, Jean-Claude, un Liégeois de 21 ans, était condamné à quatre ans de prison dont un an ferme pour viol avec violence sur un mineur de moins de 10 ans, viol avec violence sur quatre mineurs âgés de dix à quatorze ans, attentat à la pudeur et outrage public aux moeurs. Il est entré en prison le 22 avril pour en ressortir deux mois et demi plus tard après avoir bénéficié d'une mise en liberté conditionnelle aux trois quarts de la peine.
« Trouvez-vous que justice ait été faite ? », nous écrit la maman d'une des cinq victimes.
Cinq garçons dont l'un avait été sodomisé, les autres ayant dû se livrer à des attouchements sur la personne de leur abuseur.
Dans ces familles déjà cassées, l'annonce de la libération du pédophile a provoqué un puissant sentiment de colère et de honte : « Deux mois et demi ! C'est presque comme s'il était blanchi.
C'est nous qui sommes salis, comme si les victimes étaient les coupables. »
Cette mère est désemparée et ne sait comment expliquer à son fils la légèreté de la peine
«Ces enfants connaissent déjà un sentiment de culpabilité. Il est encore renforcé. Mon fils ne veut plus voir le psychologue parce qu'il ne comprend pas que Jean-Claude en ait déjà fini avec la prison alors que lui doit toujours être suivi par les médecins. »
A cette blessure morale s'ajoute la crainte : « Pendant deux ans, nos enfants se sont tus parce qu'il les terrorisait. A l'époque, il était notre voisin, aujourd'hui, il habite à quelques kilomètres d'ici. Mais comment être sûr qu'ils ne se rencontreront pas? Ne serait-ce qu'à Liège. Des personnes m'ont dit qu'elles l'avaient vu aux fêtes du 15 août. » Sans commentaire !
Le gendarme dirigeait un réseau de pédophilie
Rappelons qu'à l'époque, Bernard Weinstein et Marc Dutroux avaient séquestré trois adultes au domicile du Français. Ces trois individus étaient détenus parce qu'ils auraient « emprunté » des véhicules à Weinstein. Les forces de l'ordre avaient dû donner l'assaut, arrêtant Dutroux. Weinstein réussissant à s'enfuir.
A La Docherie
Marchienne-au-Pont, au 17 de la rue Destrée (La Docherie), des perquisitions se sont également déroulées lundi soir et hier matin jusqu'à midi. Les enquêteurs ont également emmené des sacs remplis d'objets saisis sur place.
Deux descentes avaient pourtant déjà eu lieu, dont une de nuit. « Ils sont peut-être passés à côté de certaines choses à ce moment-là », estime un voisin.
Avant les fouilles de lundi et de mardi, de nombreux objets étaient en tout cas encore sur place. Comme de nombreuses cassettes audio et, choses beaucoup plus personnelles, une carte d'inscription au Forem et une autre d'affiliation à la mutualité chrétienne.
C'est aussi dans cet immeuble que l'on avait découvert des caves aménagées par Dutroux, à la fois pervers sexuel et maniaque du béton. Ses sous-sols étaient peut-être destinés à devenir des geôles pour d'autres victimes.
A Mont-sur-Marchienne
A Mont-sur-Marchienne, à l'angle des rues Camille Desy et des Hayettes, « la BSR est revenue ce matin », explique un voisin du bloc de maisons constitué par les numéros 19 et 17 des Hayettes et 26 de Desy.
Là où la protection civile, à la demande des enquêteurs, avait, dimanche, littéralement retourné le jardin. « Mais cette fois, c'était dans la maison. Des camionnettes de gendarmerie sont passées plusieurs fois. Mais tous ces mouvements étaient peut-être pour constater des actes de vandalisme. Des gens sont venus jeter des pierres dans les vitres des maisons.
Et, malheureusement, certains curieux, avant de partir, font un drôle d'amalgame. Ils nous regardent, nous les voisins, et nous traitent d'assassins. Comme si on y pouvait quelque chose... »
Yvan Scoys
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Des pédophiles qui n’ont fait que passer à Lantin
Parmi les cas de libération conditionnelle, il y en a de tout récents
« La Meuse » du mercredi 21 août 1996 page 10
A Liège aussi, les pédophiles ne font pas long feu en prison. Ainsi, cette semaine, deux personnes condamnées pour pédophilie vont être libérées conditionnellement de la prison de Lantin.
Mais de telles libérations ne sont pas uniquement l'« oeuvre » de l'administration pénitentiaire du ministère de la Justice et donc du pouvoir exécutif.
Le pouvoir judiciaire, lui aussi, libère des pédophiles présumés. Les chambres du conseil et des mises en accusation libèrent, en effet, leur lot de personnes en détention préventive. Ainsi, toujours cette semaine et donc après les terribles événements que nous connaissons tous; titi pédophile présumé. (Il n'a pas encore été jugé) a été libéré par les magistrats.
Le gaillard se serait rendu coupable d'attouchements sur deux gamines de 11 et 12 ans. Les faits se seraient déroulés au mois de juin dernier. L'individu avait été arrêté le 20 juillet. Moins d'un mois après son incarcération, il a donc recouvré la liberté.
Le 5 mars 1996, Jean-Claude, un Liégeois de 21 ans, était condamné à quatre ans de prison dont un an ferme pour viol avec violence sur un mineur de moins de 10 ans, viol avec violence sur quatre mineurs âgés de dix à quatorze ans, attentat à la pudeur et outrage public aux moeurs. Il est entré en prison le 22 avril pour en ressortir deux mois et demi plus tard après avoir bénéficié d'une mise en liberté conditionnelle aux trois quarts de la peine.
« Trouvez-vous que justice ait été faite ? », nous écrit la maman d'une des cinq victimes.
Cinq garçons dont l'un avait été sodomisé, les autres ayant dû se livrer à des attouchements sur la personne de leur abuseur.
Dans ces familles déjà cassées, l'annonce de la libération du pédophile a provoqué un puissant sentiment de colère et de honte : « Deux mois et demi ! C'est presque comme s'il était blanchi.
C'est nous qui sommes salis, comme si les victimes étaient les coupables. »
Cette mère est désemparée et ne sait comment expliquer à son fils la légèreté de la peine
«Ces enfants connaissent déjà un sentiment de culpabilité. Il est encore renforcé. Mon fils ne veut plus voir le psychologue parce qu'il ne comprend pas que Jean-Claude en ait déjà fini avec la prison alors que lui doit toujours être suivi par les médecins. »
A cette blessure morale s'ajoute la crainte : « Pendant deux ans, nos enfants se sont tus parce qu'il les terrorisait. A l'époque, il était notre voisin, aujourd'hui, il habite à quelques kilomètres d'ici. Mais comment être sûr qu'ils ne se rencontreront pas? Ne serait-ce qu'à Liège. Des personnes m'ont dit qu'elles l'avaient vu aux fêtes du 15 août. » Sans commentaire !
Le gendarme dirigeait un réseau de pédophilie
Quant au gendarme limbourgeois arrêté en fé vrier dernier pour être à la tête d'un réseau de pédophilie à Bruxelles et aux Pays-Bas, il a été libéré le 16 juillet dernier.
Hedwig Huybrechts, gendarme à la brigade de Saint-Trond, considéré par ses collègues comme un « gendarme irréprochable», menait en réalité une double vie. Depuis l'automne dernier, il recrutait des mineurs d'âge d'origine ex-yougoslave et les photographiait dans des poses obscènes. Cela se passait généralement au parking de la GrandPlace à Bruxelles ou dans des hôtels du Brabant flamand. Il lui arrivait aussi de livrer ces enfants à des clients qui le payaient entre 4.000 et 7.000 F la passe. Les jeunes recevaient quant à eux une somme variant entre 500 et 1.000 F. Ils devaient cependant en ristourner une partie à un proxénète. Hedwig Huybrechts venait les chercher deux ou trois fois par semaine en voiture, dans des habitations proches de la place Flagey à Ixelles.
C'est donc à la tête d'une véritable organisation de prostitution enfantine que l'homme se trouvait. Il a même été pris en flagrant délit lors d'une scène de prise de photos dans le parking de la Grand-Place. Une cinquantaine de «clients» avaient été répertoriés. Hedwig Huybrechts a été libéré au mois de juillet.
Brutal, le curé...
Une des affaires de pédophilie qui a le plus marqué l'actualité judiciaire, et les esprits, ces dernières années, c'est sans aucun doute celle des pédophiles de Neupré mise au jour en 1990 et dans laquelle avait été impliqué notamment l'ex-curé de la paroisse de Kinkempois, Louis Dupont.
Au total, une vingtaine de personnes auraient constitué la clientèle de deux détraqués sexuels de la région liégeoise, Julien Davison, 59 ans, et Armand Lambri, 67 ans. Ils auraient ni plus ni moins abusé d'une douzaine d'enfants.
Parmi ces «clients» donc, figurait Louis Dupont, 71 ans à l'époque des faits.
Selon les enquêteurs, il aurait quant à lui violé entre cinq et huit fois une mineure d'âge confiée à la garde de son "comparse Julien Davison. Il devait ressortir des déclarations de la victime que le curé était le « plus brutal des visiteurs ».
En correctionnelle, sur 16 «clients» inculpés, seuls cinq furent condamnés à des peines légères.
En assises comparurent le 7 septembre 1992, outre Julien Davison et Louis Dupont, Armand Lambry et Yvan Fumagalli, ouvrier, de Chênée.
Ce dernier fut acquitté ; Julien Davison fut condamné aux travaux forcés à perpétuité, Lambry à 20 ans de travaux forcés, Louis Dupont à trois ans de prison avec sursis probatoire de cinq ans pour ce qui dépasse la préventive effectuée (donc six mois).
___________________________________
Les pompiers de Liège sont indignés et le font entendre
« La Meuse » du mercredi 21 août 1996 page 10
C'est à grands coups de sirènes que les pompiers de Liège ont apporté leur soutien à la pétition demandant l'incompressibilité des peines. Mardi matin, l'ensemble des véhicules et des hommes en poste à la caserne Ransonnet ont parcouru diverses rues de la ville avant de venir stationner place Saint-Lambert, devant le palais de Justice.
Hedwig Huybrechts, gendarme à la brigade de Saint-Trond, considéré par ses collègues comme un « gendarme irréprochable», menait en réalité une double vie. Depuis l'automne dernier, il recrutait des mineurs d'âge d'origine ex-yougoslave et les photographiait dans des poses obscènes. Cela se passait généralement au parking de la GrandPlace à Bruxelles ou dans des hôtels du Brabant flamand. Il lui arrivait aussi de livrer ces enfants à des clients qui le payaient entre 4.000 et 7.000 F la passe. Les jeunes recevaient quant à eux une somme variant entre 500 et 1.000 F. Ils devaient cependant en ristourner une partie à un proxénète. Hedwig Huybrechts venait les chercher deux ou trois fois par semaine en voiture, dans des habitations proches de la place Flagey à Ixelles.
C'est donc à la tête d'une véritable organisation de prostitution enfantine que l'homme se trouvait. Il a même été pris en flagrant délit lors d'une scène de prise de photos dans le parking de la Grand-Place. Une cinquantaine de «clients» avaient été répertoriés. Hedwig Huybrechts a été libéré au mois de juillet.
Brutal, le curé...
Une des affaires de pédophilie qui a le plus marqué l'actualité judiciaire, et les esprits, ces dernières années, c'est sans aucun doute celle des pédophiles de Neupré mise au jour en 1990 et dans laquelle avait été impliqué notamment l'ex-curé de la paroisse de Kinkempois, Louis Dupont.
Au total, une vingtaine de personnes auraient constitué la clientèle de deux détraqués sexuels de la région liégeoise, Julien Davison, 59 ans, et Armand Lambri, 67 ans. Ils auraient ni plus ni moins abusé d'une douzaine d'enfants.
Parmi ces «clients» donc, figurait Louis Dupont, 71 ans à l'époque des faits.
Selon les enquêteurs, il aurait quant à lui violé entre cinq et huit fois une mineure d'âge confiée à la garde de son "comparse Julien Davison. Il devait ressortir des déclarations de la victime que le curé était le « plus brutal des visiteurs ».
En correctionnelle, sur 16 «clients» inculpés, seuls cinq furent condamnés à des peines légères.
En assises comparurent le 7 septembre 1992, outre Julien Davison et Louis Dupont, Armand Lambry et Yvan Fumagalli, ouvrier, de Chênée.
Ce dernier fut acquitté ; Julien Davison fut condamné aux travaux forcés à perpétuité, Lambry à 20 ans de travaux forcés, Louis Dupont à trois ans de prison avec sursis probatoire de cinq ans pour ce qui dépasse la préventive effectuée (donc six mois).
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Les pompiers de Liège sont indignés et le font entendre
« La Meuse » du mercredi 21 août 1996 page 10
C'est à grands coups de sirènes que les pompiers de Liège ont apporté leur soutien à la pétition demandant l'incompressibilité des peines. Mardi matin, l'ensemble des véhicules et des hommes en poste à la caserne Ransonnet ont parcouru diverses rues de la ville avant de venir stationner place Saint-Lambert, devant le palais de Justice.
Une justice que les hommes du feu remettent en cause autant comme citoyens qu'en tant que pompiers. « Comme la plupart des Belges, nous entendons montrer à nos responsables-irresponsables notre volonté de voir la justice rendue et donc voir la législation belge adopter un système d'incompressibilité des peines », annonce l'un des diables noirs, Jean Pirotte.
Sur leurs véhicules, les pompiers avaient accroché des banderoles sur lesquelles on pouvait lire :
« 6 viols = 3 ans: à qui profite le crime? », « Remise de peine = récidive » et encore : « Nous les sauvons, la justice les tue ».
Cette action de solidarité, les soldats du feu l'expliquent également par leur fonction. « Nous sommes choqués. Notre vocation est de sauver les gens et, à l'opposé, on constate que nos dirigeants laissent courir des personnes pour en tuer d'autres. Il semblerait que nous n'ayons pas les mêmes priorités », dit Jean Pirotte. Un autre pompier, Gérard Jour dan, précise : « M. Lejeune, le papa de la petite Julie, a travaillé à notre atelier de carrosserie. Tous les hommes qui sont ici le connaissent bien et veulent ainsi lui manifester un signe de soutien. »
Ce signe a pris la forme d'un signal sonore. Pendant une minute, à 10 heures précises, les sirènes ont retenti sur la place Saint-Lambert. « Normalement, d'autres pompiers de Belgique ont dû faire la même chose que nous au même .moment. Lorsque nous avons décidé de cette action spontanée, nous avons pris contact avec les corps de pompiers des autres villes pour leur proposer de participer. Je suppose que cela a été le cas. » C'est que les pompiers entendent maintenir la pression : « Si nos responsables pensent que nous agissons sous le coup de l'émotion et que dans quelques jours nous nous désintéresserons du problème, ils se trompent. Ce n'est pas au ministre de la Justice à décider de l'application ou non de l'incompressibilité des peines. Sa détermination à ne pas vouloir toucher à la loi Lejeune n'aura d'égal que notre détermination à la voir sinon abrogée, du moins modifiée. C'est dans ce sens que nous avons pris contact avec différentes corporations de façon à multiplier les actions de pression et à les poursuivre jusqu'à ce que les choses changent », annonce Gérard Jourdan.
Voilà qui a le mérite d'être exprimé haut et fort !
F.H.
___________________________________
Des touristes morbides, près à tout pour voir le « trou »
« La Meuse » du mercredi 21 août 1996 page 10
Les habitants de Sars-la-Buissière, toujours sous le choc après la découverte des corps de Julie et Mélissa dans un terrain de la localité, sont partagés aujourd'hui entre la tristesse et la colère. Tristesse bien compréhensible après un drame d'une telle ampleur; colère de plus en plus difficilement contenue à l'égard des nombreux amateurs de «tourisme morbide ».
Lundi déjà, le bourgmestre Levacq lançait un appel à la décence, invitant les curieux à interrompre leur défilé autour de la propriété de Dutroux. Mais hier, dès le début de la matinée, il y avait déjà beaucoup d'animation sur les lieux : « Les gens investissent des jardins voisins pour approcher le plus possible du terrain, parce qu'il faut absolument voir « le trou » comme disent certains, nous confiait hier une personne excédée.
Pire encore, quand ils repartent, nous devons entendre les réflexions calomnieuses de ceux qui croient tout savoir. D'après eux, il est inconcevable que les habitants de Sars n'aient rien vu ni rien fait. Eux, à notre place, ils auraient tout compris et alerté la police. C'est si facile, une fois que tout a été découvert... »
Les bonnes initiatives
Heureusement, certaines bonnes initiatives font oublier le mauvais goût des autres.
Ainsi, depuis le week-end, les jeunes du village se mobilisent pour mener des actions de solidarité : suppression d'une manifestation sportive dimanche, gerbes pour les parents de Julie et Mélissa (une délégation se rendra d'ailleurs aux funérailles des fillettes jeudi) et enfin, organisation de deux soirées dansantes, ces vendredi et samedi, au profit intégral de l'ASBL Marc et Corine:
«Au départ, nous avons hésité à maintenir ces festivités, parce que les circonstances, vous le comprenez, ne s'y prêtent pas. Mais tout était quasiment prêt et nous avons pensé que ce serait l'occasion de faire un geste. Le bourgmestre nous a donc donné son accord.»
Les soirées débuteront à 21 heures, au terrain de football. Le prix d'entrée est fixé à 200 francs.
F.O.
______________________________
DERNIERE MINUTE
« La Meuse » du mercredi 21 août 1996 page 10
Marche en Famenne : marche silencieuse
Marche, on veut aussi marquer son soutien aux parents des enfants disparus.
Ce jeudi 22 août à l’initiative de la cellule locale de l'ASBL « Marc et Corine » une marche silencieuse sera organisée dans les rues de la ville. Le rendez-vous est fixé à 9 h à la gare.
Le cortège empruntera notamment la rue de Luxembourg, l'avenue de la Toison d'Or, la place aux Foires, la rue du Commerce et le boulevard du Nord.
Tout le monde se ressemblera ensuite sur la place de l'Église. Un moment de recueillement est prévu autour des photos des enfants disparus.
La pétition pour réclamer le durcissement des peines sera également disponible.
Tout le monde est bien sûr le bienvenu (renseignements: 084/31.33.18, Joseph Denis).
Parallèlement à cette action, les commerçants de l'association Cap sur Marche font circuler un tract bordé de crêpe noir avec ces quelques mots
« Ce jeudi, ayons une pensée pour Julie et Melissa; nous présentons nos sincères condoléances aux familles. »
Rectification
Nous avons écrit dans nos éditions d'hier que le propriétaire du chalet occupe par Casper Fller, 17, allée de l’ Air- Fur à Hastière, occupe le numéro 15 de la même rue. En fait, il s'agit du numéro 17
Volets baissés
M. Guillaume, président des commerçants du centre de Liège, nous signale que les , commerces fermeront leurs portes, ce jeudi de 9 à 12 heures, à l'occasion de l "enterrement de Julie et de Mélissa.
De même, certains commerçants d'Aywaille nous annoncent qu'ils feront de même.
Solidarité hospitalière
Opération « Solidarité », pendant toute une semaine dans quatre établissements hospitaliers privés de l'agglomération liégeoise (st Joseph, st Rosalie, Espérance et Bruyères) : hier, dans chaque composante du groupe, médecins et personnel au complet ont observé un arrêt de travail autorisé d'une demi-heure (entre 11 h et 11 h 30) en hommage à la mémoire des petites victimes. Des pédophiles et de pensée solidaire à leurs, parents. Leur motivation était particulièrement, la maman de Julie étant infirmière au quartier opératoire de l'Espérance,
Par ailleurs, la direction des 4 établissements a laissé au choix de toutes et de tous le port facultatif, jusqu'au 27 août, d'un crêpe noir à la boutonnière, tout en faisant passer, dans l'ensemble des services, des enveloppes de collecte. Les sommes ainsi collectées additionnées ensuite d'une contribution spéciale des cliniques seront remises à la famille Lejeune, « en solidarité avec les engagements financiers auxquels elle doit Faire Face ».
Sur leurs véhicules, les pompiers avaient accroché des banderoles sur lesquelles on pouvait lire :
« 6 viols = 3 ans: à qui profite le crime? », « Remise de peine = récidive » et encore : « Nous les sauvons, la justice les tue ».
Cette action de solidarité, les soldats du feu l'expliquent également par leur fonction. « Nous sommes choqués. Notre vocation est de sauver les gens et, à l'opposé, on constate que nos dirigeants laissent courir des personnes pour en tuer d'autres. Il semblerait que nous n'ayons pas les mêmes priorités », dit Jean Pirotte. Un autre pompier, Gérard Jour dan, précise : « M. Lejeune, le papa de la petite Julie, a travaillé à notre atelier de carrosserie. Tous les hommes qui sont ici le connaissent bien et veulent ainsi lui manifester un signe de soutien. »
Ce signe a pris la forme d'un signal sonore. Pendant une minute, à 10 heures précises, les sirènes ont retenti sur la place Saint-Lambert. « Normalement, d'autres pompiers de Belgique ont dû faire la même chose que nous au même .moment. Lorsque nous avons décidé de cette action spontanée, nous avons pris contact avec les corps de pompiers des autres villes pour leur proposer de participer. Je suppose que cela a été le cas. » C'est que les pompiers entendent maintenir la pression : « Si nos responsables pensent que nous agissons sous le coup de l'émotion et que dans quelques jours nous nous désintéresserons du problème, ils se trompent. Ce n'est pas au ministre de la Justice à décider de l'application ou non de l'incompressibilité des peines. Sa détermination à ne pas vouloir toucher à la loi Lejeune n'aura d'égal que notre détermination à la voir sinon abrogée, du moins modifiée. C'est dans ce sens que nous avons pris contact avec différentes corporations de façon à multiplier les actions de pression et à les poursuivre jusqu'à ce que les choses changent », annonce Gérard Jourdan.
Voilà qui a le mérite d'être exprimé haut et fort !
F.H.
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Des touristes morbides, près à tout pour voir le « trou »
« La Meuse » du mercredi 21 août 1996 page 10
Les habitants de Sars-la-Buissière, toujours sous le choc après la découverte des corps de Julie et Mélissa dans un terrain de la localité, sont partagés aujourd'hui entre la tristesse et la colère. Tristesse bien compréhensible après un drame d'une telle ampleur; colère de plus en plus difficilement contenue à l'égard des nombreux amateurs de «tourisme morbide ».
Lundi déjà, le bourgmestre Levacq lançait un appel à la décence, invitant les curieux à interrompre leur défilé autour de la propriété de Dutroux. Mais hier, dès le début de la matinée, il y avait déjà beaucoup d'animation sur les lieux : « Les gens investissent des jardins voisins pour approcher le plus possible du terrain, parce qu'il faut absolument voir « le trou » comme disent certains, nous confiait hier une personne excédée.
Pire encore, quand ils repartent, nous devons entendre les réflexions calomnieuses de ceux qui croient tout savoir. D'après eux, il est inconcevable que les habitants de Sars n'aient rien vu ni rien fait. Eux, à notre place, ils auraient tout compris et alerté la police. C'est si facile, une fois que tout a été découvert... »
Les bonnes initiatives
Heureusement, certaines bonnes initiatives font oublier le mauvais goût des autres.
Ainsi, depuis le week-end, les jeunes du village se mobilisent pour mener des actions de solidarité : suppression d'une manifestation sportive dimanche, gerbes pour les parents de Julie et Mélissa (une délégation se rendra d'ailleurs aux funérailles des fillettes jeudi) et enfin, organisation de deux soirées dansantes, ces vendredi et samedi, au profit intégral de l'ASBL Marc et Corine:
«Au départ, nous avons hésité à maintenir ces festivités, parce que les circonstances, vous le comprenez, ne s'y prêtent pas. Mais tout était quasiment prêt et nous avons pensé que ce serait l'occasion de faire un geste. Le bourgmestre nous a donc donné son accord.»
Les soirées débuteront à 21 heures, au terrain de football. Le prix d'entrée est fixé à 200 francs.
F.O.
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DERNIERE MINUTE
« La Meuse » du mercredi 21 août 1996 page 10
Marche en Famenne : marche silencieuse
Marche, on veut aussi marquer son soutien aux parents des enfants disparus.
Ce jeudi 22 août à l’initiative de la cellule locale de l'ASBL « Marc et Corine » une marche silencieuse sera organisée dans les rues de la ville. Le rendez-vous est fixé à 9 h à la gare.
Le cortège empruntera notamment la rue de Luxembourg, l'avenue de la Toison d'Or, la place aux Foires, la rue du Commerce et le boulevard du Nord.
Tout le monde se ressemblera ensuite sur la place de l'Église. Un moment de recueillement est prévu autour des photos des enfants disparus.
La pétition pour réclamer le durcissement des peines sera également disponible.
Tout le monde est bien sûr le bienvenu (renseignements: 084/31.33.18, Joseph Denis).
Parallèlement à cette action, les commerçants de l'association Cap sur Marche font circuler un tract bordé de crêpe noir avec ces quelques mots
« Ce jeudi, ayons une pensée pour Julie et Melissa; nous présentons nos sincères condoléances aux familles. »
Rectification
Nous avons écrit dans nos éditions d'hier que le propriétaire du chalet occupe par Casper Fller, 17, allée de l’ Air- Fur à Hastière, occupe le numéro 15 de la même rue. En fait, il s'agit du numéro 17
Volets baissés
M. Guillaume, président des commerçants du centre de Liège, nous signale que les , commerces fermeront leurs portes, ce jeudi de 9 à 12 heures, à l'occasion de l "enterrement de Julie et de Mélissa.
De même, certains commerçants d'Aywaille nous annoncent qu'ils feront de même.
Solidarité hospitalière
Opération « Solidarité », pendant toute une semaine dans quatre établissements hospitaliers privés de l'agglomération liégeoise (st Joseph, st Rosalie, Espérance et Bruyères) : hier, dans chaque composante du groupe, médecins et personnel au complet ont observé un arrêt de travail autorisé d'une demi-heure (entre 11 h et 11 h 30) en hommage à la mémoire des petites victimes. Des pédophiles et de pensée solidaire à leurs, parents. Leur motivation était particulièrement, la maman de Julie étant infirmière au quartier opératoire de l'Espérance,
Par ailleurs, la direction des 4 établissements a laissé au choix de toutes et de tous le port facultatif, jusqu'au 27 août, d'un crêpe noir à la boutonnière, tout en faisant passer, dans l'ensemble des services, des enveloppes de collecte. Les sommes ainsi collectées additionnées ensuite d'une contribution spéciale des cliniques seront remises à la famille Lejeune, « en solidarité avec les engagements financiers auxquels elle doit Faire Face ».
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