Nous leur faisons confiance (« La Meuse » du lundi 7 octobre 1996 page 10)
Nous leur faisons confiance
Le Comité de soutien attire l'attention sur l'extrême importance qu'il y a. de rompre la loi du silence qui rendrait les citoyens « qui savent » complices des atteintes dont pourraient être encore victimes des enfants qui tomberaient aux mains de réseaux non complètement démantelés « jusqu au bout» et jusqu'en haut» de notre société.
En ce qui concerne le prochain examen par la cour de cassation de la requête en suspicion légitime contre le juge Connerotte, le Comité de soutien ne peut que faire confiance à la cour de cassation qui, comme toutes les juridictions du pays, a rendu hommage aux victimes de Dutroux, Nihoul et consorts lors de sa rentrée solennelle en observant une minute de silence. Pour ce qui concerne l'enquête jusqu'au 17 août qui était de la responsabilité de magistrats liégeois, le Comité ne peut accepter crue soit oublié le manque de motivation, d'esprit de communication et de respect des parents des victimes, le manque de professionnalisme du magistrat chargé de l'instruction, le manque de moyens mis en oeuvre, le mangue d'urgence, le manque de foi en l'hypothèse que les fillettes étaient vivantes. Le Comité prend acte de ce qu'aucune excuse ni du parquet de Liège, ni de la juge d'instruction n'a encore été présentée aux parents.
En ce qui concerne l'enquête sur l'enquête, le Comité de soutien demande la constitution d'une Commission d'enquête parlementaire spécifique, qui,. avec son pouvoir semblable a ce lui d'un juge d'instruction, est la seule a pouvoir investiguer et aller au bout de la vérité en ce qui concerne tous les dysfonctionnements engendrés par les enquêtes sur les enlèvements d'enfants en commençant par les enquêtes sur les enlèvements de Julie et Mélissa et An et Eefje.
« Nous demandons à l'ensemble des citoyens qui veulent la transparence de nos institutions d'écrire aux députés qu'ils ont élus, et aux membres des différents partis, d'écrire à leur président de parti afin que cette
Commission d'enquête parlementaire spécifique soit constituée. Nous demandons en outre que les parents des enfants enlevés soient entendus par cette commission.
En ce qui concerne le prochain travail de
Pour apprécier le travail de la commission de
Enfin, le Comité de soutien se propose de commencer la liste des nouvelles questions à venir par celle-ci: comment se fait-il que les instances en possession, presque au lendemain de l'enlèvement de Julie et Mélissa, du dossier Dutroux qui en faisait le suspect numéro 1 , l'aient classé sans suites, pendant que les parents soulevaient des montagnes, pour alerter la population belge et alors que le moindre indice, la moindre trace, la moindre piste, pouvaient peut-être sauver leurs filles?
Légende de la photo :
Des pancartes aux mots qui affirment le soutien lors de la manifestation, organisée au départ de
Habay-la-Neuve (Province de Luxembourg), pour demander le maintien du juge Jean-Marc Connerotte et du procureur du roi Michel Bourlet comme instructeurs du dossier Dutroux.
Dès l'arrivée du convoi, discret jusque là, sur la place du palais de justice de Neufchâteau, on sentait une volonté unanime de voir la magistrature accomplir son devoir jusqu'au bout. Les Chestrolais avaient déjà apposé une banniére significative, à proximité d'un monticule de fleurs, devant le palais: « S'il y a eu erreur, surtout ne la remplacez pas par une autre erreur »
Les propos de l'instigatrice du rassemblement, Mimie Billen, ont suscité l'admiration: « Comme l'a dit Einstein, notre monde est dangereux à vivre, à cause de ceux qui font te mal, mais aussi à cause de ceux qui regardent et laissent faire ». Nous sommes tous venus pour marquer notre soutien, notre sympathie à M. le procureur Bourlet et M. le juge Connerotte. Ce sont deux magistrats intègres, consciencieux et courageux. Nous souhaitons que ce soit eux deux et personne d'autre qui continuent l'enquête et trouvent la vérité.
« M Bourlet, M. Connerotte, vous êtes des hommes extraordinaires, nous vous admirons. Courage. Tenez bon ».
Une minute de silence fut alors demandée à la mémoire de tous les disparus, victimes de la perversité humaine. Malgré une pluie battante, la foule n'a pas quitté la place, brandissant différents calicots:
« Bourlet, Connerotte, personne d'autre » ou " Wallons, flamands, unis pour soutenir notre petit juge »
«Avec vous jusqu'au bout », ou encore, « une nouvelle fois la justice décapitée ? » et « Halte à l'injustice, soutenons les gammes de coeur et de conviction ».
Une seconde manifestation sera organisée, le 20 octobre prochain, à Bruxelles.
Les requêtes de cette foule ont, en partie, été entendues puisque la chambre du conseil, qui s'est tenue vendredi après-midi à Neufchâteau, a révélé la confirmation des mandats d'arrêt décernés à l'encontre de Marc Dutroux et de Michel Lelièvre. Mais a, par contre, prononcé la remise en liberté de Michèle Martin, Annie Bouty et Gérard Vanesse. Mais le parquet a immédiatement interjeté appel pour Michèle Martin et Annie Bouty. La décision sera prise par la chambre des anises en accusations endéans la quinzaine. Seul le gendarme dinantais a donc pu sortir libre du palais de justice de Neufchâteau.
D'abord donner des bases solides avant de passer à autre chose, pas de récupération politique, la politique ne résoudra pas tous les problèmes... Ce sont quelques-uns des arguments énumérés une fois de plus, hier midi, à
Inébranlable dans ses réponses et parfois visiblement agacé, Jean-Luc Dehaene répondait hier une fois de plus à la sempiternelle question: Y avait-il un pilote dans l'avion?
« Lorsqu 'un avion est pris dans la tempête, le pilote n'a pas a aller se promener parmi les passagers», a-t-il rétorqué. Et de redire qu'avant de passer à des problèmes de société, il était urgent de donner des bases solides sur lesquelles le pays pouvait se poser franchement. A la question de savoir s'il n'avait pas envisagé remettre sa démission devant une telle crise, M.Dehaene répond que ce n'est pas son genre.
«Ça, c'était une véritable fuite! », s'exclame-t-il. N'allez pas croire pour autant que l'homme de Vilvorde est un insensible. Il suggère lui même le contraire en disant: «J'avoue qu'il m'a parfois été difficile de rester concentré sur le budget mais je ne pouvais pas laisser aller les choses ».
Interrogé sur les discussions qui auraient eu lieu entre le Roi Albert et lui pendant les vacances, le premier ministre n'ira pas au-delà du démenti sibyllin publié au lendemain des révélations dans la presse.Il dira simplement que le Roi est susceptible d'avoir de meilleurs contacts que les hommes politiques avec les gens qu'il rencontre «car il est au-dessus de la mêlée et qu'il n'a pas de décisions à prendre».
Devant ces «nouveaux citoyens» que semblent être devenus les Belges depuis les affaires de l'été dernier, M. Dehaene se dit satisfait. Il tempère toutefois leur impatience en faisant remarquer qu'il peut y avoir un problème dans l'intervalle entre les aspirations des citoyens et la prise de mesures opérationnelles. «J'espère toutefois, dit il, qu'ils continueront à se faire entendre encore après, quand la tension sera retombée ». Sera-t-il présent au moment où la population manifestera à Bruxelles son soutien aux parents d'enfants disparus? D'ores et déjà, il répond qu'il n'en est pas question; toujours au nom du même principe qu'il ne peut pas y avoir de récupération politique.
Interrogé aussi sur l'affaire Cools, Jean-Luc Dehaene a par ailleurs tenu à se mettre du cité de ses partenaires socialistes en faisant la distinction entre le PS d'aujourd'hui et le PS du passé. «Les socialistes actuels ne sont pas mêlés à cela, a-t-il insisté, et il demande d'ailleurs aussi que la clarté soit faite à ce sujet».
Quant à savoir si ce sont de mauvais gestionnaires, pour le Premier ministre, «la réforme fiscale des libéraux valait bien le retour du coeur des socialistes et les deux ont fait autant de tort».
Enfin, à propos des SWAP montrés du doigt la semaine dernière par le ministre De Croo, le Premier ministre, tout en reconnaissant n'avoir pas spécialement été tenu au courant, soutient qu'il s'agit d'une bonne méthode de gestion active de la dette, même si elle comporte des risques.
«Est-il préférable, comme autrefois, de n'avoir aucune méthode de gestion de la dette ou, au prix de certains risques, d'essayer de diminuer les charges d'intérêt? »
Pour le Premier ministre, après 6 ou 7 ans,
Dès vendredi après-midi, toutes les recherches des enquêteurs se sont concentrées sur une ancienne galerie de mine située à Jumet, non loin des étangs Caluwart. Le site avait déjà été fouillé et figurait toujours sur la liste des endroits à passer au peigne fin, mais c'est Marc Dutroux lui-même qui a demandé à être ramené à la rue Sous-le-Bois, vendredi après-midi, et qui a décrit l'endroit comme «intéressant », sans autre détail. C'est la
« technique » qu'il avait déjà utilisée à la rue Daubresse à Jumet, au chalet de Weinstein, où les corps de An et Eefje ont finalement été découverts après plusieurs jours de recherches, le 3 septembre dernier.
La moindre bribe d'information lâchée par Dutroux est donc prise très au sérieux, ce qui explique que toutes les forces ont été mobilisées à proximité des étangs Caluwart, avec d'importants moyens humains et techniques.
Il y a une quinzaine d'années, Marc Dutroux y a occupé une caravane sur un terrain tout proche de la route, mais protégé des regards par la végétation. On dit qu'il était même intéressé par le rachat de la maison voisine, occupée par de paisibles septuagénaires, totalement étrangers à l'affaire : la transaction ne s'est jamais conclue.
L'endroit qui intéresse tout particulièrement les enquêteurs est une ancienne galerie de mine, qui servait probablement à l'évacuation des eaux du puits Saint-Louis à Jumet.
Elle est longue d'environ
indice.
La galerie est très basse : il est impossible de s'y tenir debout. Elle est inondée, il faut pomper en permanence: les eaux et la boue qui en sortent sont tamisées, filtrées. Comme il est impossible d'y amener du matériel lourd, les recherches sont essentiellement visuelles, du moins pour le moment. D'autres moyens (comme les chiens ou le radar) pourraient cependant être mis en oeuvre si nécessaire.
On y manque d'air
Les travaux de pompage ont duré de longues heures avant que les fouilles proprement dites puissent commencer. Ce n'est que samedi après-midi que les enquêteurs ont réellement pu commencer à fouiller la galerie enfouie à
Dimanche, rien de probant n'avait encore été découvert. Au rythme de 200 ou
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