samedi 24 mai 2008

Un comité de soutien pour les parents de Julie et Mélissa



Un comité de soutien pour les parents de Julie et Mélissa


LA MEUSE mercredi 8 février 1996


Plus de 7 mois .Voilà plus de 7 mois que les familles Lejeune et Russo sont sans nouvelles de leurs petites filles,. Julie et Mélissa. Depuis, aucune solution. n'a pu être apportée par les enquêteurs. Mais, selon plusieurs proches, le temps a fait son oeuvre...


Les parents se sentent de plus en plus seuls et l'enquête risque de tomber dans l'oubli. Pour rompre l'isolement progressif dans lequel se trouvent les .parents de Julie et Mélissa, mais aussi pour stimuler les enquêteurs et le juge d'instruction par des pressions positives, un comité de soutien a vu le jouer. Il regroupe des personnalités politiques, sportives, des gens du monde médical, syndical, culturel... mais aussi des personnes qui ne sont pas connues du grand public.

Le 28 janvier dernier, des personnes provenant de tout horizon se sont réunies, sollicitées par les parents des gamines disparues. Ensemble,ces personnalités (dont Robert Waseige, Gilbert Bodart, Louis Smal et de nombreuses personnes issues du monde politique) ont décidé de s'unir pour créer un comité de soutien aux parents de Julie et Mélissa. Cette création est due à plusieurs constats.


«En effet, explique Henri Lhoest, qui a officiellement présenté le comité, sept. mois prés la double disparition de Julie et Mélissa (le 24 juin dernier, sur un chemin de Grâce-Hollogne bordant l'autoroute), aucune solution n'a encore pu être apportée aux parents par les autorités judiciaires de notre pays.» L'opinion publique a largement été informée de cette disparition et a manifesté une émotion réelle et unanime.


Mais le temps a fait son oeuvre et, aussi paradoxal que cela puisse paraître, les parents de Julie et Mélissa se retrouvent seuls, à un moment où l'enquête risque d'être mise en veilleuse et de glisser dans la routine des affaires, avant de tomber dans l'oubli


Nous nous sommes donc réunis pour affirmer que la disparition des petites n'est pas une affaire banale,mais qu'au contraire les enjeux sont considérables et que l'attente des parents pour que soit donné un second souffle à l'enquête est légitime. »

Toujours vivantes

Le comité de soutien veut également se mobiliser au tour de la première hypothèse de travail des enquêteurs: Julie et Mélissa sont toujours vivantes. «Jusqu'à ce jour, poursuit Louis Smal,le président de la CS C-Liège,sept mois d'enquête ininterrompue n'ont pu apporter aucun indice susceptible d'étayer l'hypothèse de leur décès. Pour le comité de soutien, il y a donc lieu de maintenir l'urgence en donnant aux enquêteurs la possibilité d'un second souffle. Les parents se sentent seuls, après 7 mois, ils ne savent toujours pas où sont leurs enfants.
Ce qu’ils vivent,c’est la traversée de l’enfer.Je sais de quoi je parle,j’ai vécu un mois comme cela . C’est,mais de ne pas savoir ,c’est pire !
On se pose 1.000 questions parce qu'elles doivent bien être quelque part. Il faut que l'on regarde partout, il ne faut pas abandonner. »
Un risque d'abandon est d'ailleurs, selon le comité, tout à fait réel. « A l'heure actuelle, précisent les parents, Il n'y a plus qu'une seule personne qui s'occupe de la disparition de nos gamines! Il s'agit d'un commissaire de la PJ de Liège qui se donne à fond, mais qui a également d'autres dossiers à traiter. La gendarmerie, elle, ne s'occupe plus de rien. »
Pour le comité de soutien aux parents, il est également souhaitable de se poser diverses questions fondamentales.


« Le moment n'est-il pas venu pour qu'enfin soit résolu, dans un esprit de compréhension mutuelle, le douloureux problème de la non communication entre le juge d'instruction et les parents ?
L'évolution des mentalités judiciaires, dans d'autres arrondissements et dans d'autres pays, montre bien qu'il s'agit ici d'un choix de société. Pourquoi ne veut-on pas, à Liège, prendre en considération qu'en allant au de là de ce blocage, on donnerait à l'enquête la chance de prendre un tour nouveau ?
Dans maintes occasions, on a vu des solutions positives surgir d'une bonne collaboration entre le juge d'instruction et les parents. »

Réseau de pédophilie

Une autre question du comité a trait au cloisonnement des arrondissements judiciaires. «Ce dernier Justifie-t-il que les parents voient les enquêteurs liégeois se priver des ressources que pourraient leur apporter d'autres enquêteurs de la police judiciaire, spécialisés dans la disparition d'enfants et qui pourraient reprendre l'enquête dès le début avec un regard neuf ? » Les parents ne sont d'ailleurs pas loin de souhaiter que l'enquête quitte le parquet de Liège pour être confiée à un autre arrondissement judiciaire.
« Enfin, poursuit Louis Smal, plutôt que se résigner à un constat d’échec ,ne convient-il pas de créer une cellule Julie et Mélissa comme on a créé une cellule Cools ?

Nous serons donc à leur côté pour faire des pressions positives. Par exemple, dès jeudi, des personnalités politiques feront des interpellations parlementaires auprès du ministre de la Justice. Nous voulons savoir si toutes les commissions rogatoires ont été envoyées, si toutes les pistes ont été exploitées.

Il y a peu, les enquêteurs disaient qu'il n'existait pas de réseau de pédophilie en Belgique. L'arrestation d'un gendarme à Bruxelles nous a prouvé le contraire ! »
Le comité fera également tout son possible pour que les parents de Julie et Mélissa aient accès au dossier.

« Il y a un projet de loi qui existe et qui limitera le secret de l'instruction. On demande juste que l'on anticipe cette loi et que les parents de Julie et Métissa puissent avoir accès au dossier comme tous les parents d'enfants disparus l'auront dans deux ou trois ans, lorsque la loi sera votée. Le besoin des parents d'être informés doit être reconnu comme fondamental et élémentaire. »

Jean-Michel Crespin

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