jeudi 10 juillet 2008

Les victimes que l’on oublie('DH'jeudi 22 août 1996 p6)


Le monstre a aussi des enfants

Les victimes que l’on oublie

« DH » du jeudi 22 août 1996 page 6


CHARLEROI - Marc Dutroux, on s'accorde à le reconnaître, n'a pas le profil type du pédophile que l'on rencontre d'habitude dans les tribunaux correctionnels du royaume. La cruauté est l'un des éléments qui le singularisent.
Il y a aussi son physique et son parcours conjugal. On sait que l'homme n'a pas d'exclusive et cultivait en tout cas presque l'image d'un don juan.

Sa première épouse parle de sa vie et de son comportement sexuel normal. Marc Dutroux avait aussi et surtout même engendré cinq enfants.

Il semble avéré que le pervers Dutroux n'avait jamais considéré sa propre progéniture comme des proies. D'un premier mariage, il avait eu deux fils, aujourd'hui âgés de 17 et 19 ans: ces derniers étaient allés vivre avec leur mère après le divorce et ne sont donc en aucune manière concernés par l'incarcération de leur père.

Dutroux avait cependant aussi eu trois enfants avec Michelle Martin : un grand garçon âgé de douze ans, un autre, beaucoup plus petit, qui en a à peine deux et demi et une fillette qui n'a pas dix mois. Les parents des trois enfants ont été interpellés et donc mis dans l'impossibilité de s'occuper d'eux dès mardi passé.

Déchéance
La mère de Michelle Martin, qui habitait à Sars la Buissière, s'est pendant deux jours occupée des deux plus grands enfants. La fil lette, encore bébé, avait immédiatement fait l'objet d'une mesure de placement, a l'hôpital civil de Charleroi d'abord, avant d'être aiguillée vers un centre. Les deux plus grands enfants ont eux aussi été placés. Il faut savoir que, depuis 1994, c'est la Communauté française, par le biais du service d'aide à la jeunesse, qui traite les délicats dossiers d'enfants de détenus.

Pour les quinze premiers jours, une mesure de placement d'urgence peut être ordonnée par le parquet, mais le SAJ peut à tout moment l'interrompre. Dans le cas des enfants de Dutroux, il est infiniment peu probable qu'un arrangement soit trouve avec les parents. La mesure de placement sera donc reconduite pour 60 jours.

Pendant ce temps, le parquet ne manquera pas d'introduire une demande de déchéance de droits des parents. Dutroux doit connaître la musique. Il avait déjà fait l'objet d'une telle mesure lors de sa précédente condamnation, mais son fils, celui qui est âgé de douze ans, lui avait été rendu après sa libération.
Les deux enfants aînés sont actuellement dans une institution tandis que la fillette est séparée de ses deux frères.

La plus grande discrétion entoure le passé de leurs parents et tout est fait pour que soit préservé leur parcours scolaire. Il y aura des indiscrétions, des insultes à l'encontre de ces enfants qui n'y peuvent rien, c'est presque inévitable.

F. M .
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Drapeaux en berne sur de nombreuses façades du pays

Liberté totale aux particuliers

« DH » du jeudi 22 août 1996 page 6


BRUXELLES - Depuis quelques jours, des drapeaux belges en berne sont arborés à de nombreuses façades à travers le pays.

Un signe de deuil qui montre aux parents de Julie et de Melissa que le pays tout entier partage leur chagrin et leur détresse. Mais la loi permet-elle de mettre ainsi un drapeau tricolore à son balcon?
« Bien sûr, nous expliquait hier un porte-parole du ministère de l'Intérieur. Une liberté totale est octroyée aux particuliers dans ce domaine. »


On peut donc placer sous sa fenêtre ou à son balcon tous les drapeaux possibles et imaginables, même aux couleurs les plus fantaisistes. Rien ni personne ne peut davantage empêcher des citoyens de témoigner leur affliction aux familles des deux petites Liégeoises, en mettant un drapeau belge en berne sur les maisons.

Un hommage vibrant à Julie et Melissa, sacrifiées sur l'autel des perversités de l'ogre de Sars-la Buissière, consisterait d'ailleurs à noyer le pays sous une nuée de voiles tricolores. Un dernier adieu national, en quelque sorte.

Bâtiments publics
Les choses sont, par contre, nettement plus contrôlées lorsqu'il s'agit de bâtiments ou de lieux publics. L'arrêté royal du 5 juillet 1974 réglemente sévèrement la sortie des drapeaux.

L'article premier stipule que le drapeau national est arboré aux édifices publics les 17 février (en berne), les 1er et 8 mai, 6 et 11 juin, les 2, 21, 22 et 23 juillet, 11 septembre, les 11 et 15 novembre.
Pour le reste, le ministère de l'Intérieur peut ordonner le pavoisement à d'autres dates, notamment lorsqu'un deuil national est décrété.

Les bannières étrangères ne peuvent fleurir dans les lieux publics que dans des cas bien précis par exemple, « lors de la visite d'un chef d'État étranger, le drapeau national de cette nation pourra être sorti », dit la loi.
Notons encore qu'il existe une préséance dans l'univers des étendards : le drapeau national damera toujours le pion aux étoffes communautaires et provinciales.

Quant à brûler ou fouler aux pieds la bannière nationale, l'article 526 du code pénal prévoit de 8 jours à un an d'emprisonnement et / ou une amende de 5.200 à 1000000F,

D.Ste.

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La maison maudite de Sars la Buissière

Fouilles à l’anglaise

« DH » du jeudi 22 août 1996 page 6

SARS-LA-BUISSIÈRE - Mardi, vers 20 h, des équipes sont de nouveau arrivées à la maison sanctuaire de Sars-la-Buissière.

Des gendarmes et des membres de la Protection civile sont descendus dans les caves et ont opéré au marteau piqueur. Les riverains assurent qu'ils ont creusé dans la cave ainsi que dans le garage. Ils ont également démoli des murs qui se trouvaient dans la cave.

Hier après midi, peu avant 16 h, on a vu arriver une équipe avec deux chiens pisteurs qui sont entrés dans la maison. Il semble que ces investigations très précises, demandées par le parquet de
Neufchâteau, n’ait pas donné de résultat.

Les enquêteurs de Charleroi qui reçoivent leurs ordres de Neufchâteau, où tout est désormais centralisé, semblent ne pas exclure l'hypothèse que l'une ou l'autre cache,une cage, comme les appelait Marc Dutroux, ait pu échapper à leurs recherches.

Ce n'est pas pour rien que le commissaire John Bennett, responsable de l'enquête sur les crimes du couple West à Gloucester, dans le sud de l'Angleterre, est arrivé hier en Belgique et est allé directement à Neufchâteau, pour y rencontrer les responsables de l'enquête.

Les autorités judiciaires belges se montrent très discrètes sur T'arrivée de ce superflic anglais en Belgique. On se souviendra quand même que les époux Frederick et Rosemary West avaient été arrêtés pour des faits que l'on peut rapprocher des crimes de Dutroux.

On accusait le couple infernal d'une douzaine de meurtres de jeunes filles qui auraient été enterrées dans le jardin ou la cave des West, dans cette sinistre maison de l'horreur. Mais, au total, les policiers britanniques avaient retrouve la trace de quelque 200 filles qui avaient été des visiteuses de passage ou des locataires des West.

John Bennett et ses hommes avaient utilisé à bon escient un matériel informatique sophistiqué afin de gérer toutes leurs informations. Ils avaient aussi fait usage d'un radar spécial, sans doute un scanner thermique pour sonder le sol et retrouver les corps enterrés.

Déjà, les autorités judiciaires avaient fait appel au cours du week-end à ce type de matériel en provenance de Hollande.
John Bennett n'était cependant toujours pas signalé hier à Sars la Buissière. On attendait plutôt son arrivée aujourd'hui.

Appel à témoins

D'autre part, toute personne susceptible d'apporter des informations utiles concernant Bernard Weinstein est priée de se faire connaître auprès du Bureau central des recherches de la gendarmerie (0800-97779).
Weinstein, domicilié rue Daubresse, à fumet, a été retrouvé mort dans la propriété de Dutroux. Il était connu dans trois dossiers de vols de voitures.

F. M.

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Lié à un pédophile sud africain ?

Dutroux intéresse le FBI

« DH » du jeudi 22 août 1996 page 6

PRETORIA - Marc Dutroux, le monstre de Sars-la Buissière, avait-il des relations avec un tueur pédophile d'Afrique du Sud?

Selon le bureau de l'AFP à Pretoria, le chef de la police locale, Rieggie Marimuthu, a précisé que des enquêteurs sud-africains, belges et américains confrontaient en ce moment leurs informations sur les « ressemblances étranges » existant entre les affaires mises à charge des deux hommes.

En Afrique du Sud, la police enquête sur la disparition de cinq fillettes, liée selon elle aux activités d'un pédophile de Pretoria, Gert van Rooyen, mort depuis 6 ans. Ce suspect pourrait également être lié aux disparitions non élucidées de 27 autres enfants sud-africains, dont les corps auraient pu servir à alimenter un trafic d'organes !

Une équipe de quatre enquêteurs sud-africains a commencé à mener des recherches aux côtés du FBI sur les relations pouvant exister entre Dutroux et van Rooyen. Les enquêteurs belles devraient répondre « très bientôt » aux questions posées par la police sud-africaine à ce sujet, a ajouté M.Marimuthu, qui n'a pas exclu une visite en Belgique.

Cela reste théorique pour l'instant, mais nous sommes inquiets de la possibilité d'un réseau international de trafic de chair blanche, impliquant le commerce de morceaux de corps humains et l'échange d'informations. Il peut s'agir aussi d'un réseau de pédophilie », a-t-il dit. Geert van Rooyen aurait tué les fillettes dans sa maison de Pretoria ou les auraient exportées vers d'autres pays africains. Des recherches n'ont rien donné jusqu'ici.

La police n'exclut pas que les filles puissent avoir été assassinées par van Rooyen et sa maîtresse, Joey Haarhoff, dans le cadre rituels sataniques. Haarhoff et van Rooyen se sont suicidés en 1990, alors qu'ils étaient recherchés par la police.

B. F.

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Un fléau qui touche le monde entier

« DH » du jeudi 22 août 1996 page 6

MANILLE - Au moment où la Belgique est bouleversée par les événements que l'on sait, de par le monde semble se lever un vaste mouvement de répression à l'égard de la pédophilie. Des pays naguère considérés comme des sanctuaires pour les détraqués en tout genre ont fini par muscler leur arsenal de répression.

C'est ainsi qu'à Manille la police philippine a arrêté hier un Allemand de 63 ans qui avait abusé sexuellement de jeunes enfants.
Lors de son arrestation, l'Allemand était en compagnie d'un jeune de 17 ans, nu. Deux enfants l'avaient dénoncé à la police.

L’allemand leur avait promis des vêtements de sport, un repas et de l'argent s'ils l'accompagnaient chez lui.


Depuis quelques mois, les Philippines traquent avec fermeté les abus sexuels commis par des touristes sur des enfants. En mai dernier, un homme d'affaires australien a été condamné à une peine de prison parce qu'il avait eu des rapports sexuels avec une fillette de 12 ans.

Plus tôt cette année, un Néerlandais de 23 ans avait été arrêté pour débauche sur un mineur. L'homme a été libéré sous caution et a réussi à s'échapper vers les Pays-Bas.

En France, c'est au Havre qu'un jardinier, Daniel Hazard, a été condamné mardi à quatre ans de prison ferme.


Récidiviste, Daniel Hazard, 47 ans, avait déjà été condamné à deux reprises pour attentat à la pudeur sur de jeunes garçons qu'il attirait chez lui pour se livrer à des attouchements.
Les faits qui lui sont reprochés datent de novembre 1995. Plusieurs enfants se sont plaints des pratiques du jardinier. Daniel Hazard a été condamné à quatre ans fermes, un an avec sursis avec mise à l'épreuve de trois ans et obligation de soins. Le parquet avait requis cinq années de prison ferme.

Disparitions aux USA et en Grande-Bretagne

Au Cambodge, quatre fillettes vietnamiennes âgées de 9 à 13 ans ont été libérées lundi d'une maison close proche de Phnom Penh à l'occasion d'un raid de la police réalisé en coordination avec un groupe anti-pédophilie.
Les quatre fillettes qui avaient été amenées clandestinement du Vietnam au cours des six derniers mois seront prochainement rapatriées.

Un récent rapport de l'Unicef estime à 50.000 le nombre de personnes impliquées dans l'industrie du sexe au Cambodge, dont 20.000 sont âgées de moins de 18 ans.
Par ailleurs, deux doubles disparitions sont signalées aux USA et en Grande-Bretagne.

A Spartanburg (Caroline du Sud), deux jeunes filles de 13 et 15 ans ont disparu depuis le 13 août.

Selon les enquêteurs, un de leurs amis les a vues pour la dernière fois alors qu'elles montaient dans une voiture immatriculée au Nevada, conduite par un homme qu'elles venaient de rencontrer et qui se présentait lui-même comme l'homme de l'ombre.

Deux enfants, un garçonnet de quatre ans et sa sueur de six ans, sont également recherchés depuis dimanche après avoir disparu sur une plage proche de Hunstaton, dans le Norfolk (est de l'Angleterre).
Les deux enfants avaient été aperçus se dirigeant vers la mer et les recherches, entamées dès dimanche soir, étaient initialement concentrées le long des côtes, car la police pensait que les enfants avaient pu se noyer.


Cependant, les recherches ont été étendues mercredi à l'intérieur des terres, a annoncé la police locale qui a précisé qu'elle cherchait à interroger un homme qui avait parlé aux parents des deux enfants, Jodi et Tom Loughlin, peu avant leur disparition

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