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Le drame de Julie et Mélissa mortes de faim et de soif, en 1996 ,dans le cachot abject du monstre Dutroux ! **14 mois de recherche, d’angoisse, d'espoir, pour en arriver là ! ** Aujourd'hui 20 ans se sont passés, mais l'émotion est et RESTERA toujours aussi vive ! ! ---- Un citoyen du temps des recherches et de l'espoir,rassemble ses archives pour ne JAMAIS OUBLIER
vendredi 16 octobre 2009
Suite de « QUI A TRUQUÉ LE DOSSIER DI RUPO ? »( « Le soir illustré » du mercredi 25 décembre 1996 pgs 34 et 49)
Suite de « QUI A TRUQUÉ LE DOSSIER DI RUPO ? »
……l'existence du dossier traité par Deleyn. Marnette fonce chez ce dernier et chez le patron de
"L'agent de contact doit insister pour retrouver le plus vite possible la trace de Trusgnach via son informateur »
- Le 10 octobre, l'informateur, Karim Hammani donc, donne de nouvelles informations concernant des cassettes vidéo pédophiliques. Avec l'accord du commissaire en chef de
« Monsieur le procureur du Roi de Bruxelles entérine cette proposition et le but sera d'obtenir un mandat de perquisition à l'adresse ».
La fin du mois d'octobre sera particulièrement agitée. Le 20, en effet, Oliver Trusgnach revient en Belgique et se rend à la gendarmerie dans le Limbourg le lendemain 21 octobre. Marnette l'apprend immédiatement par le biais de Karim Hammani qui, lui même, le tient de Roger Souvereyns.
« Nos informations faisaient aussi état de ce que l'intéressé (ndlr: Trusgnach) avait fait une déclaration importante à ce sujet » (ndlr: les cassettes pédophiles et Elio Di Rupo).
Que s'est-il exactement passé ces 21 et 22 octobre? On ne le sait pas encore avec précision.
A Hasselt,
Jean-Pierre Grafé mais qui ne mentionne qu'une seule rencontre avec Elio Di Rupo dans un club de Bruxelles dans le courant de l'été 1994. Trusgnach avait alors 20 ans.
« Il ne s'agissait pas à proprement parler d'actes sexuels mais plutôt de baisers, d'attouchements ».
Mais Marnette veut à tout prix « rentrer » dans le dossier de Hasselt. En début d'après-midi, il téléphone au substitut qui a ce dossier en charge dans le Limbourg. Elle relate ce coup de fil de Marnette.
Selon ce dernier, manifestement bien au courant, Trusgnach "aurait fait ce jour une déclaration qui pourrait être importante dans une enquête en cours à Bruxelles. Il y aurait depuis le 6 septembre à Bruxelles un dossier fermé relatif à des pratiques de pédophilie mettant en cause le ministre Di Rupo. Depuis hier, 21 octobre 1996, le dossier a été rouvert et selon les informations obtenues, des cassettes accablantes pourraient encore être retrouvées".
Et Marnette de conclure: « Demandons à Monsieur le Procureur du Roi de Bruxelles l'autorisation de nous rendre à Hasselt afin d'y entendre l'intéressé ». Le 23 octobre, il part donc à Hasselt en compagnie de
Grégory Antipine et d'un péjiste flamand, Struys. Mais « les difficultés administratives rencontrées ne nous ont pas permis de procéder à cette date à une audition sereine susceptible de nous faire progresser. Après avoir rencontré le détenu Trusgnach dans un des parloirs de la prison de la ville, nous avons convenu avec lui que son audition détaillée serait actée le lendemain ».
Le lendemain, 23 octobre, Antipine et Struys rencontrent effectivement Trusgnach qui commence à charger Di Rupo. A la fin du mois, devant
Son patron Christian de Vroom, dans deux rapports adressés au magistrat national André Vandoren et au procureur général près la cour de Cassation Éliane Liekendael, lâche son subordonné: « Ce rapport me semble tardif mais a, selon M. Marnette, été couvert par Monsieur le procureur du Roi de Bruxelles ».
Ou encore « A la demande du commissaire principal de première classe Marnette s'occupant, selon ses dires,
«d'une affaire délicate » sans autre précision, cette enquête (ndlr: sur le vol) lui a été abandonnée».
Car, début novembre, certains journalistes sont mis en possession de larges extraits de documents du dossier de
Au cours d'une réunion fort tendue, il est décidé de transmettre ce dossier à la 3ème SRC qui travaille pour le compte de Neufchâteau sur les dossiers de pédophilie et de se passer de l'aide de Georges Marnette. On sait par ailleurs ce qu'il est advenu du dossier Trusgnach. Interrogé le 28 novembre dernier par le conseiller de la cour de Cassation Francis Fischer, Oliver
Trusgnach a déclaré: « Après ma première déclaration, la police judiciaire est venue m'entendre en prison. Les enquêteurs m'ont dit que si je les aidais, ils pouvaient arranger quelque chose avec le juge à Hasselt.
Le lendemain (...) ces enquêteurs m'ont laissé entendre que j'aurais pu avoir été plus jeune lors des faits que ce que j'avais déclaré au procès-verbal initial rédigé par
Les deux enquêtes actuellement en cours sur les fuites et sur les méthodes de cow-boy du commissaire Marnette et de l'inspecteur Antipine devront déterminer ce qui a motivé les actes étranges de celui qui se considère comme le meilleur flic de Belgique depuis la disparition de Frans Reyniers.
QUI A TRUQUÉ LE DOSSIER DI RUPO ?(« Le soir illustré »mercredi 25 décembre 1996 pgs 32-33-34et49)
QUI A TRUQUÉ LE DOSSIER DI RUPO ?
« Le soir illustré » du mercredi 25 décembre 1996 pages 32 - 33 - 34 et 49
Mais le commissaire Marnette, qui se présente volontiers comme le meilleur flic du pays en matière de moeurs, ne l'a manifestement pas entendu de cette oreille.
En ce début septembre 1996, dans la foulée de l'affaire Dutroux-Nihoul, les services de police ratissaient large. Et l'informateur de citer le nom d'un homosexuel qui se livrerait à un trafic de cassettes pornographiques, sado-masochistes et pédophiliques. Mais l'homme ayant déjà été entendu dans le cadre du dossier Dutroux, le dossier ouvert est aussitôt refermé.
Quatre jours plus tard, un nouveau rapport de contact est rédigé par l'inspecteur Antipine. L'intérêt est tel pour le commissaire Marnette que l'informateur passe du statut d'occasionnel à celui d'encodé.
Pour Georges Marnette, c'est l'effervescence. Dans un rapport de synthèse qu'il établira le 27 octobre, il signale, concernant les suites données à ce contact du 10 septembre: « De par sa nature et les noms qui y sont mentionnés (... ) nous le faisons reprendre sous le sceau « secret ». Après en avoir référé au dirigeant de brigade, il est convenu avec celui-ci d'avoir un entretien avec le procureur du Roi en personne (ndlr: Benoît
Dejemeppe), qui (...) oeuvrera dès lors comme magistrat de confiance. Ce dossier sera géré à
Et le rapport de Marnette de poursuivre: « Il nous est demandé d'oeuvrer avec la plus extrême prudence, d'éviter les amalgames, de chercher à établir les faits infractionnels et de se montrer attentifs à la discrétion ». Avec trois mois de recul, on croit rêver.
…. leur dossier concernant l'inculpation d'Anne Bouty dans le dossier enlèvement d'enfants ouvert à charge de Dutroux et de Nihoul.
Mais en ce mois de septembre, Karim Hammani turbine ferme pour tenter de repérer Trusgnach. Il prend ainsi contact avec plusieurs membres du milieu gay de Bruxelles. Il affirme être impliqué dans une affaire de vol de cartes de crédit en lieu et place de Trusgnach. Un de ses amis à la police pourrait lui arranger l'affaire s'il parvenait à mettre la main sur Trusgnach. L'ami, c'est vraisemblablement l'inspecteur Antipine. Celui-ci n'hésite pas à mettre la main à la pâte. Le 16 septembre, en compagnie de son informateur Hammani, il se rend dans une soirée homo où, pour la première fois, on parle d'un lien entre Trusgnach et un restaurateur anversois non encore identifié par
Hammani, pour sa part, semble avoir compris qui est ce restaurateur. Il va en effet trouver Roger Souvereyns, le patron du Scholteshof de Hasselt, un des meilleurs restaurants de Belgique.
Il arrive chez ce dernier avec une liste des personnes qui, comme Souvereyns, ont été volées par Trusgnach. C'est ici que les choses s'emmêlent pour
Christian de Vroom promet son aide au restaurateur et confie le dossier à Roger Deleyn, l'homme qui, à
Lorsque Roger Souvereyns voit arriver Karim Hammani avec des renseignements sur d'autres vols commis par Trusgnach, il l'embarque et le conduit à Bruxelles dans le bureau de Roger Deleyn.
C'est ainsi, via Hammani, que l'inspecteur Antipine et le commissaire Marnette sont mis au courant des détails concernant le vol chez Souvereyns et qu'ils apprennent «accidentellement» …..
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A cette période, le bourgmestre de Molenbeek, Philippe Moureaux, ancien ministre de
De même, au sein dit Front National, plusieurs personnes affirment que si Mes Baranyanka et Clément de Cléty sont devenus les avocats des élus néo-fascistes, c'est par l'entremise de Daniel Féret, le président dit parti.
Une très large majorité des avocats, qui interviennent dans la procédure Nihoul-Dutroux, n'ont pas suivi Mes Baranyanka et Clémént de Cléty dans leurs discours incendiaires et dans la procédure de dessaisissement du juge Connerotte.
Les droits de la défense ne signifient pas la possibilité de dire n'importe quoi.
Martine Doutrèwe : « On m’a caché ce qu’on savait sur Dutroux ! »(« Le soir illustré » du mercredi 25 décembre 1996 pages 30 et 31)
les divisions de tous ceux qui, en principe, devaient unir leurs efforts pour retrouver les fillettes... vivantes !
Elle réfute les reproches d'instruction « passive et d'amateur ». Elle la diligente même, dit-elle, avec «une logique intellectuelle» ! Enquête de voisinage, sur les familles, les proches, les familiers, surveillance des lignes téléphoniques, des communications GSM, vérification du carnet intime de Mélissa, d'une cinquantaine de suspects moeurs, d'une foule de témoignages en Belgique et à l'étranger, appel aux services de radiesthésistes, deux survols en hélico de Grâce-Hollogne avec caméra infra-rouge
pouvant relever la présence de corps, contrôle de 2000 Peugeot 205 suite à un témoignage d'une vieille dame elle-même évaluée par un géro-psychiatre, contrôle des voitures flashées sur autoroute ou volées, des dépannages de Touring Secours, des fiches d'hôtel à Liège et Huy, surveillance trois samedis de suite des lieux de la disparition, battues, appels à témoins, auditions des deux mamans sous hypnose, vérifications bancaires des cartes de crédit et de paiement sur les restoroutes et dans les stations d'essence. La liste est longue et non exhaustive: on a ratissé de nombreuses pistes, la juge a ordonné de nombreux devoirs
d'enquête, cette démonstration appliquée se résumant finalement en une phrase: « On n'attendait pas, on allait au devant dans une réelle dynamique d'enquête ».
Après la fâcheuse impression laissée par l'adjudant Michaux, qui rate sa perquisition malgré les chuchotements des fillettes, suite aux graves accusations de
Marc Dutroux ? On ne l'évoque que brièvement, oralement, en août 95, puis plus rien jusqu'à la délivrance de Sabine et Laetitia. Tout le désigne pourtant comme un client sérieux. L'explication réside ailleurs: dans le jeu personnel voulu par l'état-major de la gendarmerie et le B.C.R., le Bureau central de Recherches, en particulier.
La gendarmerie soutient qu'elle m'a donné toutes les informations en sa possession. C'est faux et contraire à tout ce que révèle le dossier, assène Martine Doutrèwe. On parle de Dutroux avec très peu d'insistance, à la limite de l'anecdotique et sans établir de rapport précis avec Julie et Mélissa. Or, la gendarmerie possède sur Dutroux des renseignements de première importance et d'extrême gravité. Elle sait qu'à Charleroi, il aménage des caves pour abriter des jeunes filles. Je suis laissée dans l'ignorance, je n'ai jamais eu connaissance de ses antécédents. Dans le même temps, on rédige des P.V. sur des suspects qui n'ont pas le 10 ème des charges de Dutroux!
Sûre d'elle et de ce qu'elle avance, Martine Doutrèwe donne enfin le coup de grâce, en rappelant au passage n'avoir pas été associée aux données possédées par la gendarmerie de Grâce-Hollogne. Celle-ci était pourtant informée, affirma le major Decraene du B.C.R. dans une confrontation publique redoutable, «c'est elle qui n'a pas transmis les renseignements nécessaires».
La gendarmerie a voulu jouer cavalier seul et elle a commis une grave erreur de jugement en se privant de moyens d'investigation essentiels.
Marc Dutroux serait passé aux aveux face à des policiers de talent, rompus à ce genre d'interrogatoire, et j'en avais à disposition!, a tranché la juge.
Une fois de plus, la mésentente une somme de carences collectives et individuelles, corrigent certains commissaires - se double d'une méfiance réciproque, de calculs inqualifiables, voire d'hostilité savamment entretenue.
On dissimule, on se met des bâtons dans les roues, on retient ou on freine la diffusion d'informations capitales. Au passage, l'opération Othello en prend pour son grade. L'heure est aux explications sans pitié. Martine Doutrèwe assume, sous l'oeil vigilant des époux Lejeune et Russo, et dans le silence nerveux d'une
salle consternée de découvrir que Dutroux l'insaisissable le fut surtout par la faute de luttes d'influence P.J.-Gendarmerie magistrate et de défiances intestines.
Mis en cause, le commissaire Daniel Lamoque de
Manifestement mal à l'aise, peu affirmatif, voire même évasif, il eut cette appréciation révélatrice: La gloire que la gendarmerie aurait pu retirer d'une issue heureuse est passée devant l'efficacité. C'est désolant, ce qui s'est
passé est incompréhensible. Il suffisait d'avoir des mandats de perquisition; on s'est enferré dans un système à Charleroi alors que c'était si simple de s'adresser à Liège.
Tout autres furent les auditions de Gilot et Lesage. Le premier fut penaud, timoré et confus. Le second fut plus ferme pour contre dire totalement la version de Martine Doutrèwe. Pour lui, la juge était au courant de la piste Dutroux.
Je lui ai parlé de Dutroux. Dès la fin juillet 95, je lui ai signalé l'existence d'un suspect intéressant, connu pour avoir enlevé et violé des enfants. Elle n'a eu aucune réaction.
Tard dans la nuit, soumis à une confrontation multiple qui devait apparaître comme le moment de vérité, chacun est resté sur ses positions. Marc Verwilghen a pris note des antagonismes et de l'aveu de l'adjudant Lesage, selon lequel il a été briefé par sa hiérarchie avant audition. Une préparation peu démocratique, que les commissaires devront percer à jour, en démêlant le vrai du faux.
Car, manifestement, une des deux parties a menti, en commettant un faux témoignage. La commission n'aura pas trop de la trêve de Noël, jusqu'au 6 janvier, pour mettre ses convictions au clair avant de reprendre ses travaux.
Elle a aussi noté l'escarmouche - peut-être essentielle – autour d'une phrase supprimée ou pas dans le P.V. de synthèse après le drame. Il y est fait mention des soupçons pesant sur Dutroux. La juge liégeoise aurait demandé des explications en ajoutant: «Je ne veux pas vous assassiner, mais j'exige la vérité».
Les deux gendarmes soutiennent exactement le contraire; ils prétendent que la juge a voulu qu'ils retirent cet élément, en leur disant: «Vous allez m'assassiner». Une pièce de plus à verser dans une nébuleuse de questions dérangeantes où dialogue de sourds et cloisonnement des infos brouillent le jugement.
J'ai été horrifiée et j'ai ressenti douleur et tristesse. En conscience, j'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir, a-t-elle précisé en préambule.
Plus humaine que le portrait robot dressé par les parents (d'ailleurs peu convaincus par ses efforts), elle a justifié son refus de leur laisser voir le corps de leur fille après les tragiques découvertes.
«Humainement, je ne pouvais pas, le spectacle était insoutenable ». Elle a justifié sa conduite, agissant dans le cadre de la loi, du code d'instruction criminelle, repoussant les demandes de Me Hissel qui, à «situation exceptionnelle», demandait un «sort exceptionnel».
Une approche légaliste qu'on prit pour du désintérêt. Les parents? Elle comprend leur animosité, leurs propos virulents: «J'ai été comparée à une sadique, mais je ne suis pas rentrée dans la polémique. Je ne pense pas avoir été inhumaine. J'ai été juge de la jeunesse, avec des qualités relationnelles, a-t-elle ajouté. Ils ont vu en
moi l'autorité, ce qui a empoisonné nos rapports. Ils n'ont pas accepté de ne pas avoir accès au dossier - la législation devrait changer en ce sens, mais ce n'était pas à moi à anticiper – et puis, ils ont mené leurs propres investigations».
Ses vacances qu'on a présentées comme trop longues et maintenues alors même que l'enquête débutait ? Elle les a prises comme toute une série d'autres juges d'instruction. Mais elle les a écourtées aussi, annulant un voyage en Grèce, s'octroyant quelques jours aux châteaux de
Huit heures d'audition plus tard, au terme d'une journée sévère et dense, Martine Doutrèwe quittait la salle, libérée d'un poids terrible que la commission, aux deux tiers de son mandat, commence à évaluer avec précision dans le chef des uns et des autres.
Les inquiétudes de Michel Bourlet(« Télé Moustique » du mardi 24 décembre 1996 pages 26 et 27)
Les inquiétudes de Michel Bourlet
« Télé Moustique » du mardi 24 décembre 1996 pages 26 et 27
(Michel Bourlet, procureur du Roi à Neufchâteau.)
Nous publiions le contenu d'un procès-verbal dons lequel on pouvait lire notamment cette déclaration de M. Michaux: « Si j'avais su que Dutroux était un suspect potentiel dons les faits d'Obaix (NDLR: à savoir le viol d'une jeune femme suivi d'une tentative de meurtre, le 22 novembre 1995), il y avait matière à rechercher des éléments chez les suspects (soporifiques, couteau, etc.), il existait donc un élément infractionnel pour rédiger un P.-V. et demander des mandats de perquisition. »
Cet aveu était jugé « dramatique » par les enquêteurs du Comité P, parce qu'ils relevaient par ailleurs que « selon l'audition de Dutroux, le 23.11.95, Bernard Weinstein a été placé dans la cache de la cave de Marcinelle pendant une huitaine de jours tandis que Julie et Mélissa furent transportées dans une chambre à l'étage (...). Il semble donc qu'au niveau policier, le manque de communication (...) est à l'origine de l'absence de réaction dès le 24.11.95, aux fins d'obtenir des mandats de perquisition pour les immeubles du couple Dutroux, sur base des faits de viol à Obaix. (...) Si les perquisitions avaient été effectuées dans les divers immeubles et dépendances appartenant aux époux Dutroux vers le 24 novembre 1995, Julie et Mélissa auraient peut-être pu être retrouvées vivantes ».
Télé-moustique dispose du compte rendu de cet entretien entre Mme Likendaele et M. Bourlet. Et il est en effet très significatif.
A cet égard, il n'est sans doute pas inutile de relever que ce viol et cette tentative d'assassinat étaient inconnus de Monsieur le Procureur général baron Velu lorsqu'il a procédé aux auditions sur la base desquelles son rapport a été établi. Je crois pouvoir ajouter que ce viol et cette tentative d'assassinat étaient aussi ignorés de Monsieur le Ministre de
Michel Bourlet. – « Outre les éléments repris dans le rapport du 6 septembre 1996 de mon collègue de Charleroi, Monsieur Marchandise, je peux vous informer que mon étonnement concernant la gestion de ce dossier était également basé sur le fait qu'une analyse de recherche ADN avait été pratiquée sur deux suspects qui ont été mis hors cause et non pas sur Dutroux. Or, dans l'audition pratiquée le 6 décembre 1995 à
"Ensuite, dernièrement, les enquêteurs de Neufchâteau chargés du dossier Dutroux ont mis la main sur un véhicule Ford Fiesta dans lequel des cheveux,selon mon collègue de Charleroi, appartiendraient à la victime l'agression du 22 novembre 1995 à Obaix. Enfin j'ajouterais que les déclarations de Madame Martin enregistrées dernièrement par la police judiciaire d'Arlon démontrent que le jour de l'agression, Dutroux était à Obaix. Je partage donc l'opinion de mon collègue de Charleroi et je m'étonne de la manière tant policière que judiciaire avec laquelle ce dossier a été traité, pour aboutir finalement à un non-lieu, alors que manifestement, tous les devoirs n'avaient pas été effectués."
« Mon étonnement va croissant dans la mesure où actuellement je peux affirmer que la réunion au sein du même parquet du rapport Othello, du dossier "séquestration à charge de Dutroux-Weinstein" et du dossier de l'agression d'Obaix devait immanquablement provoquer une instruction à charge de Dutroux avec perquisition en son domicile à Marcinelle. Cela me semble d'autant plus dramatique que, dans la semaine précédant la mort de Weinstein, selon les déclarations mêmes de Dutroux actées dernièrement, Weinstein était séquestré dans la cache située dans la cave de Dutroux et Julie et Métissa enfermées dans une pièce à l'étage. »
« Si la perquisition avait eu lieu entre le 22 novembre 1995, date de l'agressions d'Obaix, et le 25 novembre 1995, date approximative de la mort de Weinstein, elle aurait immanquablement fait découvrir aux enquêteurs la présence de Julie et Mélissa vivantes à l'étage. Les lacunes de l'enquête sont à ce point graves que j'en viens nécessairement à me demander si elles s'expliquent uniquement par la négligence ou bien si Dutroux bénéficiait de protections,tant policières que judiciaires.
Concernant les protections policières, des enquêtes sont en cours dans le cadre de l'instruction numéro 87/96 de Monsieur le Juge Langlois. Ces enquêtes sont notamment confiées au Comité "P", tant à l'égard de Monsieur Michaux de la gendarmerie qu'à l'égard de Monsieur Zicot, de la police judiciaire de Charleroi. Quant aux protections judiciaires, je n'ai pas d'éléments à vous donner et je n'ai pas compétence pour enquêter en cause de magistrats mais je me demande si certains de ceux-ci n'auraient pas bénéficié de certaines voitures avantageusement acquises par l'intermédiaire de Monsieur Zicot.
Je pourrais difficilement préciser- je me borne à m'interroger - et je ne trouve pas d'explication raisonnable aux lacunes déjà relevées dans l'instruction relative à l'affaire d'Obaix et qui sont nécessairement le fait de magistrats. » Fin de citation...
Michel Bouffioux
POUR L'ASBL JULIE ET MELISSA, N'OUBLIEZ PAS ( « Télé Moustique »mardi 24 décembre 1996 pg 7)
POUR L'ASBL JULIE ET MELISSA, N'OUBLIEZ PAS
« Télé Moustique » du mardi 24 décembre 1996 page 7
Bouger contre les tentations d'immobilisme,parler contre la volonté de faire taire... C'est la philosophie des familles qui, parallèlement, s'intéressent de près à la création d'un Centre national (ou européen?) de recherche d'enfants disparus ou maltraités, calqué sur le modèle américain du National Center For Missing And Exploited Chiidren d'Arington.
« Le centre n'est pas encore sur pied... commente Gino Russo. Mais il faut bien savoir que nous sommes très attentifs aux projets du gouvernement sur sa création, nous avons exigé beaucoup de rendez-vous - avec De
Clerck, Vande Lanotte, Dehaene -, puisque notre souhait est évidemment d'être actifs autour de sa naissance »
Gino Russo. - Pendant la disparition de Julie et Mélissa, nous avons reçu beaucoup de dons spontanés. Ces dons s'accumulaient et nous avons pensé à une manière de rendre, de gérer cet argent, par rapport à un objet social qui, en réalité, résume tout ce que nous avons fait depuis le 24 juin 1995, date de l'enlèvement des enfants.
Nous avons dès lors couché sur papier le but de cette association. Les statuts définissent bien l'objectif: honorer et défendre la mémoire de Julie et Mélissa. Quant aux dons, ils devront, entre autres, servir à engager l'une ou l'autre personne qui s'occupera du suivi au jour le jour.
G.R. - De partout et de tout le monde. Cela allait du don de cent francs jusqu'à celui de dix mille francs; ils provenaient de toutes les classes sociales et de toutes les pensées politiques.
En ce sens, leurs origines illustrent parfaitement le fait que nous touchons tout le monde, de l'ingénieur au chômeur.
G.R. - Exactement. Pour nous, dans les faits, la création de l'association ne change pas grand-chose, elle va nous servir à continuer à exercer une influence sur des pouvoirs mais elle va aussi nous permettre, dans le futur, d'élargir le cadre en y amenant notre expérience... Alors, oui, ce sera un organe de pression mais qui, en réalité, existe déjà depuis le vingt-quatre juin; aujourd'hui, il a, disons, une forme plus pratique. Il ne faut pas oublier que nous devons déjà gérer tout ce que nous avons déjà reçu depuis des mois...
Réclamer une commission d'enquête publique, organiser
G.R. - Nous ne voulons pas être subventionnés; si les dons nous permettent de fonctionner en indépendants, c'est notre but. Je crois que la création de cette association ou celle des Comités blancs ennuient les institutions: c'est une façon de canaliser le sentiment de tous ceux qui adhèrent à ce que nous avons fait. En fait, nous avons fonctionné à l'envers. En général, on crée une ASBL, puis on essaie de la promouvoir. Nous, nous répondons à une demande.
G.R. - D'ailleurs lorsqu'on nous demande d'organiser des tournois de belote pour Julie et Mélissa, nous l'avons déjà expliqué, c'est non. Si l'action proposée se résume à aller jeter des tomates sur le Palais de justice, c est non, nous ne donnons pas notre accord. Il faut effectivement que tout ait un sens, nous tenons à ce que rien ne se disperse, que cela suive une logique, celle qui est aussi la philosophie des parents.
G.R. - Oui, mais le projet du disque était déjà présent à notre esprit, parce qu'il devait servir a appuyer la campagne d affichage et à sensibiliser l'opinion publique durant les recherches. Des bénévoles y ont travaillé et puis il s'est passé ce qui s'est passé... mais le projet a continué autour d une chaîne de solidarité, un peu sans nous, alors. Nous avons choisi l'un ou l'autre texte, mais il est à la hauteur de l'ambition: le disque traduit le sentiment d'inquiétude, celui du temps qui passe, du temps qui s'arrête, la révolte... et puis l'espoir.
Rue de l'Hôtel Communal, 48 à 4460 Grâce-Hollogne
Téléphone: 04/231.24.11
Fax: 04/231.20.93
Les dons peuvent être versés au numéro de compte: 240-02828-73